ANDRÉ AVELLINO

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ANDRÉ

LE X  NOVEMBRE. SAINT ANDRÉ AVELLINO, CONFESSEUR.

 

On sait quelle moisson l'Esprit-Saint fit germer du sol de l'Eglise au XVI° siècle, en réponse au reproche d'épuisement formulé contre elle. André fut l'un des plus méritants coopérateurs de l'Esprit dans l'œuvre de sainte réformation, de renaissance surnaturelle, qui s'accomplit alors. L'éternelle Sagesse avait comme, toujours laissé l'enfer s'essayer le premier, mais pour sa honte, à se parer de ces grands noms de renaissance et de réforme.

Depuis neuf ans saint Gaétan avait quitté la terre, la laissant réconfortée déjà par ses œuvres, tout embaumée de ses vertus ; l'ancien évêque de Théate, son auxiliaire et compagnon dans la fondation des premiers Clercs réguliers, avait ceint la tiare et gouvernait l'Eglise sous le nom de Paul IV : c'était l'heure (1) où une nouvelle faveur du ciel donnait aux Théatins, dans la personne de notre bienheureux, un héritier des dons surnaturels et de l'héroïque sainteté qui avaient fait de Gaétan le zélateur du sanctuaire. Il fut l'ami et l'appui du grand évêque de Milan, Charles Borromée, qu'il rejoint aujourd'hui dans la gloire. Ses pieux écrits continuent de servir l'Eglise. Lui-même sut

 

1. 1556.

 

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se former d'admirables disciples, comme ce Laurent Scupoli qui fut l'auteur du Combat spirituel, si grandement apprécié par l'Evêque de Genève (1).

 

1. « Il est clair et tout practiquable. Ouy, ma fille, le Combat spirituel est un grand livre, et mon cher livre, que je porte en ma poche il y a bien dix-huit ans et que je ne relis jamais sans proffit. » S. François de Sales, Lettres spirit. LXXI, LXXIX, LXXXI, édition Vives.

 

Le récit autorisé qui va suivre, nous dispense de rien ajouter.

 

André Avellino , appelé d'abord Lancellotti, naquit à Castro Nuovo, bourg de la Basilicate. Il donna, encore tout enfant, des marques non équivoques de sa future sainteté. Sorti de la maison paternelle pour apprendre les lettres , il passa de telle sorte l'âge glissant de l'adolescence au milieu des études libérales, qu'il n'omit jamais d'avoir surtout devant les yeux le commencement de la sagesse , c'est-à-dire la crainte du Seigneur. Son grand amour de la pureté le fit ainsi triompher d'embûches réitérées, parfois d'attaques à force ouverte, qu'une physionomie avantageuse lui attirait de la part de femmes éhontées. Il était clerc depuis quelque temps déjà quand, se rendant à Naples pour y étudier le droit, il y prit ses degrés. Honoré du sacerdoce sur ces entrefaites, il arrêta de ne plaider qu'au for ecclésiastique et pour quelques particuliers, voulant en cela se conformer aux prescriptions des saints canons. Or il arriva qu'ayant laissé échapper un  léger mensonge en une plaidoirie, et lisant par hasard peu après  l'Ecriture, il tomba sur ces  mots :  La bouche qui ment  tue l'âme. Si vifs furent les  sentiments de douleur et de repentir qu'il conçut de sa  faute, qu'il jugea  devoir aussitôt  renoncer à ce genre de vie, et que,  disant adieu au barreau, il se donna désormais tout  entier au culte divin et au saint ministère. Il présentait en lui le modèle des vertus ecclésiastiques , et l'archevêque de Naples en ce temps lui confia le gouvernement des religieuses.  Sa  fidélité en cette charge  lui valut la haine  d'hommes  pervers qui cherchèrent  à ie faire mourir; il échappa une fois au danger, mais n'évita pas, dans une autre circonstance, trois blessures que l'assassin lui fit au visage, sans que l'atrocité de l'attentat parvînt à troubler son âme. Ce fut alors qu'embrasé du désir d'une vie plus parfaite, il sollicita humblement son admission parmi les Clercs réguliers, et qu'étant exaucé, il obtint par  ses prières qu'on lui donnât le nom d'André, en raison du grand amour dont il brûlait pour la croix.

 

Embrassant donc avec courage la voie étroite, et se dévouant à la vertu, il ne craignit pas de s'astreindre par vœu, d'une part à toujours combattre sa volonté propre, de l'autre à progresser sans relâche dans le chemin de la perfection chrétienne. Très observant de la discipline régulière, il s'en montra le zélateur attentif quand il fut supérieur. Tout ce qu'il lui restait de temps en dehors de sa charge etde la règle était consacré à la prière et au salut des âmes. Dans les confessions qu'il entendait, sa piété et sa prudence étaient admirables ; il parcourait fréquemment bourgs et villages autour de Naples, y exerçant le ministère évangélique au grand profit des âmes. On vit le Seigneur lui-même illustrer par des prodiges l'ardente charité du saint homme pour le prochain. Une nuit d'orage, en effet, qu'il revenait de confesser un malade et que la violence de l'ouragan avait éteint la lumière, non seulement ses compagnons ne furent pas plus que lui mouillés par la pluie qui tombait à torrents, mais encore une clarté insolite rayonnant miraculeusement de son corps leur montra  le  chemin au milieu des ténèbres épaisses. Il excella dans l'abstinence et la patience, l'amour de l'abjection, la haine de soi. Il supporta d'une âme tranquille la mort violente du fils de son frère, détournâtes siens de tout désir de vengeance, et alla jusqu'à implorer des magistrats pour les meurtriers grâce et protection.

