Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
Janvier 2014
Sommaire
La Charité se construit
sur la Vérité
La Charité but et
fondement de la vie chrétienne.
La charité finalité d'une
société vraiment humaine
Magistère de l’Eglise -
Encycliques
Le drame de l’humanisme
athée - Cardinal Henri de Lubac (1943)
La soif de la Sagesse -
Marcel Clément
La révélation de la
Sagesse - Marcel Clément
Comment se pose
aujourd'hui le problème de l'existence de Dieu - Claude Tresmontant.
Petite introduction à la
question de l'être.
L'invention
aristotélicienne de la métaphysique.
Sciences de l’univers et
problèmes métaphysiques - Claude Tresmontant
Histoire de l’univers et
sens de la Création - Claude Tresmontant.
Small is beautiful - Economics as if people mattered - E.F.
Schumacher (1973)
Les chrétiens et le
libéralisme.
Un pharisien interrogea Jésus:
"Maître, quel commandement est le plus grand dans la Loi ?"
Jésus lui déclara: "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu avec tout ton cœur, et avec toute ton âme, et avec tout ton esprit. C'est là le plus grand et le premier commandement. Le second lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. A ces deux commandements toute la Loi est suspendue, ainsi que les prophètes." (Mt 22, 36-40).
L'homme est créé pour aimer Dieu et pour la vie éternelle, dans la communion avec ses frères, car Dieu est infiniment bon. L'amour du prochain s'enracine dans l'amour de Dieu, qui nous a été révélé en Jésus-Christ.
Les idéologies matérialistes (par exemple communisme ou libéralisme) prétendent construire la société en remplaçant l'amour de Dieu et du prochain par des buts secondaires ou futiles: l'intérêt personnel limité à l'horizon de la vie terrestre, l'argent, la nation ou la race, la collectivité, la production de richesses matérielles (la fameuse croissance économique) ou, plus subtilement, l'épanouissement personnel de l'individu, voir un utopique paradis sur terre au nom duquel elles justifient des abominations aujourd'hui (goulags communistes, camp de concentration nazis, ou travail des enfants de l'univers libéral). Elles ne conduisent qu'à des impasses car elles méconnaissent la nature humaine et ses besoins infinis qui ne peuvent être comblés par le plan matériel. Il importe de se libérer de leurs visions réductrices de la société en nous rappelant que toute activité humaine doit être soumise à la vertu suprême qu'est la charité: l'amour de Dieu répandu en nos cœurs.
La liberté n'est pas un but, elle est un moyen pour répondre à notre vocation à aimer Dieu et notre prochain. Mais nous ne pouvons être vraiment libres que dans la Vérité. L'intelligence est donnée à l'homme pour chercher la vérité et pour vivre selon la vérité. Par la réflexion métaphysique l'homme peut réfléchir rationnellement sur l'origine des êtres et ainsi remonter à l'existence de Dieu. Par exemple, le fait de l'évolution des espèces montre l'action créatrice continue de Dieu, car l'augmentation orientée de l'information ne peut pas être le fruit du hasard et de la compétition des espèces. Il y a donc un plan, une finalité de la Création.
Il n'y a pas de philosophie sérieuse sans base métaphysique. Et sans philosophie sérieuse, la pensée erre et génère des mythes destructeurs comme par exemple au niveau économique la théorie du laisser-faire selon lequel il suffit d'une concurrence pure et parfaite pour assurer le développement de la société (libéralisme), ou le mythe communiste contraire selon lequel il faudrait un système autoritaire qui impose l'égalité et organise toute la vie sociale. C'est absurde, il faut d'abord une finalité en accord avec le plan de Dieu: le souci du bien commun, la charité, chez les personnes et surtout chez ceux qui exercent l'autorité .
La Foi catholique apporte la lumière du Christ qui éclaire le mystère de l'homme en nous révélant que Dieu est amour et qu'Il est allé jusqu'à la souffrance du juste dans Sa Passion (Isaïe 53) pour nous racheter de la seule chose qui pouvait nous séparer de l'amour de Dieu: notre péché. Par la victoire de la Résurrection, le Christ est victorieux du péché, de la mort et des puissances des ténèbres (les vaines créatures aveuglées par l'orgueil et la méchanceté). En conséquence Dieu répand son amour dans les cœurs de ceux qui l'accueillent. La charité dans la vérité, telle est la vocation de l'homme. En langage chrétien charité signifie l'amour de Dieu répandu en nos cœurs. Aimer Dieu, c'est garder ses commandements et mettre sa parole en pratique. La charité implique la maîtrise de soi, le respect de l'autre, l'engagement et le sacrifice personnel. C'est un chemin de renoncement à soi-même pour laisser à Dieu la première place, car Dieu est le bien suprême de l'homme (et non l'homme lui-même). Dieu nous a créés pour la vie éternelle, c'est à dire le don de Lui-même à nous et de nous même à Dieu.
Le chrétien sait que le but de la vie humaine n'est pas la perfection du savoir ou des œuvres: le but c'est l'amour de Dieu. Le savoir, les œuvres, l'organisation de la société sont seulement des moyens imparfaits que Dieu donne à l'homme pour que celui-ci les mette au service de l'amour, dans la confiance en Dieu. Pour nous faire grandir dans l'amour, Dieu a choisi pour l'homme le chemin de la Foi (confiance en l'amour du Père), et de l'Espérance (appuyée sur la miséricorde de Dieu et la promesse de la vie éternelle). Dieu n'attend pas des œuvres parfaites mais une disponibilité d'ami et d'enfant. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l'on aime.
Il est temps de remettre la Charité à la première place, dans la Vérité , parce que c'est notre vocation dans l'éternité. Ne soyons plus paralysés par les idéologies matérialistes qui ont corrompu nos intelligences et nos volontés en remplaçant la recherche de la vérité par des buts futiles, et la charité par la culture systématique de l'avidité et de la course à l'avoir. L'humanité ne pourra se reconstruire sans la charité dans la vérité.
Tout système de pensée qui veut résoudre les problèmes de la société sans la charité est une imposture qui conduit au désastre, à toutes sortes de violences et au totalitarisme. En vérité, dans tous les domaines de l'action humaine, ignorer la charité conduit l'homme dans une impasse, que ce soit pour la famille, pour l'activité économique, ou l'action politique.
"Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés.
Demeurez dans mon amour.
Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi j'ai gardé fidèlement les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que vous soyez comblés de joie.
Mon commandement le voici: Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis." (Jn 15, 9-13)
"Ainsi parle le Seigneur Dieu ton rédempteur, le Saint d'Israël:
Je suis le Seigneur Dieu, je t'instruis pour ton bien,
je te conduis par le chemin où tu marches.
Si seulement tu avais été attentif à mes commandements !
Ton bonheur serait comme un fleuve et ta justice comme les flots de la mer." (Isaïe 48, 17-18)
La chrétienté considère la vie terrestre comme un
voyage vers la vie éternelle. Les idéologies modernes (libéralisme, communisme,
nazisme, mondialisme) sont des messianismes terrestres illusoires qui tout en
promettant un paradis sur terre instaurent inévitablement des conditions
inhumaines ou des régimes totalitaires.
1. Intelligence pour la vérité
La raison a été donnée à l’homme pour qu'il cherche la vérité. Son intelligence peut s’ouvrir à la réalité de la Création et reconnaître et aimer le Créateur. Le premier stade de la révélation divine est le merveilleux livre de la nature. En le lisant avec les instruments de la raison humaine on peut arriver à la connaissance du Créateur. D’où l’importance de la métaphysique comme fondement de la philosophie. La métaphysique est la branche de la philosophie qui se donne pour but de réfléchir à partir de la réalité observable pour en tirer des conclusions sur l'origine des êtres.
L'histoire de l'univers, l'apparition et le développement de la vie manifestent l'intervention du Créateur. L'augmentation continue de l'information dans l'évolution des êtres vivants ne peut être le seul fruit du hasard et de la sélection naturelle, cela est à proprement parler impensable. Qui dit information, finalité dit intelligence créatrice. La vie sur la terre a une histoire qui commence par des formes simples pour en arriver jusqu'à l'homme: cette complexification, et l'orientation continue du développement vers des formes supérieures ne peuvent être le fruit du hasard. La sélection naturelle élimine les individus malades ou inadaptés mais elle ne crée pas l'information nouvelle. Les mutations génétiques expliquent une certaines variabilité au sein d'une espèce qui cependant peut rester stable pendant des millions d'années. Une nouvelle espèce nécessite un fort remaniement génétique bien différent d'une mutation accidentelle.
L’insensé s’imagine connaître beaucoup de choses mais en réalité il n’est pas capable de fixer son regard sur l’essentiel. Cela l’empêche de mettre de l’ordre dans son esprit et de prendre l’attitude qui convient face à lui-même et à son environnement (Encyclique "Foi et raison" de Jean-Paul II). Ceci s'observe même en sciences avec la théorie de l’évolution : plutôt que de s’en tenir aux faits (il y a une histoire orientée de la vie sur terre), une théorie non fondée fut propagée pour faire croire que l’évolution se fait toute seule par le simple jeu du hasard. Autant dire que par simples erreurs de copie sur le plan d’une brouette nous pouvons arriver à la navette spatiale. L'évolution de la vie n'est pas le fruit du hasard, tout comme le développement de l'embryon n'est évidemment pas le fruit du hasard.
