HOMÉLIE LVI« JE VOUS DIS EN VÉRITÉ QUIL Y EN A QUELQUES-UNS DE CEUX QUI SONT ICI PRÉSENTEMENT QUI NE MOURRONT POINT QUILS NAIENT VU LE FILS DE LHOMME VENIR EN SON RÈGNE». (CHAP. XVI, 28, JUSQUAU VERSET 10 DU CHAP. XVII.) ANALYSE 1. La Transfiguration. 2. Pourquoi Moïse et Elie sont présents à la Transfiguration? 3. Paroles et sentiments de saine Pierre pendant la Transfiguration. 4. La gloire de la Transfiguration si brillante quelle fût, nétait cependant quun rayon de la gloire du dernier avènement. De létat où seront alors les justes et les réprouvés. 5 et 6. Combien il est facile de pratiquer la vertu ; et combien on a de peine pour faire le mal. Contre lusure. Bassesse et cruauté des usuriers.
1. Nous avons vu jusquici , mes frères, que Jésus-Christ a beaucoup entretenu ses disciples de ses souffrances, de sa passion et de sa mort; et quil leur a prédit les maux quils endureraient eux-mêmes et la mort violente quon leur ferait souffrir un jour. Cest pourquoi, après leur avoir dit des choses si dures et si fâcheuses, il tâche de les consoler ensuite. Et comme ces maux dont il leur parlait étaient présents, et que les biens quil leur promettait nétaient encore quen espérance, lorsquil leur disait : « Quils sauveraient leur âme en la perdant, et quil viendrait dans la gloire de son Père pour distribuer les récompenses » ; il veut par avance rendre leurs yeux témoins de cette gloire, et leur faire voir, autant quils en étaient capables en cette vie; cette haute majesté dans laquelle il devait venir. Il veut aussi prévenir en même temps le trouble et la douleur que ses apôtres, et particulièrement saint Pierre, pouvaient ressentir de sa mort. Mais remarquez ce que fait Jésus-Christ après quil a parlé de lenfer et du Royaume du ciel. Car lorsquil dit : « Celui qui voudra sauver son âme la perdra. Celui qui la perdra pour lamour de moi la sauvera »; et encore lorsquil assure « quil rendra à chacun selon ses oeuvres» , cest du ciel et de lenfer quil veut parler; il les marque bien lun et lautre, et néanmoins il ne les offre pas lun et lautre à la vue des apôtres, il ne leur montre que le ciel et il laisse lenfer dans ses ténèbres. Pourquoi cela ? Cest que sil avait eu affaire à des âmes par trop grossières, il aurait bien fallu leur présenter aussi une image de lenfer ; mais comme les apôtres étaient pieux et bien disposés, cest par la vue des biens célestes quil les excité. Outre cette raison tirée des apôtres, il y en avait encore une autre tirée de la personne de Jésus-Christ, pour qui il était plus convenable de montrer le ciel que lenfer. Ce nest pas néanmoins quil néglige lautre moyen; il y a des endroits de lEvangile où il nous met sous les yeux un tableau assez frappant de lenfer, par exemple lorsquil parle du mauvais riche, ou de celui qui redemanda avec tant de cruauté les cent deniers que son frère lui devait, ou de ce téméraire qui osa se trouver aux noces avec des vêtements sales. « Et six jours après Jésus prenant en particulier Pierre, Jacques et Jean son frère, les fit monter avec lui sur une haute montagne (XVII, 4) ». Un autre évangéliste dit que ce fut « huit jours après». Il ny a néanmoins aucune contradiction entre eux, et ils ne laissent pas de saccorder parfaitement. Car lun compte le jour auquel Jésus-Christ disait ces paroles, et celui auquel il mena ses apôtres sur la montagne; et lautre, négligeant ces deux jours, ne compte que lintervalle qui y (437) est compris. Mais je ne puis mempêcher, mes frères, dadmirer la vertu de notre évangéliste, qui naffecte point de cacher le nom des apôtres que Jésus-Christ honorait davantage de ses faveurs, et quil préférait aux autres. Cest