 

Il propagea en  plusieurs lieux  l'Ordre des Clercs réguliers, et fonda leurs maisons de Milan  et de  Plaisance. Ami des cardinaux saint Charles  Borromée  et Paul d'Arezzo, théatin,  il fut leur aide dans les soucis de la charge pastorale. Tout spécial était  son amour et son culte pour  la Vierge Mère de Dieu. Il mérita de s'entretenir avec les Anges, et témoigna les avoir entendus, quand il  s'acquittait de la louange divine,  l'accompagner en  chœur. Ayant donc donné d'héroïques exemples de  vertu, brillé par le don de prophétie qui lui faisait connaître les  secrets des cœurs, les choses absentes, les événements futurs,il succomba enfin sous le poids des années et l'épuisement du labeur. Voulant célébrer la sainte Messe, et ayant par trois fois au pied de l'autel répété ces mots : J'entrerai à l'autel de Dieu, il fut frappé d'une attaque subite d'apoplexie. Muni sans tarder des sacrements de l'Eglise, il rendit l'âme en grande paix au milieu des siens. Son corps repose à Naples, en l'église de Saint-Paul, honore jusqu'à nos temps du même grand concours au milieu duquel il y fut porté. Insignes furent ses miracles après la mort comme durant la vie, et le Souverain Pontife Clément XI l'inscrivit solennellement au catalogue des Saints.

 

Combien furent suaves et fortes à votre endroit les voies de l'éternelle Sagesse (1), ô bienheureux André, quand de la légère faute où vous étiez tombé par surprise en cette vallée des larmes, elle fit le point de départ de la sainteté qui resplendit en vous ! La bouche qui ment tue l’âme (2), disait-elle; et comme elle ajoutait : Ne mettez pas votre zèle en cette vie par une erreur funeste à poursuivre la mort, n'employez pas vos œuvres à acquérir la perdition (3), elle fut pleinement comprise; le but de la vie vous apparut tout autre, ainsi que le montrèrent les vœux qu'elle-même vous inspira pour sans cesse vous éloigner de vous-même, et sans cesse vous rapprocher du souverain Bien. Avec l'Eglise (4), nous glorifions le Seigneur qui disposa de si admirables ascensions dans votre âme (5). Comme l'annonçait le Psaume, cette marche toujours

 

1. Sap. VIII, I — 2. Ibid. I, 11. —3. Ibid. 12. — 4. Collecta diei. — 5. Psalm.LXXXIII, 6.

 

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progressive de vertu en vertu vous amène aujourd'hui dans Sion, où vous voyez le Dieu des dieux (1).

Votre cœur, votre chair, tressaillaient pour le Dieu vivant ; votre âme, absorbée dans l'amour des parvis sacrés, défaillait à leur pensée (2). Quoi d'étonnant qu'une suprême défaillance au pied des autels du Seigneur des armées, vous donne entrée dans sa maison bienheureuse? Avec quelle joie vos angéliques associés de ce monde en la divine louange vous accueillent dans les chœurs éternels (3)!

Ayez égard aux hommages de la terre. Daignez répondre à la confiance de Naples et de la Sicile, qui se recommandent de votre puissant patronage auprès du Seigneur. Unissez-vous, pour  bénir la pieuse famille des Clercs réguliers Théatins, à saint Gaétan, son père et le vôtre. Pour nous tous, implorez une part dans les bénédictions qui vous furent si abondamment départies (4). Puissent les vains plaisirs que Ton goûte sous les tentes des pécheurs ne nous séduire jamais, l'humilité de la maison de Dieu avoir nos préférences sur toute grandeur mondaine (5). Si comme vous nous aimons la miséricorde et la vérité, le Seigneur nous donnera comme à vous la grâce et la gloire (6). Au souvenir des circonstances où s'accomplit votre fin bienheureuse, le peuple chrétien honore en vous un protecteur contre la mort subite et imprévue : gardez-nous dans le dernier passage ; que l'innocence de notre vie ou la pénitence en préparent l'issue fortunée; que notre soupir final s'exhale, pareil au vôtre, dans l'espérance et l'amour (7).

 

1. Psalm. LXXXIII, 8. — 2. Ibid. 2, 3. — 3. Ibid. 4, 5. — 4. Ibid. 8. — 5. Ibid. 11. — 6. Ibid. 12. — 7. Ibid. 13.

 

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            Rome nous invite à donner avec elle, en ce jour, un souvenir au groupe des Martyrs qui forment la protection et la richesse de son grand hôpital du Saint-Esprit, où ils reposent sous l'autel majeur. L'église de Saint-Augustin, voisine de l'ancienne église stationnale de saint Tryphon, possède elle-même une partie des précieux restes de ce dernier.

 

ORAISON.

 

Faites, nous vous en prions, Seigneur, que la fête de vos saints Martyrs Tryphon, Respicius et Nympha, nous soit toujours chère; puissions-nous, grâce à leurs suffrages, éprouver les effets de votre protection. Par Jésus-Christ.

 

 

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