De même l'existence de l'univers, son histoire, son caractère fini, l'apparition de la vie conduisent l'intelligence qui cherche la vérité à découvrir l'action du Créateur. Claude Tresmontant a écrit une excellente introduction à la réflexion métaphysique à partir de notre connaissance de l'univers ("Le problème de l'existence de Dieu", voir bibliographie et résumé en annexe).
2. Le matérialisme réduit la raison à des fins utilitaristes
A partir de la fin du Moyen Age, la légitime distinction entre la foi et la raison se transforme progressivement en une séparation néfaste. En conséquence de cette séparation, la raison s’est trouvée affaiblie et elle s'est éloignée de la recherche de la vérité à partir de la réalité. Elle a bâti des systèmes de pensée détachés de la réalité et centrés sur le sujet humain, jusqu'à donner une place prépondérante à la subjectivité voir aux sentiments.
La philosophie
moderne n’est plus sagesse et savoir universel. D’autres formes de rationalité se sont alors affirmées, qui ne sont plus
tournées vers la contemplation de la vérité et la recherche de la fin dernière
et du sens de la vie.
Elles tendent à être une raison fonctionnelle au service de fins
utilitaristes, de possession ou de pouvoir, ou elles trompent l'homme en
flattant son orgueil car elles lui font croire qu'il peut créer un monde
parfait mais dans lequel la charité ne serait pas la vertu première. Ce faisant
l'homme oublie que sa vie même lui a été donnée.
La racine des erreurs de l’homme moderne est de s’être pris lui-même
comme seule référence et donc sa propre raison comme un absolu, au lieu
d’accueillir la réalité et d’en découvrir sa finalité. Paradoxalement cela ne
provient pas d'une attitude rationnelle, car il est évident que la référence de
l'univers n'est pas l'intelligence humaine, mais plutôt d'un acte plus ou moins
conscient de volonté blessée par le péché originel. Il est probable que des
déformations de la foi chrétienne, comme la théorie de la prédestination des
protestants calvinistes, ou comme le courant janséniste, ont contribué à
brouiller le message de l'Evangile sur l'amour du Père et à favoriser
l'affaiblissement de la Foi, de l'Espérance et de l'Amour. Chez certains la notion même de vérité a été
rejetée, aboutissant à l’auto-anéantissement de la raison humaine et à l’asservissement
à des idéologies.
Par exemple, dans la pensée économique, des systèmes idéologiques fondés sur une conception erronée de la personne humaine se sont développés en aboutissant soit à des systèmes totalitaires : communisme, nazisme, ultralibéralisme, soit à l’exploitation de l’homme et la monopolisation des ressources naturelles pour les besoins sans cesse croissants d’une minorité. Le libéralisme n’a pu d’ailleurs se développer qu’après la fin du Moyen Age, dans la période dite de la Renaissance où l’homme commence à se placer au centre de l’univers et prépare une société où la vertu de charité n’a plus la première place car elle est remplacée par l’avidité et l'intérêt personnel avec pour seul horizon l’existence terrestre. Ceci explique par exemple la traite des noirs et la réapparition de l'esclavage en Occident à partir de la Renaissance.
Une science économique qui ignore la vocation de l'homme à la charité conduit à des impasses:
· idolâtrie de la liberté et culte du moi (individualisme libéral),
· négation de la liberté (collectivisme communiste).
Ce genre de pensée économique ne mérite certainement pas le nom de science car elle est simplement au service d'idéologies et de lutte de pouvoir et elle ne prend pas en compte les vrais besoins de la personne humaine. Mais elle a eu un certain succès auprès de ceux qui ne cherchent pas la vérité mais seulement une construction intellectuelle qui leur permettent de se justifier, car elle a prétendu étudier tout une partie de l'activité humaine sans la relier à la morale, ni référence au Bien, ce qui aurait impliqué des limites à leur passions.
Faire de la liberté un absolu au-dessus de la vérité et de la charité conduit à la propagation du culte idolâtrique du moi, favorisé par la société de consommation qui ne vise qu'à satisfaire les besoins subjectifs des individus solvables. Une variante à été le culte du Progrès, de la science, puis après leur faillite, le mythe du nouvel âge, de la nouvelle ère, du mondialisme qui supprimera les guerres en abolissant les nations et en instaurant un gouvernement totalitaire mondial. Une nouvelle fois, malgré les leçons du XXème siècle, l'humanité risque de se laisser berner par les premiers mythomanes venus (mondialistes, sectes, franc-maçonnerie) car elle se cherche d'abord elle-même au lieu de chercher son Dieu. Le véritable but du mondialisme est d'instaurer une dictature mondiale au profit d'une minorité. L'histoire retiendra que le mythe du gouvernement mondial est dangereux par construction aussi simplement à cause de la trop grande concentration des pouvoirs qui dépasse l'échelle humaine normale: mieux vaut des nations indépendantes qui coopèrent, plutôt qu'une dictature au mains d'une secte, ou d'une minorité.
3. Reconstruire l'intelligence humaine blessée
L'encyclique "Foi et raison" de Jean-Paul II nous éclaire sur les conditions d'une reconstruction de l'intelligence humaine qui a soif de la vérité. Il faut redonner à l’homme une authentique confiance dans la capacité de son intelligence à connaître la vérité. Cela passe par la reconnaissance d’un noyau de notions philosophiques dont la présence est constante dans l’histoire de la pensée : principe de non-contradiction, principe de finalité, principe de causalité, conception de la personne comme sujet libre et indépendant, capacité de la personne à connaître Dieu, la vérité, le bien, et les normes morales fondamentales.
Mais la raison doit respecter certaines règles :
· La connaissance de l’homme est un chemin qui ne connaît aucun répit
La raison humaine est valorisée, mais non surestimée. Car elle est un moyen donné à l'homme pour connaitre la vérité, reconnaitre l'existence et la providence du Créateur et adhérer aux finalités de la Création. Mais elle n'est pas faite pour refaire le monde indépendamment du Créateur tout en se promettant l'illusion du paradis terrestre.
L'humilité est requise pour accueillir la vérité: humilité par rapport à la grandeur et la
beauté de la Création, humilité par rapport à la réalité, humilité par rapport
à la Révélation de l'Amour de Dieu dans le Christ, amour que nous ne pouvons
pas entièrement comprendre comme s'il était une création de notre intelligence.
L'humilité n'est pas l'écrasement de l'homme par la puissance du Créateur. Elle
consiste à reconnaître en vérité notre juste place de créature et être
reconnaissant à notre Dieu pour son plan d'amour. L'humilité est liée à la
vérité et à la justice. L'homme orgueilleux ne peut connaître la vérité car il
ne la cherche pas. « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la
terre, d’avoir caché cela aux sages et aux savants et de l’avoir révélé aux
tout-petits » (Mt 11,25).
Révélation que l'on ne trouve que dans le judaïsme et le christianisme: Dieu aime les hommes d'un amour jaloux (liturgie du Saint des Saint, condamnation farouche de l'idolâtrie et de toute contamination du culte judaïque par les cultes païens). Ceci révèle l'importance de la créature pour le Créateur, d'où une conception de l'adoration comme un dialogue avec le Créateur. L'homme a du prix au yeux de Dieu et précisément comme adorateur. La tentation permanente d'Israël et la notre est celle du doute au sujet du caractère extraordinaire de l'amour de Dieu pour nous (histoire de Job).
Le Christ, en révélant le Dieu amour nous ouvre à la vie théologale par laquelle nous exerçons ici-bas la Foi, l'Espérance, et la Charité. Notre volonté est faite pour aimer Dieu, le souverain Bien. La finalité de l'homme, c'est la Charité: l'amour de Dieu, qui implique l'amour du prochain, car Dieu l'aime. En nous donnant cette finalité, Dieu ne pouvait nous faire de plus grand cadeau: Lui-même. La contrepartie est que la vie est une épreuve où chaque homme doit se déterminer pour choisir d'aimer Dieu par dessus tout.
Le péché originel de nos parents a rompu l'amitié avec Dieu, en causant notre malheur le plus grand et la source de tous les autres péchés. Mais Dieu n'a pas renoncé à son dessein d'amour pour l'homme. Il aurait pu supprimer le Mal et tous les esprits mauvais qui s'opposent à Lui et qui ne sont que ses créatures, mais Il a voulu les combattre Lui-même dans notre nature humaine, par son Incarnation en Jésus-Christ, sa Passion et sa Résurrection, pour nous donner Sa victoire et nous élever jusqu'à Lui pour sa plus grande gloire. Notre espérance est dans cette victoire définitive et totale du Christ qui donne le Salut à tout ceux qui Le cherchent.
La révélation chrétienne illumine l'intelligence et le cœur, mais elle n'est pas comme un système de pensée que nous pourrions complètement mettre en œuvre par nous mêmes. Certes il nous revient de vivre les commandements de l'amour de Dieu et du prochain, mais nous ne pouvons y arriver seuls sans la grâce de Dieu. Cheminer dans la Foi et L'Espérance dans un monde imparfait nous permet de grandir dans l'Amour.
Loin de nous éloigner des réalités terrestres, la Foi et l'Espérance de la vie éternelle nous conduisent à vivre aujourd'hui de façon plus juste, en accord avec la vraie finalité de la vie humaine: l'amour de Dieu et du prochain. La Foi et l'Espérance sont porteurs d'une civilisation plus humaine, car elles remettent les réalités terrestres à leur vraie place de moyens en vue de la cité céleste: la vie éternelle où Dieu sera tout en tous.