ce que fait aussi saint Jean en plusieurs endroits de son évangile, où il se complaît à rapporter assez au long les louanges de saint Pierre, et la prééminence quil avait sur tous les autres; cest que cette sainte compagnie était entièrement exempte denvie et de vaine gloire. Jésus-Christ donc prenant avec lui les principaux dentre ses apôtres, « les mène en particulier sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux et sort visage devint resplendissant comme le soleil, et ses vêtements blancs et éclatants comme la lumière (2). Et en même temps ils virent paraître Moïse et Elie qui sentretenaient avec lui (3) ». Pourquoi ne prend-il que ces trois apôtres, sinon parce quils étalent plus parfaits que les autres? saint Pierre, parce quil aimait plus Jésus-Christ ; saint Jean, parce quil en était plus aimé, et saint Jacques à cause de cette réponse quil fit avec son frère: « Nous pouvons boire votre calice », et il ne sen tint pas aux paroles, mais il alla jusquaux effets, puisque sa grande vertu le rendit si insupportable aux Juifs, quHérode crut leur faire un plaisir insigne, en lui faisant couper la tête. Mais doù vient que Jésus-Christ attend « six « jours » pour se transfigurer devant ces trois disciples? Que ne le fait-il aussitôt quil la promis? Cétait pour épargner la faiblesse des autres apôtres, et cest cette même raison qui lavait empêché de leur dire quels seraient les trois quil devait choisir dentre eux. On ne doit point douter quils neussent eu un désir dardent de le suivre, et quils neussent été percés jusquau coeur, se croyant méprisés de leur Maître. Car, bien que le Sauveur ne montrât quune image fort imparfaite et toute corporelle de sa gloire, cette vue ne laissait pat néanmoins de leur être extrêmement douce, Mais pourquoi, me direz-vous, prédit-il que cela arriverait? Cétait afin que ceux qui en seraient témoins, fussent plus disposés à le croire, quand ils le verraient; et il voulait que ce retard de quelques jours, pendant les quels il différa de leur faire voir cette vision, en augmentât en eux le désir, et les y rendît ensuite plus attentifs. Pourquoi Jésus-Christ fait-il paraître Moïse et Elie? On pourrait en rapporter plusieurs raisons. Mais la principale cest que le peuple disait que Jésus-Christ était ou Moïse ou Elie, ou Jérémie, ou quelque autre des prophètes. Jésus mena avec lui les principaux de ses apôtres, afin quils vissent dans cette gloire la différence du maître et des serviteurs, et avec quelle raison il avait loué saint Pierre, lorsque celui-ci avait confessé quil était « le Fils de Dieu » On sait dailleurs que les Juifs accusaient sans cesse Jésus-Christ dêtre un violateur de la loi, un blasphémateur, lequel sappropriait une gloire qui, selon eux, ne lui appartenait pas, la gloire de Dieu le Père. Ils disaient souvent: « Cet homme nest point de Dieu, parce quil ne garde pas le sabbat ». (Jean, IX, 16.} Et ailleurs: « Nous ne vous lapidons pas à cause de vos bonnes oeuvres, mais à cause de vos blasphèmes, parce quétant homme vous vous faites Dieu ». (Jean, X, 33.) Jésus-Christ donc voulant montrer que lune et lautre de ces deux accusations ne venaient que de lenvie des Juifs; quil était également exempt de ces deux crimes; quil ne violait point la loi en faisant ce quil faisait, et quil ne sattribuait pas une gloire qui ne lui appartenait point en se disant égal à Dieu son Père, Jésus-Christ sautorise des deux témoins qui étaient les plus irréprochables et les moins suspects en ce point à tous les Juifs. Car puisque Moïse avait donné la loi, les Juifs ne pouvaient pas dire que ce saint prophète eût voulu souffrir un homme qui la violait, et quil eût honoré lennemi déclaré des ordonnances quil avait autrefois publiées de la part de Dieu. Elle aussi, qui avait été brûlé dun zèle si ardent pour la gloire et le service de Dieu, neût eu garde de venir assister Jésus-Christ, et dobéir à ses ordres sil leût regardé comme un homme opposé à Dieu, qui. eût voulu, se rendre égal à lui, et usurper injustement une gloire dont ce saint prophète avait été si jaloux durant sa vie, 2. Jésus-Christ voulait encore apprendre quil étant le maître de la vie et de la mort, et quil dominait dans le ciel et dans les enfers. Cest pourquoi il fait venir ici en sa présence un homme qui était mort et un autre qui ne létait pas. LEvangéliste nous découvre encore une cinquième raison. Jésus-Christ voulait faire voir à ses disciples quelle serait la gloire de sa croix. Il voulait consoler saint Pierre, et les autres à qui sa passion faisait peur, et relever (438) ainsi leur courage. Car Moïse et Elie étant avec Jésus-Christ, ne se tenaient pas, en silence: « mais ils parlaient entre eux de la gloire quil devait recevoir à Jérusalem (Luc, II, 31) », cest-à-dire de sa passion et de sa croix. Car cest le nom que les prophètes lui donnaient toujours. Jésus-Christ ne se contente pas néanmoins de fortifier ses Apôtres par cette considération. Il les anime encore en rappelant en leur mémoire, par la présence de ces deux grands hommes, les vertus dans lesquelles ils avaient excellé autrefois, et que Jésus-Christ désirait le plus dans ses disciples. Et comme il venait de leur dire: « Si quelquun veut venir après moi, quil porte sa croix et quil me suive», il fait venir aussitôt après en sa présence des hommes qui sétaient offerts cent fois à la mort pour obéir aux ordres de Dieu, et pour procurer le bien du peuple quil leur avait confié. Car on peut dire de chacun de ces deux prophètes quil avait perdu son âme, et quil lavait retrouvée. Tous deux sétaient hardiment présentés devant les princes endurcis, lun devant Pharaon et lautre devant Achab. Tous deux sétaient exposés, pour leur parler en faveur dun peuple désobéissant et rebelle, qui, après avoir été délivré dune tyrannie insupportable, devait ensuite porter sa furie contre ses propres libérateurs. Tous deux nétant encore que simples particuliers, avaient néanmoins résolu de retirer le peuple de lidolâtrie. Lun avait la langue embarrassée et la. voix faible, lautre fut un peu sauvage dans tout son extérieur. Tous deux furent exempts davarice, foulèrent aux pieds les richesses, et naimèrent que la vertu, puisque Moïse ne possédait rien en propre, et quElie navait pour trésor quune peau de bête qui le couvrait. Et ce qui est très-remarquable, cest quils étaient amis de la pauvreté dans le temps même de lancienne loi; et lorsque ni lun ni lautre ne faisait pas encore beaucoup de miracles. Car bien que Moïse ait fendu une fois les eaux de la mer, qua-t-il fait de comparable à saint Pierre qui a marché sur elles, qui y a pu transporter les montagnes, qui a guéri toutes sortes de maladies, chassé les démons, fait des miracles par la seule ombre de son corps, et converti toute la terre à Jésus-Christ? Que si Elie a ressuscité un mort, les apôtres en ont ressuscité mille, avant même quils eussent reçu le Saint-Esprit. Ce sont donc là les raisons, mes frères, du choix que Jésus-Christ fait de ces deux hommes pour être présents à sa Transfiguration. Il voulait que ses apôtres imitassent particulièrement dans lun, lamour quil avait eu pour son peuple, et dans lautre ce courage inflexible quil avait témoigné en toutes rencontres, afin quils devinssent tout ensemble doux comme Moïse, et pleins de zèle comme Elie. Lun frappa