"Deux amours ont bâti deux cités, l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu, la cité de la terre (celle qui ne vise qu'un horizon terrestre), l'amour de Dieu jusqu'au mépris de soi, la cité de Dieu. L'une se glorifie en soi, et l'autre dans le Seigneur. L'une demande sa gloire aux hommes, l'autre met sa gloire la plus chère en Dieu témoin de sa conscience. L'un, dans l'orgueil de sa gloire marche la tête haute; l'autre dit à son Dieu: "Tu es ma gloire et c'est toi qui élèves ma tête". Celle-là, dans ses chefs, dans ses victoires sur les autres nations qu'elle dompte, se laisse dominer par sa passion de dominer. Celle-ci nous représente ses citoyens unis dans la charité, serviteurs mutuels les uns des autres, gouvernants tutélaires, sujets obéissants" (Saint Augustin, La cité de Dieu, livre XIV).
La cité de Dieu ne
recherche pas la paix d'ici-bas comme une fin en soi, mais elle " l'utilise
en vue de la paix céleste: ordre et concorde suprême dans la jouissance de
Dieu, dans la jouissance mutuelle de tous en Dieu. Elle rapporte à l'acquisition de cette paix
tout ce qu'elle fait d'œuvre bonne envers Dieu et le prochain; car la vie de la
cité est une vie sociale"(Saint Augustin, La cité de Dieu, livre XIX).
1.
La liberté est un moyen
Une erreur contemporaine majeure est celle des courants de pensée qui en viennent à séparer la liberté humaine de sa relation nécessaire à la vérité (voir l'encyclique Veritatis Splendor de Jean-Paul II): ils font de la liberté le Bien de l'homme qui se suffirait à lui-même. Cette erreur sépare la liberté de la morale objective, la liberté consisterait pour l'homme à faire ce qu'il veut: tout choix, du moment qu'il est "libre" serait bon. Cette conception tronquée de la liberté est la source de tous les totalitarismes qu'ils soient collectivistes, comme le communisme, ou individualistes comme le libéralisme. Mettre la liberté au sommet et au fondement de toutes les valeurs, de toutes les actions, conduit à une société brutale de la loi du plus fort.
L'ultralibéralisme prépare finalement le communisme totalitaire, dans lequel l'individu remet sa fameuse liberté dans les mains d'un pouvoir censé représenté la liberté de tous. L'individu autocentré sur son illusoire liberté et ses émotions ne peut vivre en société qu'en abandonnant servilement cette liberté, son jugement, sa pensée à un pouvoir censé représenter la liberté de tous mais logiquement soumis à l'arbitraire et à la tyrannie. Des massacres révolutionnaires au goulag, le malheur de l'humanité est imposé au nom de la liberté ou de lendemains qui chantent.
La loi morale ne s’oppose pas à la liberté mais elle offre à l’homme la possibilité d’exercer sa liberté de façon supérieure. Agir en conscience, c’est être libre par rapport à soi-même, aux pressions des uns ou des autres, au pouvoir d’Etat et aux puissances économiques. C’est aussi être assez fort pour n’être asservi ni à son propre égoïsme ni aux idéologies. La liberté n'est pas le but ultime: c'est le moyen pour vivre selon la vraie finalité de la vie humaine, à savoir la charité. La finalité de notre liberté c'est Dieu, le souverain Bien: l'homme est créé pour aimer Dieu, ce qui est le cadeau le plus grand que Dieu peut faire à une créature, car Il est infiniment aimable.
2.
La charité est le but
La finalité de la vie humaine est la charité, l'amour de Dieu. Mettre la charité en premier commence par ouvrir son cœur à l'amour de Dieu et rejeter le péché qui nous sépare de Lui. Le Décalogue nous rappelle la loi divine inscrite dans notre cœur et nous montre comment choisir le vrai Bien dans toute notre vie.
Notre Seigneur Jésus Christ nous a laissé le commandement nouveau: "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés". C'est le chemin des Béatitudes et de la Croix victorieuse. Au quotidien, cela nous demande de Lui laisser la première place dans notre vie, par la prière quotidienne et la vie sacramentelle (eucharistie et sacrement de réconciliation). Cela doit aussi se traduire par l'ordre des priorités de notre vie qui ne peut être polarisée par la course à l'avoir ou autres injonctions des systèmes matérialistes.
La charité est l'antithèse du mensonge et de la loi de l'orgueil qui construit un système basé sur l'amour de soi, l'intérêt, la possession dans la puissance, puis l'aliénation personnelle dans la désespérance et l'autodestruction (voir les dégâts de l'hédonisme et de la course aux richesses dans les familles et la société). La plus grave erreur commune aux idéologies matérialistes après avoir abandonné la recherche de la vérité est de s'être soustraites au commandement de l'amour de Dieu et du prochain. Ces idéologies, libéralisme , communisme, se présentent comme des sciences alors qu'elles sont bâties sur des présupposés faux . Elles promettent le paradis sur terre et ne produisent que le malheur et la destruction.
Aujourd'hui encore les régimes totalitaires communistes ont la prétention de construire le bonheur de l'homme par le seul matérialisme (Chine). Ils exigent un contrôle total de la liberté des personnes pour les mettre au service de la collectivité. En réalité ce n'est pas un service car la volonté des personnes n'est ni libre ni orientée vers le bien commun. Cela ne satisfait pas le cœur de l'homme, la recherche de la vérité est remplacée par la des constructions idéologiques. La charité seule comble le cœur de l'homme, qui a besoin de se mettre au service de Dieu et de ses frères. Le régime de terreur est alors inévitable car le système "parfait" de l'idéologie ne tolère pas la réflexion, ni la critique car il n'admet rien au-dessus de lui, ce qui est pathétique pour une construction sans bases réelles. Ces régimes totalitaires, communistes ou autres, utilisent toujours une propagande massive, la manipulation des foules, et bien sûr la terreur.
La propagande mondialiste fonctionne de la même façon que la propagande communiste mais de façon plus dissimulée au début, puis de plus en plus brutale au fur et à mesure qu'elle domine.
3. La finalité doit
commander les moyens
Le trouble du monde
moderne est de valoriser les moyens au-dessus des fins, ce qui détruit la liberté
de choisir les fins. Depuis Rousseau qui s'idolâtrait lui-même, sa liberté et
ses émotions, toutes sortes d'idéologies ont offert à l'homme des idoles pour
qu'il en soit l'esclave cruel: libéralisme (idole de la liberté humaine sans
limite), communisme (idole de la collectivité dans laquelle toute liberté doit
disparaitre) ou nazisme (idole de la race ou de la nation). Le fait d'idolâtrer
une réalité secondaire conduit à des catastrophes et à des régimes totalitaires
car cela n'est pas compatible ni avec la raison ni avec la nature humaine qui
est faite pour Dieu le souverain Bien.
Aujourd'hui l’économie moderne considère généralement la
consommation comme le but ultime de l’activité économique et considère les
facteurs de production comme de simples moyens : le travail, les
ressources naturelles, le capital. Le système de production moderne consomme le
capital : les sources d’énergie non renouvelables (combustibles fossiles),
marges de tolérance de la nature (pollution), et aussi le capital humain. Le libre échange et
la concurrence sont présentés comme des absolus nécessaires à la prospérité, alors que bien évidemment,
ils doivent être contrôlés, limités par le souci du bien commun. Le libre-échange ne peut
être complet entre des pays de niveau de
développement très différents sous peine de désastre à long terme, masqué à
moyen terme par l'augmentation de l'endettement. Cette évidence a été niée car la pensée
économique ne recherche ni la charité ni la vérité mais devient esclave
d'intérêts particuliers, prisonnière d'un véritable carcan idéologique.
Il faut cependant remarquer que la puissance
de ces systèmes vient que beaucoup y trouvent une occasion de suivre leurs
passions plutôt que de chercher une vie droite. C'est ainsi que la culture
systématique de l'avidité matérielle conduit à une décadence de l'intelligence
et des mœurs qui, sauf changement de direction,
conduit les pays à des désastres pour des bénéfices à court terme.
4.
La civilisation de l'Amour
Une société humaine conforme
au dessein du Créateur doit permettre à chaque homme de vivre sa finalité. Elle
ne peut obliger chaque personne mais les lois qui régissent la société doivent
être définies en fonction du bien commun. Les lois doivent donc punir les
crimes et encourager la justice, la charité, la gratuité, le don et non
favoriser l'égoïsme, l'individualisme et l'avidité des biens matériels.
Par exemple les lois doivent
encourager le mariage fondé sur un engagement complet des personnes et
l'ouverture à la vie. Un tel mariage ne peut être mis au même niveau que les
formes régressives de la sexualité que sont le concubinage, la polygamie,
l'échange permanent de partenaires. La pérennité de la société s'appuie sur la
capacité de don de soi de ses membres. Un homme politique dont la
vie personnelle fait preuve d'un égoïsme déterminé sera un bien piètre
serviteur du bien commun, comme le montre aujourd'hui les actions de beaucoup
d'hommes politiques ou dirigeant d'institutions internationales.
L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole
qui sort de la bouche de Dieu. Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et toute
chose vous sera donnée en plus. Ce n’est pas la richesse qui s’oppose à la
liberté mais l’attachement aux richesses. La civilisation de l’Amour est basée
sur l’Etre et non sur la course à l’avoir. Vivre la charité en vérité demande
de renouveler son jugement et de combattre les idées dominantes pour donner la
priorité à la vie, à sa famille contre l'emprise envahissante de la course à
l'avoir: abrutissement des publicités, esclavage des marques, modes de vie
individualiste ou conformisme idéologique. La famille chrétienne acceptera donc
une certaine pauvreté volontaire pour être au service de la charité: sacrifices
pour choisir une école catholique par exemple, et en général une certaine
ascèse pour éviter d'entrer dans la course au toujours plus.
La paix ne peut pas reposer sur la seule prospérité
matérielle surtout si celle-ci est recherchée comme une fin par la culture de
l’avidité. Personne ne travaille pour la paix, s’il ne travaille pour la
restauration de la sagesse. Travailler à l’éducation, la formation métaphysique,
pour se libérer des idées stupides du XIXème siècle : non-sens d’une
évolution qui se ferait seule, sélection naturelle (survival of the fittest),
positivisme, relativisme. Le matérialisme est fondé sur l’ignorance de la
métaphysique : il crée des mythes pour remplacer la réalité.
5.
Adoration
L'adoration est ce dialogue de l'homme avec Dieu où Dieu nous demande de croire à son amour malgré l'obscurité de la vie sur cette terre. La charité appartient au Ciel, c'est l'amour dont on aime Dieu quand on le voit face à face mais sur cette terre elle se développe dans le désir de la vision.
Dieu est bon, Dieu est saint, Il est maître de tout et Il nous aime. C'est notre joie. Cependant il nous semble parfois difficile de comprendre sa patience par rapport au mal. Dieu est amour et Il respecte ses créatures, d'où sa patience. Du mal, de notre péché, Il peut tirer un plus grand bien. Nous devons accepter de ne pas tout comprendre, mais faisons confiance à la bonté de Dieu et à sa Miséricorde. Selon sainte Faustine la Miséricorde est le plus grand attribut de Dieu.
"Beaucoup d'actes commis par les méchants arrivent contre la volonté de Dieu; mais telle est la grandeur de sa sagesse et de sa puissance que c'est aux fins qu'il a dans sa prescience déterminées justes et bonnes que tendent ces actes mêmes qui semblent contraires à sa volonté" (Saint Augustin, La cité de Dieu, livre XXII).
Psaume 32:
"Criez de joie pour le Seigneur, hommes justes !
Hommes droits, à vous la louange !
Rendez grâce au Seigneur sur la cithare,
jouez pour lui sur la harpe à dix cordes.
Chantez-lui le cantique nouveau,
de tout votre art soutenez l'ovation.
Oui, elle est droite la parole du Seigneur;
il est fidèle en tout ce qu'il fait.
Il aime le bon droit et la justice;
la terre est remplie de son amour.
"Que rien ne te trouble,
Que rien ne t'épouvante.
Tout passe.
Dieu ne change point.
La patience obtient tout.
Quand on a Dieu,
Rien ne manque:
Dieu seul suffit."
(Sainte Thérèse d'Avila)
Saint Paul, dans le premier épitre aux Corinthiens (1 Cor 13,1-7):
"Quand je parlerai les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'amour, je ne suis que bronze qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie et que je connaitrais tous les mystères et toute la science, quand j'aurais toute la foi jusqu'à déplacer des montagnes, si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas l'amour, cela ne me sert de rien.
L'amour est patient; serviable est l'amour, il n'est pas envieux; l'amour ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas; il ne fait rien d'inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s'exaspère pas, ne tient pas compte du mal; il ne se réjouit pas de l'injustice, mais se réjouit de la vérité. Il supporte tout, croit tout, espère tout, endure tout.
L'amour ne passe jamais."
1.
Le plan de Dieu sur la famille
La famille est un trésor voulu par Dieu pour l'homme et la femme créés à son image. Par la famille l'homme, la femme, l'enfant apprennent l'amour du prochain et la recherche de la vérité. La famille est la cellule de base de la société humaine et elle doit être défendue contre toutes attaques qui tendent à l'affaiblir ou à la dévaloriser. La famille est sacrée car elle est voulue dans le plan de Dieu. Une pensée politique ou économique qui ne protège pas la famille est nuisible.
2.
La charité au cœur de la famille
La charité commence par le respect de l'autre: toute personne humaine est sacrée. Nos sociétés contemporaines, minées par le culte du moi, tendent en pratique à considérer l'autre comme une marchandise. Sous prétexte de libération, l'homme/la femme d'aujourd'hui devient simple esclave de ses propres envies ou sentiments du moment, sans aucune capacité d'engagement sur le long terme, d'où par exemple le grand nombre de divorces. Il/elle n'a pas compris que l'amour nécessite l'engagement d'une volonté libre qui se donne. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l'on aime.
Cela n'est possible que si la volonté cherche à se libérer d'elle-même et à voir plus loin que ses propres envies. La société de consommation qui pousse à la satisfaction immédiate des envies produit beaucoup de faibles et de tyrans, incapables d'engagement. Avant le mariage, il est essentiel de cultiver la maîtrise de soi et l'amour du prochain pour être capable d'aimer en construisant sur le long terme
Michée 6, 8:
"On t'a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi: rien d'autre que d'accomplir la justice, d'aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu"
3.
Défense de la vie
L'amour de Dieu et
du prochain inclut nécessairement le respect de la vie humaine de sa conception
jusqu'à la mort. La banalisation de l'avortement et les tentatives de
légalisation de l'euthanasie sont les fruits toxiques du culte du moi qui
conduit à mépriser l'autre et finalement se mépriser soi-même. La
recherche de soi comme seul but conduit à l’anéantissement, aux idéologies
utilitaristes où la raison n’est plus au service de la vérité, mais esclave
d'intérêts particuliers. La promotion de l'avortement et de l'euthanasie est un
crime contre ceux qui en sont les victimes, c'est aussi un crime contre la
dignité humaine, et donc contre tout espoir de fonder une société humaine.
4.
Défendre la famille
Il
faut reformer un tissu familial et social porteur qui offre la possibilité de
se donner : paroisse, service des autres, scoutisme. Cela commence dans la
famille avec la participation de chacun aux services de la maison (vaisselle,
couvert, cuisine, ménage...). L’amour s’éduque aussi par l’obéissance qui
aide à s’ouvrir, sortir de soi-même. Obéir à Dieu par amour, c'est garder ses
commandements.
Défendre la famille nécessite aussi de
combattre en nous l'influence des visions individualistes, ou collectiviste de
la personne humaine et de son
développement. La valeur de la personne n'est pas dans sa réussite matérielle
ou professionnelle: elle vient de sa dignité d'enfant de Dieu et donc est
reliée à sa capacité d'aimer.
Chaque vocation est un appel à suivre le Christ d'une façon
particulière et à se rapprocher des autres par le service ou la prière. Vécue
généreusement, chaque vocation procurera des moments de joie, mais aussi des
moments de souffrance et de sacrifice, l'essentiel est qu'elle porte les fruits
de la charité.
1.
Le travail est un service
Le travail n’est pas d'abord la réalisation de soi : c’est la coopération
à la Création et le service de la de la société en commençant par la famille.
En fait on se réalise dans le service. Voir les dialogues de Catherine
de Sienne : rien de ce que nous faisons importe, c’est l’amour avec lequel nous le
faisons qui importe.
Par le travail, l'homme coopère à la Création et subvient aux besoins de sa famille d'abord, de la société ensuite. Le travail est donc d'abord un service d'amour nécessaire à la construction de la société humaine. Par suite du péché originel, il est accompagné de peines, mais cela n'enlève rien à la dignité première du travail voulu dans le plan de Dieu.
2.
Le travail défiguré par le matérialisme
Le matérialisme communiste a dépersonnalisé le travail en en faisant un simple rouage d'une société totalitaire. Le matérialisme libéral débridé tend à faire du travail une compétition d'individus obnubilés par leur seul profit personnel où la coopération entre les individus se réduit en fait à des rapports d'intérêt ou de domination (une forme particulière de la cité de la terre décrite par Saint Augustin). Dans les deux cas, le matérialisme détruit le vrai visage du travail, soit au nom de lendemains qui chantent soit en conséquence d'un individualisme égoïste. Les messianismes terrestres promettent le paradis sur terre mais ne produisent que la désolation car ils n'ont pas l'amour du prochain fondé sur l'amour de Dieu.
Il est donc essentiel de vivre le travail en se libérant des conditionnements matérialistes. Pour une entreprise et pour ses salariés, le profit n'est pas un but, c'est un moyen. L'excellence professionnelle n'est pas non plus un but mais un moyen pour servir la communauté humaine en commençant par sa famille.
3.
L'économie de marché
L'économie de marché est naturelle. En supprimant le marché et la propriété privée, le communisme instaure un totalitarisme qui écrase la dignité humaine. Mais le libéralisme fait de la liberté économique et de la propriété des absolus qui ne sont plus soumis à la vertu suprême qu'est la charité. Il ignore que la finalité de toute activité humaine est la charité et il ne tient pas compte de la faiblesse humaine due au péché originel qui conduit l'homme à se laisser dominer par l'avidité, la cupidité, l'attachement aux richesses, la fascination par l'avoir et le pouvoir. Le libéralisme est une construction idéologique irréaliste qui conduit systématiquement à des catastrophes lorsqu'il est complètement appliqué (crises de 1929 et 2008 par exemple).
Sur ce point le christianisme ne fait que continuer toute la tradition philosophique de l'Occident. Car si personne n'avait nié que l'homme poursuit naturellement son intérêt propre, personne non plus n'avait pensé que la concurrence des intérêts entre eux réaliserait spontanément l'ordre dans la société. C'est pourquoi les théoriciens de la cité antique, comme les moralistes de la chrétienté avaient introduit des règles supérieures au seul intérêt individuel. Non pour étouffer celui-ci mais pour l'humaniser, le moraliser, le civiliser.