toute la Judée d une famine de trois années, et lautre disait à Dieu : « Si vous leur remettez ce péché, Seigneur, remettez-le, sinon effacez-moi du livre que vous avez écrit ». (Exod. XXXII, 32.) Cétaient toutes ces choses dont Jésus-Christ voulait faire souvenir ses apôtres en leur présentant seulement devant eux ces deux prophètes. Il les leur fait voir dans une grande majesté, afin de les encourager davantage à monter par leurs vertus, non seulement à ce même degré de gloire, mais encore à un autre plus élevé; car il ne voulait point que ses apôtres se bornassent à létat et à la perfection de ces deux grands hommes, mais quils allassent encore plus loin. Cest pourquoi, lorsquils lui dirent : « Commanderons-nous au feu de descendre sur cette ville » ? (Luc. IX, 54) ce que fit autrefois Elie, il leur répond: « Vous ne savez, pas à quel esprit vous appartenez», voulant les exciter à la. patience, par la considération des grandes grâces quils avaient reçues de Dieu. Quon ne croie pas cependant que jaccuse Elie comme faible ou comme un homme dune vertu médiocre. Je reconnais lexcellence et la vertu sublime de ce grand prophète, et jadmire quil lait possédée en un degré si éminent, dans le temps auquel il vivait. Caron sait combien ce temps était encore faible, et quil était comme lenfance du monde. Cest aussi de cette manière que nous disons que Moïse était parfait; mais dune perfection qui ne suffisait pas pour les apôtres. Car Jésus-Christ leur demandait plus que navait fait Moïse: « Si votre justice nest plus abondante que celle des scribes et des pharisiens, vous nentrerez point dans le royaume des cieux ». (Matth. V, 27.) Il ne les envoyait pas seulement en Egypte comme il y avait envoyé Moïse, mais dans toute la terre, qui nétait pas moins corrompue ni moins plongée dans lidolâtrie que ne létait lEgypte : et ils navaient pas à disputer contre Pharaon, mais à combattre le démon même qui est le prince et le père de toute malice. Car leur (439) combat et leur dessein était proprement de terrasser cet ennemi furieux; de lenchaîner, et de lui enlever ses dépouilles. Ce quils firent, non en divisant les eaux de la mer, mais en séparant par la vertu de Jésus-Christ, qui est la verge de Jessé, les abîmes de limpiété qui sélevaient de toutes parts avec plus de violence que tous les flots de la mer Rouge. Représentez-vous ce qui donne dordinaire le plus de terreur aux hommes, la mort, la pauvreté, linfamie et cent autres choses fâcheuses, qui nous font plus de peur que la mer alors nen faisait aux Juifs. Cependant Jésus-Christ leur persuade de se raidir contre ces maux, et de passer au travers de ces souffrantes, comme à pied sec et dans une pleine paix. Pour les fortifier donc, et pour les exercer dans cette pénible carrière, il fait venir en leur présence ces divins athlètes dautrefois, qui sétaient le plus signalés du temps de lancienne loi. Mais que dit en cette rencontre saint Pierre que lon voit partout montrer tant de feu? « Seigneur, nous sommes bien ici (4) ». Comme il craignait ce quil avait entendu dire, il ny avait pas longtemps, savoir que Jésus-Christ devait aller à Jérusalem pour y souffrir, et quil nosait plus après cette rude réprimande que le Sauveur lui avait faite, prendre encore la liberté de le détourner de ce dessein, en lui disant : « Seigneur ayez pitié de vous » sa crainte continuant toujours, lui fait donner encore le même conseil à Jésus-Christ, mais par des paroles différentes et plus couvertes. Il se voyait sur le haut dune montagne et dans une solitude fort écartée. Il crut que ce lieu était sûr et quil valait mieux y demeurer que de retourner à Jérusalem. Cest pourquoi