"Sans doute la concurrence, contenue dans de justes limites, est chose légitime et utile; jamais pourtant elle ne saurait servir de norme régulatrice à la vie économique...Il est absolument nécessaire de replacer la vie économique sous la loi d'un principe directeur, juste et efficace...la justice et la charité sociales"
(Pie XI
- Quadragesimo Anno).
La charité fait passer la bienveillance à l'égard des autres avant la recherche effrénée des biens matériels. Elle conduit donc à imposer des règles au marché, des limites à l'exercice de la liberté économique, au libre-échange et à la libre circulation des capitaux. Elle conduit aussi les citoyens à ne pas seulement rechercher leurs droits mais aussi leurs devoirs envers la société dont ils ont beaucoup reçu. La civilisation ne se construit pas par la seule recherche de l'intérêt personnel, mais par le soin du bien commun.
Le domaine économique est aujourd'hui une illustration assez pathétique de ce à quoi conduit une idolâtrie de la liberté qui place celle-ci au-dessus de toute morale, de tout devoir, de toute vérité. Dans le but de produire toujours plus de produits inutiles, une société matérialiste tend à exposer les individus à toujours plus de stress: précarité, communion des personnes menacée par la compétition, l'exploitation et la domination. Les individus perdent le soucis du bien commun à tous les niveaux de l'échelle sociale, depuis des patrons qui s'en mettent pleins les poches jusqu'à des employés qui en font le moins possible et en demandent toujours plus.
Finalité et service sont les deux mots-clés. Les mécanismes économiques jouent à partir de certaines structures (répartition des biens, droit du travail, structure des entreprises). Les libéraux ignorent les structures alors que les socialistes ne voient que les structures (qu'ils veulent modeler selon leur idéologie) et ignorent les mécanismes (d'où l'échec de leurs politiques économiques). La pensée chrétienne entend insérer la justice dans les mécanismes économiques comme dans les structures juridico-sociales.
Il faut introduire l'éthique dans l'économie car cette discipline fait partie des sciences humaines: on ne peut en déduire une action, on ne peut fonder une société que si on les dépasse. Constater que les hommes agissent par intérêt, c'est vrai; mais en conclure qu'il en résultera un ordre naturel, spontané et universellement bienfaisant, c'est outrepasser les prémisses des faits.
Autre excès du libéralisme:
· entre l'individu et l'Etat il n'y a pas de corps intermédiaires.
· pas de devoir associé au droit de propriété (comme pour les autres droits de la déclaration des droits)
· l'ordre du libéralisme est exclusivement terrestre alors que pour le christianisme, l'ordre naturel débouche sur le surnaturel
4.
Pour un travail humain
Dans ces conditions, le monde du travail peut s'attendre à une succession de crises. Il importe que le travailleur prenne en main sa carrière comme s'il travaillait à son compte. Il doit veiller à rester employable tout au long de sa vie en acquérant des compétences nouvelles. Il faut aussi apprendre à résister au stress: garder un certain recul, mais ne pas ignorer les problèmes. Pour maintenir la santé et la résistance au stress, le sport s'avère indispensable. Mais il faut aussi garder une certaine distance par rapport au soucis et se remettre à la Providence.
Se connaître est essentiel pour éviter les erreurs d’orientation : aptitudes, personnalité, caractère. Au début de la vie professionnelle il est important de s'appuyer sur ses points forts puis de corriger ses points faibles. Elargir l'éventail de son expérience permet aussi d'augmenter son adaptabilité à des conditions nouvelles. Après 40 ans, il s'agit plutôt de valoriser au mieux son expérience sans se scléroser.
Dans le contexte brutal mis en place par le matérialisme, il importe que les personnes se positionnent sur des créneaux qui correspondent à leurs aptitudes. L'essentiel pour le travailleur est de demeurer dans une optique de service du prochain en commençant par sa famille et non de performance ou de réalisation individuelle. Sainte Thérèse de Lisieux, docteur de l'Eglise, nous montre sa petite voie: faites toutes les petites choses pour l'amour de Dieu et du prochain. A terme, il s'agira de créer de nouveaux modèles de développement fondés sur la communion et non sur la compétition entre personnes. Une certaine concurrence est nécessaire pour réduire les profiteurs et les paresseux mais la compétition ne peut à elle seule être porteuse de développement. Le fondement du travail et de la société est la coopération, et non la compétition dont le rôle a été exagéré de façon pathologique.
5.
Economie de communion
Devant la faillite
de plus en plus flagrante d'un système basé sur l'avidité et l'égoïsme,
certaines expériences témoignent du réalisme de la doctrine sociale de
l'Eglise, notamment l'économie de communion lancée par le mouvement des
Focolari. Il consiste à créer des entreprises dont une partie des profits est
donnée à des œuvres caritatives, ou motivées par le bien commun. Au lieu d'une
course maladive à l'accaparation des profits, il est juste que l'actionnaire
contribue au bien commun de la société dont
il a lui-même reçu. L'implication et la motivation des salariés est en
général supérieur dans ces entreprises. Mais ces entreprises ne sont possibles
que si les salariés et les dirigeants ont le soucis du bien commun.
Nous ne sommes pas chrétiens tout seuls. Jésus a fondé son Eglise pour guider les hommes vers la vie éternelle. Dès les débuts de l'Eglise les premiers chrétiens ont attaché une grande importance à la communauté dans la vie chrétienne, pour mettre en pratique la parole de Jésus: "Je vous donne un commandement nouveau: vous aimer les uns les autres; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres."
Chaque chrétien a besoin de participer à une communauté vivante, où il reçoit l'enseignement de l'Evangile et pratique la charité. Cela peut être la paroisse, un groupe de prière, un mouvement, le scoutisme, l'école. Il est essentiel, surtout pour un jeune, de ne pas rester seul, mais de se soutenir les uns les autres par une "communauté de vertus", c'est à dire une communauté dont la finalité est de s'aider à suivre les commandements de Dieu et à se soutenir les uns les autres dans cette voie.
Ephésiens 4,1-3: "Je
vous exhorte donc, moi le prisonnier dans le Seigneur, à mener une vie digne de
l'appel que vous avez reçu: en toute humilité, douceur et patience,
supportez-vous les uns les autres avec
charité; appliquez-vous à conserver l'unité de l'Esprit par ce lien
qu'est la paix."
1.
Retrouver la finalité de l'activité économique
L'idée selon laquelle l'économie serait une science indépendante de la morale est absurde, tout simplement parce qu'il revient à l'homme de choisir l'ordre des priorités selon lesquelles il veut organiser la société. Or ces choix doivent répondre aux exigences au minimum de la justice mais aussi de la bonté, du soin du bien commun. Les modèles néo-classiques qui décrivent l'activité économique basée uniquement sur l'intérêt individuel sont irréalistes. La première priorité dans le plan de Dieu, c'est la charité, c'est à dire l'amour de Dieu et donc du prochain
Si la production de richesses est évidemment nécessaire, elle n'est pas une fin en soi. La réalisation d'une société durable implique que l'amour du prochain et la justice président à l'organisation économique par la recherche du bien commun. C'est ainsi que la satisfaction durable des besoins de base (alimentation, habitat, énergie, hygiène, santé, instruction, travail) doit passer avant la croissance économique mesurée par la multiplication de nouveaux "besoins" solvables (à court terme) mais superflus.
Le bien commun de la société doit passer avant la maximisation de la production de richesses superflues, car la production de richesse n'est qu'un moyen au service de la vocation de l'homme à la charité. Finalement toute activité économique, comme toute action humaine, ne vaut à long terme que par son contenu de charité, dans la vérité. Si ce contenu est nul, cette activité n'est pas productive à long terme, même si sur le court terme elle peut faire illusion d'efficacité.
2.
La culture systématique de l'avidité n'est pas la solution
Pour le matérialisme la priorité est la maximisation de la production de richesses. Rien de durable ne peut être construit sur cette base car cette priorité enfreint les limites de la justice (destination universelle des biens de la terre) et de l'environnement (capital naturel d'énergie et de matières premières). La culture systématique de l'avidité par rapport aux richesses matérielles conduit à une extinction de l'intelligence qui devient incapable de résoudre même les problèmes de la vie courante (surendettement, multiplication des conflits inutiles).
On observe par exemple le développement d'une consommation exacerbée et pathologique et une montée de l'endettement des ménages et des Etats. Les politiques économiques de ces dernières décades avec la promotion sans limite du libre-échange ont été éminemment destructrices des emplois et elles ont accru la dépendance des nations vis-à-vis d'un système mondialisé de commerce et de finance qui échappe à tout contrôle, bien qu'il reste très influencé par de très petites minorités qui recherchent leur seul intérêt.
Le libéralisme tend à créer de multiples nouveaux besoins plutôt que d'assurer les besoins de base (eau potable, sécurité alimentaire, approvisionnement énergétique, limitation de la pollution, santé, ...). Plutôt que de limiter le libéralisme, les gouvernements se sont mis à son service et, pour encourager l'avidité des populations, ils ont voulu se substituer à elles pour assurer les besoins de base (dans nos pays riches cela recouvre par exemple les retraites , un prix d'électricité ou de prix agricoles artificiellement bas, et surtout une vision à court terme en général). Cette approche démagogique est associée à une délocalisation massive permettant d'obtenir une multitude de produits à bas coûts. Cela ne pouvait que conduire à un endettement incontrôlable et à une dépendance accrue vis-à-vis d'un système financier hypertrophié. A terme cela renforce un système financier parasite qui ponctionne les richesses produites par la population et peut conduire à un régime autoritaire par l'intermédiaire d'une mise sous tutelle des états en faillite.