il exhorte Jésus-Christ à y demeurer: «Seigneur», dit-il, « nous sommes bien ici », il parle même de faire des tentes, croyant que si Jésus-Christ le lui permettait, il ne penserait plus à retourner dans la ville qui le devait faire mourir. Il espérait ainsi que sil pouvait une fois porter son maître à ne plus faire ce voyage, il lempêcherait de mourir. Car cétait dans Jérusalem que Jésus-Christ disait que les scribes et les pharisiens le prendraient. Nosant donc dire ouvertement tout ce quil pensait, et tâchant néanmoins de le persuader au Fils de Dieu, il le dit dune manière ingénieuse, assez pour se faire entendre et pas assez pour sattirer une nouvelle réprimande: « Seigneur, nous sommes bien ici », puisque Moïse et Elie sy trouvent présents. Elie se souviendra quil a fait autrefois descendre le feu de la montagne sur ceux qui le voulaient perdre. Moïse pourra aussi nous cacher dans une nuée, comme il le fut autrefois sur la montagne en parlant à Dieu. Et dailleurs personne ne saura que nous soyons cachés ici. 3. Admirez, mes frères, lamour ardent que cet apôtre avait pour son maître.. Ne considérez point que son conseil nétait pas sage, mais voyez combien son zèle pour le Sauveur était brûlant. Car ce nétait point pour lui-même que lapôtre craignait. Cétait uniquement pour son maître. Et il nen faut point dautre -preuve que ce quil dit à Jésus un instant avant que celui-ci fût pris et conduit à la mort: « Je donnerai ma vie pour vous, et quand il me faudrait mourir avec vous, je ne vous renoncerai jamais » (Marc, XIV, 31.), nest-ce pas aussi ce qui fit que, le trouvant au milieu dun si grand danger et environné de tant de soldats, non-seulement il ne pensa point à fuir, mais quil tira même lépée, et coupa loreille à lun des serviteurs du grand prêtre? On ne peut donc raisonnablement croire quil craignît pour lui. Jésus-Christ seul était tout le sujet de sa crainte. Mais comme il avait dit trop en général: « Nous sommes bien ici », il se corrige en ajoutant aussitôt : « Faisons ici, sil vous plaît, trois tentes: une pour vous, une pour Moïse, et une pour Elie ». Que dites-vous, saint apôtre? Vous venez de séparer le maître davec les serviteurs, et vous les confondez maintenant ensemble. Vous voyez, mes frères, combien les apôtres étaient imparfaits avant la mort du Sauveur. Il est vrai que le Père avait révélé son Fils à saint Pierre, mais saint Pierre navait pas cette révélation toujours présente dans lesprit, et il était encore sujet au trouble, comme on le voit ici dans la surprise de cette vision, et de ce quil y entendit. Les autres évangélistes, pour exprimer ce trouble et nous montrer quelle était la confusion de son esprit, disent « quil ne savait ce quil disait » (Marc, IX, 6), parce. quil était saisi de crainte. Et saint Luc, après ces paroles : « Faisons ici trois tentes », ajoute aussitôt : « Quil ne savait ce quil disait »: Et pour .marquer davantage leur épouvante, il dit quils étaient appesantis par le sommeil, et quen se (440) réveillant ils virent la gloire du Sauveur, appelant du nom de « sommeil » le grand étonnement que cette vision leur causa. Comme les yeux dordinaire sont obscurcis par une grande lumière, les apôtres furent comme aveuglés par la gloire de Jésus. Car cette transfiguration ne se fit point durant la nuit, mais en plein jour; et léclat extraordinaire dune lumière si divine les frappa de telle sorte, que la faiblesse de leurs yeux nen put supporter la force, et fut contrainte de céder. Après que saint Pierre eut dit ces paroles, ni Jésus, ni Moïse, ni Elie ne parlent plus. Seul le Père, autorité plus grande et plus digne de foi, fait sortir sa voix d& |