Au point de vue moral, la société de consommation produit des gens conscients de leurs droits mais de moins en moins de leurs devoirs envers la société. Pour remplacer cette notion de devoir basée sur la charité, le libéralisme à créé des injonctions à la performances individuelle, tant professionnelle que personnelle. Aux extrêmes, ces injonctions produisent soit des brutes narcissiques soit des laissés pour compte, exclus du système, à qui il est inculqué que l'exclusion est de leur propre faute. Il y a aussi ceux qui sont devenus assistés et vivent au crochet de l'Etat endetté. Il en résulte une société de plus en plus violente et fragile.
3.
La compétition et le libre échange sans limite ne sont pas la solution
Le libre échange incontrôlé et la libre circulation des capitaux avec des pays à niveau de développement moins avancé conduit à l'affaiblissement des économies dites développées . Un certain libre échange peut se faire entre pays de niveaux de développement comparables mais de façon dosée.
La notion même de marché mondial des biens et capitaux n'est pas viable. La production des biens essentiels à partir de ressources locales est le mode de vie économique le plus rationnel. Des peuples qui vivent en communautés locales dont les besoins de base sont assurés localement sont beaucoup moins susceptibles d'être engagés dans des guerres à grande échelle que des peuples dont la survie dépend d'un système mondialisé de commerce. Il s'en suit une course à la puissance et à la domination économique et militaire qui ne sert que les intérêts d'un petit nombre.
Il est par exemple
fondamentalement idiot et dangereux de mondialiser la production agricole sans
avoir pour objectif l'autosuffisance alimentaire des pays. De même pour la
production d'énergie électrique, il est essentiel d'augmenter la part locale et
renouvelable. Ces deux points impliquent de donner la priorité à une
satisfaction durable des besoins de base.
Dans beaucoup de pays, la mobilité excessive des populations rend les structures sociales vulnérables : mégalopoles, crime, aliénation, stress, affaiblissement des familles, exode rural. Il n’y a pas de problème de taille critique d’un pays, il y a seulement un problème de viabilité des gens.
Le mythe d'une évolution de la vie qui se serait faite toute seule a ouvert la voie à une vision de la société où la compétition et la sélection du plus adapté sont perçus illusoirement comme seules sources de progrès humain. L'histoire du développement de la vie sur terre ne peut évidemment s'expliquer par le seul hasard et la compétition des espèces pour la vie. De même le développement intégral d'une société ne peut s'accomplir par le seul libre marché et la compétition. Si une certaine concurrence favorise le progrès technique, une concurrence sans limite est source de dégradation de la société: délocalisation, exploitation de main d'œuvre à bas coût, chômage, précarité, insécurité, drogues.
C'est pourquoi la liberté économique et la concurrence doivent être limitées en fonction d'un bien supérieur: le bien commun de la société. La progression, complexification de la vie n'aurait pu s'étendre sur des millions d'années sans l'action et l'information créatrice de Dieu. Le développement de la société humaine ne peut se faire au hasard des intérêts personnels et de la compétition. Il faut que l'homme organise la société et l'activité économique en fonction du bien commun, pour que le développement se fasse dans le sens voulu par Dieu.
La théorie économique classique selon laquelle un marché "libre et efficient" tend naturellement vers un équilibre optimum est invalidée par les faits. Il n'y a pas convergence vers un quelconque équilibre final autour duquel s'ordonneraient de petites fluctuations. Un marché laissé à lui-même n'atteint que des équilibres instables qui se traduisent en général par une forte concentration des richesses, des parts de marché, des pouvoirs. Plus le marché est grand, plus l'absence de régulation peut conduire à des catastrophes, d'où l'importance garder une taille humaine aux organisations.
Le problème est que la course à la rentabilité repose sur une idéologie irréaliste et conduit à l'aveuglement face aux risques (disparition de la vertu de prudence). Cette course conduit les entreprises, les banques et les gouvernements à prendre des décisions court terme ce qui fragilise progressivement l'ensemble de l'économie et de la société (délocalisation, endettement excessif, abandon de secteurs stables pour privilégier des secteurs plus rentables mais plus risqués, placement risqué de la trésorerie de l'entreprise sur les marchés financiers...).
La compétition à elle seule n'est pas la source du progrès humain: l'amour du prochain, le don, la gratuité construisent la civilisation (encyclique "La charité dans la vérité" de Benoît XVI). C'est donc la capacité de l'homme à vivre selon les commandements de Dieu qui doit être encouragée par les lois en vue du bien commun de la société. L'argent par lui-même n'est rien. Mettre l'argent sur un piédestal au sommet des valeurs et des politiques économiques conduit de façon certaine à des catastrophes. C'est pourquoi l'économie ne doit pas être dirigée par des banquiers dont le seul objectif est de maximiser leur profit. La mondialisation organisée avec pour seules règles la concurrence, la libre circulation des marchandises et des capitaux n'est pas soutenable. Le carcan idéologique qui l'accompagne empêche de prendre du recul et sert les intérêts financiers d'un petit nombre.
Par ailleurs la déréglementation des systèmes financiers encourage l'avidité et la fraude avec les crises qui les accompagnent. Le facteur commun à toutes les crises économiques des deux cent dernières années est l'octroi de crédit inconsidéré par les banques pour financer la spéculation en bourse ou ailleurs. Les banques prêtent d'ailleurs un argent qu'elles n'ont pas, contribuant ainsi à une création excessive de crédit/argent qui est forcement suivie d'une destruction ultérieure de ces crédits (emprunts non remboursables). Diverses mesures sont possibles, comme la séparation des banques de dépôt des banques d'affaires, et la limitation de la capacité de prêt des banques. Les opérations spéculatives hautement risquées ne devraient pas pouvoir être financées par des prêts.
Plus que la solution technique, ce qui manque c'est une volonté de réforme, parce que la charité n'est pas considérée comme la vertu suprême par des élites qui obéissent à des intérêts particuliers. Le libéralisme considère la liberté et la concurrence comme la solution à tous les problèmes alors qu'une liberté non soumise à la charité et à la vérité est une cause certaine de désastre.
4.
Le communisme n'est pas la solution
Face aux dérives liées à l'idolâtrie de la liberté, certains seront tentés par les dictatures totalitaires, notamment de type communiste, même si le matérialisme communiste a été historiquement la source de tant de catastrophes que l'on pourrait penser que l'humanité a compris qu'il est intrinsèquement pervers.
Ignorant les finalités de la Création le communiste est prêt aux manœuvres les plus basses et à tous les massacres pour imposer sa vision de la société parfaite. Il flatte les orgueilleux qui veulent construire un système parfait (à leurs yeux) sans Dieu. Il attire les criminels qui s'en servent comme instrument pour prendre personnellement le pouvoir.
Dans le communisme il n'y a pas de recherche de la vérité mais imposition brutale d'une idéologie tyrannique. Comme toute idéologie matérialiste, le communisme manipule les consciences pour les rendre dociles. Il flatte aussi les récriminations des exclus du système libéral. Mais à la fin il ne construit qu'une société morte.
5.
Rôle du pouvoir politique
La finalité du pouvoir politique est de servir le bien commun. Pour cela il doit se référer à la finalité de la vie humaine: Dieu, le souverain Bien. Ainsi le pouvoir trouve ses limites dans la volonté toute bonne et juste de Dieu, explicitée par le Décalogue, interdisant d'ordonner le défendu. Si le gouvernement se passe de Dieu et commande seulement au nom des commandés, il peut imposer la tyrannie la plus arbitraire au nom de la liberté, comme l'histoire de ces derniers siècles l'a abondamment montré depuis la Terreur révolutionnaire jusqu'aux goulags.
Dans le domaine économique, le rôle du pouvoir politique est de donner un cadre à la liberté de façon à aider son orientation vers le bien commun. Mais le choix du bien commun doit aussi venir des différents acteurs. Si des limitations de la concurrence sont nécessaires, le pouvoir politique ne doit pas non plus céder à la démagogie par des politiques de fuite en avant qui flattent la paresse ou l'avidité des citoyens.
Le gouvernement doit montrer l'exemple et encourager le goût de l'effort, la sobriété, le souci du bien commun: équilibre budgétaire, protection de la famille, limitation des publicités, découragement de la spéculation. Un Etat qui ne serait pas dirigé selon la justice se réduirait à une grande bande de vauriens (Saint Augustin, cité par Benoit XVI dans son encyclique "Dieu est amour").
L'Etat doit aussi avoir le soucis de créer des conditions qui favorisent une économie capable d'assurer la majeure partie des besoins de base de la population de façon locale (agriculture, énergie, santé,...). Quand l'Etat sert un système dont le seul but est de maximiser la production de richesses, Il conduit à rendre la survie de la nation dépendante d'un système global et instable d'approvisionnement et de financement, ce qui ne sert pas le bien commun de la population.
Malgré les méfaits des idéologies libérale, nazie et communiste au XXème siècle, il existe encore des sociétés secrètes, des sectes comme les francs-maçons qui idolâtrent la liberté humaine au-dessus de la vérité et bien commun. Elles prônent un gouvernement mondial qui sera évidemment une fois de plus totalitaire (nouvelle religion, justice suprême centralisée selon une nouvelle "morale", abolition des nations et des familles). La folie de leurs élucubrations conduit inévitablement au chaos, qu'ils comptent d'ailleurs utiliser pour instaurer un pouvoir fort (selon leur mythe préféré selon lequel de la lutte pour la survie jaillit le progrès). Il importe de dénoncer la main mise de ces sectes sur les Etats.
L'histoire retiendra aussi qu'il est essentiel de garder tout gouvernement à une échelle raisonnable, au maximum celle de la nation, pour éviter une trop grande concentration de pouvoir et des dérapages totalitaires inévitables avec un gouvernement mondial trop puissant (n'en déplaise à la propagande mondialiste ou internationaliste).
1.
Recherche du bien commun
Le devoir de charité, bienveillance, doit aussi ordonner la conduite d'un état chrétien au sein de l'environnement international. La recherche du bien commun des nations doit guider les décisions et non la poursuite d'intérêts de quelque groupe privilégié.
Les états occidentaux sont devenus païens et leur conduite est étroitement soumise à des intérêts économiques. Ceci est la conséquence de la priorité qu'ils ont mise à la maximisation de la production de richesse qui les insère dans un vaste système mondial d'exploitation effrénée des ressources naturelles et humaines (utilisation de la main d'œuvre à bas coût). Ils sont devenus eux-mêmes les esclaves de puissances économiques et idéologiques apatrides.
La traite des noirs à la Renaissance est un exemple où l'avidité matérialiste pour la richesse a remplacé la hiérarchie chrétienne des valeurs. L'invasion de l'Irak en 2003 est un autre exemple de politique menée non pour le bien commun, ni même l'intérêt d'un Etat, mais seulement pour les intérêts financiers de groupes militaro-industriels. Les centaines de milliards de dollars dépensés par les Etats-Unis pour cette guerre auraient pu servir à subventionner des sources d'énergie de remplacement du pétrole, et ainsi réduire les tensions liées à l'approvisionnement en pétrole des pays riches.
2.
Résilience
Les pays doivent encourager la production locale des biens de première nécessité, le recyclage sur place, les énergies renouvelables, ils doivent contrôler leur endettement, bref éviter d'être trop dépendants de l'étranger pour leur survie. Cela permet d'éviter de dépendre trop d'un système mondialisé d'approvisionnement qui n'est au service que de l'intérêt matériel d'une minorité. Cela permet aussi de réduire les risques de conflit pour l'accès aux matières premières, au pétrole, ou autre. Evidemment cela requiert d'une part de rompre avec la dictature du libre échange mais aussi d'accepter une baisse du niveau de vie, par la réduction du nombre de produits inutiles.
La paix ne peut pas reposer sur la seule prospérité
matérielle. Le problème de la vérité et du sens de la vie revient en position
centrale (E. Schumacher - Small is beautiful).
3. Liberté religieuse et
éducation
Face aux totalitarismes idéologiques, il est essentiel de défendre la liberté religieuse ainsi que le droit des familles à choisir l'éducation de leurs enfants. Le choix d'une école vraiment catholique est un acte de charité des parents envers les enfants car il leur donne la possibilité de recevoir un enseignement chrétien, lumière pour l'intelligence et force pour le cœur. Ce choix ne doit pas être entravé par l'Etat.
1. Recentrer notre vie sur Dieu
"L'humanité ne trouvera pas la paix tant qu'elle ne se tournera pas avec confiance vers ma Miséricorde" (Notre Seigneur Jésus à sainte Faustine). La racine des maux de l'Occident est qu'il a abandonné Dieu. Comme le fils prodigue revenons à la maison du Père. Vivons dans la confiance en son amour pour nous: Il est maître de tout et Il nous aime. Il nous a rachetés du péché et nous demande de vivre notre vie dans la Foi, l'Espérance et l'Amour. Il tire un bien plus grand du mal causé par ses créatures. Nous ne comprenons pas toujours son action, mais Lui vise notre vrai bonheur pour l'éternité. Notre Dieu nous donne la victoire.
Laissons nous toucher par le mystère de ce Dieu qui a voulu souffrir pour nous et qui veut régner dans nos cœurs. "Ils lèveront les yeux vers Celui qu'ils ont transpercé". Louons Dieu car Il est bon. Au Ciel, nous serons émerveillés par la manière dont Il a conduit les hommes malgré leur péché. Louons Dieu pour sa miséricorde qui recrée le pécheur qui demande pardon et met en Dieu son espoir. Aimons Dieu car Il est infiniment aimable ! Et réjouissons nous en Lui car Il est bon et miséricordieux. Faisons Lui confiance et convertissons nous.
Permettons à notre âme de respirer en étant fidèles au temps de prière personnelle chaque jour. Vivons sous le regard de Dieu en commençant chaque journée par la louange et l'action de grâce et en se remettant chaque soir à la Providence de Dieu. Appuyons nous sur l'intercession des saints. Comme les disciples, prions avec Marie pour accueillir l'Esprit Saint dans notre vie: la charité est le fruit de l'Esprit de Dieu répandu en nos cœurs. Méditons les mystères du Rosaire avec l'Evangile, les prophètes de l'Ancien Testament et les Psaumes.
2. Conversion
Prenons à contrepied les impostures des idéologies matérialistes et leurs injonctions abrutissantes: mettons la charité en premier, particulièrement dans notre vie quotidienne au sein de notre famille, dans le travail ou à l'école. A l'image de Sainte Thérèse, faisons chaque petite chose pour l'amour de Dieu: c'est l'antidote contre le matérialisme qui a infiltré nos sociétés. "Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice et toute chose vous sera donnée en plus".
Débarrassons nous de tous les stéréotypes de la société de consommation: la course à l'avoir, au standing, au paraître, la rivalité et l'égoïsme. Souvenons nous que c'est la recherche prioritaire des richesses matérielles qui a conduit à l'effondrement de l'Occident: le mythe du laissez faire et du marché optimum, la promotion du libre échange entre pays de niveaux de développement très différents, les délocalisations, la course au pouvoir d'achat et surtout l'abandon de tout principe moral.
L'Occident a collectivement accepté de détruire les bases de son économie locale pour une fuite en avant justifiée par des théories ridicules. La montée des dettes publiques n'est que la traduction des égoïsmes des différents membres de la société qui ne veulent plus payer les biens à leur juste prix, car ils considèrent ce que la société leur doit plutôt que ce qu'ils doivent à la société en toute justice, vu ce qu'ils en ont déjà reçu. Le plus grave est que la mise en avant de l'intérêt personnel conduit à produire des individus centrés sur eux mêmes qui ne respectent plus la vie humaine depuis sa conception jusqu'à la mort.
L'effondrement occidental est la conséquence de cette accumulation de péché. En ayant abandonné le commandement de la charité, l'Occident ne peut que tout perdre. Prions pour que la lumière du Christ rayonne de nouveau dans les intelligences et les cœurs.
3. Reconstruire la société
effondrée
Pas de société humaine paisible sans familles solides: la défense de la vie, de la famille, l'éducation sont des priorités. Une famille ne peut être solide si ses membres poursuivent en priorité les richesses ou leur réussite individuelle. Ne cherchons pas à imiter le mode de vie matérialiste (bourgeois ou communiste): il ne vaut rien. "Qui veut sauver sa vie en ce monde la perdra". Le chrétien met la charité en premier, en commençant par ses proches. Cela veut dire l'honnêteté, l'entraide, la justice, le soucis du bien commun.
Il faut aussi résister aux modes, aux injonctions à dépenser, à s'endetter, à prendre des risques avec son épargne, à faire passer sa vie professionnelle avant la famille...Pour le chrétien le travail est essentiel car il permet de subvenir aux besoins de la famille et de contribuer au bien commun de la société mais la réussite professionnelle ne saurait être une fin en soi.
Evidemment, avant tout cela il y a le respect de la vie humaine depuis sa conception jusqu'à la mort car c'est une base de la civilisation.
4. Résister à l'effondrement
économique et au totalitarisme
Le matérialisme conduit soit à un régime totalitaire, soit à l'anarchie et à l'effondrement économique. Si le matérialisme n'est pas abandonné nous aurons l'un ou l'autre ou les deux. C'est pourquoi nous aurons besoin de courage et de force, et d'une qualité souvent répétée par les tenants du libéralisme économique alors qu'ils l'ont fait disparaître de l'organisation sociale: la résilience.
Une société n'est pas résiliente si sa survie dépend d'un réseau mondial d'exploitation des ressources naturelles et humaines. Elle n'est pas résiliente si l'agriculture du pays ne suffit pas à satisfaire ses besoins de base et si elle emploie un nombre de plus en plus réduit de personnes qui utilisent des méthodes intensives basées sur l'utilisation massive du pétrole et de produits chimiques, voir de plantes génétiquement modifiées mises au point par des firmes dont la motivation n'est que celle du profit. Elle n'est pas résiliente si ses membres n'ont pas le souci du bien commun voir s'ils sont en compétition individuelle les uns contre les autres.
Les théoriciens de l'individualisme et du matérialisme nous ont préparé un effondrement économique durant lequel les besoins de base des populations ne seront plus assurés de manière fiable. Par charité pour nos proches et pour la société nous devons nous y préparer en développant des compétences utiles à la survie en situation de crise (agriculture pour subvenir au moins partiellement aux besoins alimentaires, métiers de base dont éducation, sécurité, etc.). Ces compétences et surtout le choix de mettre la charité en premier dans nos vies seront indispensables en cas de crise brutale mais elles sont aussi à construire dès aujourd'hui pour être capable de vivre en réduisant la dépendance au système économique dominant. Contre l'absurdité de l'individualisme ou du collectivisme il faudra de plus en plus de communion dans les lieux de travail, entre les familles, et entre tous ceux qui ont compris le néant du matérialisme.
Aujourd'hui il n'y a un énorme gaspillage des ressources alimentaires depuis la récolte, la fabrication de plats cuisinés, la distribution et enfin la consommation. En période de crise grave, il ne sera plus possible de gaspiller autant, les grandes surfaces seront d'ailleurs rapidement dévalisées. Il faut au moins favoriser dès aujourd'hui l'agriculture maraichère locale (chacun peut le faire par ses choix d'approvisionnement).
Autre exemple: si les hommes politiques étaient responsables, ils ne laisseraient pas faire fabriquer la moitié des principes actifs de médicaments hors d'Europe. Il faut s'attendre à des pénuries aussi de ce côté là. Il faut aussi préserver la diversité des espèces cultivées pour échapper à l'emprise des multinationales de semences ou autres car celles-ci ne sont motivées que par le profit et n'ont pas souci du bien commun des peuples. La civilisation doit se défendre pour survivre face aux barbares fanatiques de l'intérêt individuel ou d'autres idéologies matérialistes comme le communisme. La survie ne peut être purement individuelle mais elle peut être collective (mais non collectiviste): c'est à dire appuyée sur des communautés qui ont choisi les vrais finalités de la vie humaine. Retrouvons une vie simple qui permet de choisir la vraie finalité: évangélisons notre mode de vie.
Tout semble préparé pour la mise en place progressive d'un régime totalitaire qui serait accepté par la population. Il ne manque plus qu'un effondrement économique pour concentrer les pouvoirs en mettant les pays occidentaux sous tutelle des milieux financiers par l'intermédiaire du FMI, de la Banque Mondiale ou d'autres organisations qui écrasent la souveraineté des Etats. Le fait de voir des hommes issues de banques d'affaires privées prendre la tête de gouvernement n'est pas très encourageant car c'est la politique de prêt effrénée des banques qui a conduit à la crise financière: le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils n'ont pas fait preuve de compétence au service du bien commun!
Certains sont peut-être conscients que leur mode de vie n'est pas généralisables à l'humanité entière et veulent en conséquence accaparer les richesses et le pouvoir dans les mains d'une minorité. Il se peut même qu'ils soient prêts à liquider la haute finance elle-même le jour où elle ne sert plus leurs intérêts (sous couvert d'une nouvelle idéologie communiste ou écologiste extrémiste).
Dans les conditions actuelles, le pays qui voudrait retrouver la liberté devrait se préparer à devenir indépendant de la finance internationale par une politique volontariste d'autosuffisance pour les besoins de bases, au niveau agricole, industriel et énergétique et de défense. Mais cela demande une population prête à faire des sacrifices de niveau de vie pour y parvenir.
L'industrie et même l'agriculture sont aujourd'hui basées sur l'utilisation massive du pétrole et la minimisation de la main d'œuvre. La conversion à une agriculture plus durable ne pourra faire l'économie d'une augmentation du nombre d'agriculteurs, tout en préservant de bon rendement à l'hectare.
5. Les bases d'une société reconstruite
Une société ne pourra jamais être construite durablement sur une idéologie matérialiste, elle ne pourra être pleinement humaine que si la charité est son principe. Pour cela, il faut qu'une fraction suffisante de la population sorte du matérialisme.
L'économie de communion est certainement une voie à explorer car une organisation économique basée sur la communion des personnes est plus résiliente qu'une organisation fondée sur la compétition et l'avidité des individus. La concurrence doit être encadrée par des règles qui vise à empêcher que l'intérêt individuel passe au-dessus des notions les plus basiques du bien commun: limitation du libre échange et de la libre circulation des capitaux, encadrement du crédit bancaire, suppression des délocalisations de la production des produits de base (agriculture, médicaments, énergie).
Le mode de développement économique le plus rationnel est la production locale des besoins de bases, en respectant l'environnement, en minimisant l'endettement. Cela demande une autolimitation dans la consommation des biens matériels, pour mieux assurer les besoins nécessaires, et mieux satisfaire les vrais besoins immatériels conformes à la finalité de la vie humaine: la charité.
Une telle société n'est possible que si la charité et la vérité guident les intelligences, les comportements et l'élaboration des lois qui doivent redevenir inspirées par la charité et la défense de la dignité de la personne humaine: suppression de la légalisation de l'avortement, législation contre l'euthanasie, défense de la famille, réglementation des activités financières... Pour cela, il faut une conversion des intelligences et des cœurs que nous devons implorer de Dieu dans notre prière pour nous-mêmes et pour nos frères.
La technique ne suffira jamais à résoudre tous les problèmes de la société, même si elle est un moyen très utile. De même les sciences humaines et le management ne suffisent pas non plus si ils ne sont pas orientées par la charité véritable. Le chrétien ne doit pas se laisser berner par les idéologies matérialistes qui se prétendent scientifiques ou progressistes, ou efficaces: il sait qu'une société n'est humaine et durable que si elle place effectivement la charité au sommet de la hiérarchie des valeurs car la finalité de l'homme est la charité.
Il est cependant probable que les minorités qui accaparent le pouvoir
s'opposeront à ces formes alternatives d'organisation économique si elles
prennent de l'importance. Par exemple ils chercheront à limiter toute forme de
troc, ou d'échange qui ne leur permettra pas de prélever un impôt par ailleurs de
moins en moins légitime. Il s'agit donc de procéder prudemment.
Sans solides bases métaphysiques, toute formation intellectuelle est incomplète car l'intelligence humaine est d'abord faite pour chercher la vérité. Claude Tresmontant a écrit une excellente introduction à la métaphysique ouverte aux esprits scientifiques: "Comment se pose aujourd'hui le problème de l'existence de Dieu". L'économiste E.F. Schumacher a aussi montré comment le rejet de la métaphysique a conduit nos sociétés à orienter le développement technique et économique dans une direction non soutenable sur le long terme car basée sur une culture de l'avidité ("Small is beautiful", 1973). Si au progrès technique ne correspond pas un progrès dans la formation éthique de l'homme, alors ce n'est pas un progrès , mais une menace pour l'homme et pour le monde. Le Magistère de l'Eglise nous a fournit des encycliques lumineuses sur le sujet: "Foi et Raison" de Jean-Paul II en 1998, puis "La Charité dans la Vérité" de Benoît XVI, en 2008.
L'intelligence et le cœur éclairés par cet enseignement, le chrétien sait que la charité dans la vérité doit guider l'action des hommes: l'amour de Dieu répandu en nos cœurs. Les idéologies qui s'écartent de ce principe sont des impostures. Arrêtons de subir la colonisation intellectuelle de ces barbares de la pensée, accueillons la lumière de la Révélation chrétienne qui donne le vrai sens de l'existence humaine. La pensée philosophique, mais aussi économique et juridique a besoin d'être reconstruite à la lumière du commandement de la charité. Une civilisation ne peut se construire de manière durable que sur la charité, donc aussi l'amour du prochain, bienveillance à l'égard des autres hommes, le souci du bien commun et le respect des finalités de la Création. L'amour du prochain se vit d'abord avec nos proches mais aussi par un style de vie qui ne heurte pas des frères plus lointains.
L'amour du prochain est exigeant, il implique le don de soi, c'est pourquoi il ne peut grandir pleinement que dans la découverte de l'Amour de Dieu. L'Ancien et le Nouveau Testament révèlent l'amour passionné de Dieu pour l'humanité. Le plan de Dieu pour l'humanité est un plan d'amour: "Tu nous as fait pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu'il ne repose en toi" (Saint Augustin). Convertissons notre cœur, notre intelligence et notre volonté pour remettre dans nos vie la charité à sa place de vertu suprême. Comme la Vierge Marie nous l'a demandé, faisons pénitence par le jeune et la prière pour implorer la miséricorde de Dieu sur nos nations qui se sont écartés des commandements de Dieu et qui risquent l'effondrement. Dans toutes nos actions, dans les solutions que nous recherchons aux problèmes causés par l'effondrement de nos sociétés, mettons toujours en premier l'amour de Dieu dans la vérité, à l'image de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus.
Aujourd'hui plus que jamais non seulement les personnes mais aussi les sociétés humaines doivent se positionner par rapport à la Charité - l'amour de Dieu et le respect du prochain - car c'est la mesure de toutes les activités humaines. Le combat des idées revient sur cette vertu décisive après avoir erré dans le néant des idéologies et du culte du moi. Notre Espérance est dans la victoire déjà assurée et totale du Christ. Notre confiance est dans l'amour de Dieu qui ne nous abandonne pas, même s'il permet des châtiments que l'humanité s'inflige par ses égarements.
"C'est pourquoi je fléchis les genoux en présence du Père de qui toute paternité, au ciel et sur la terre, tire son nom. Qu'Il daigne, selon la richesse de sa gloire, vous armer de puissance par son Esprit pour que se fortifie en vous l'homme intérieur, que le Christ habite en vos cœurs par la foi, et que vous soyez enracinés, fondés dans l'amour. Ainsi vous recevrez la force de comprendre, avec tous les saints, ce qu'est la Largeur, la Longueur, la Hauteur et la Profondeur, vous connaitrez l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance, et vous entrerez par votre plénitude dans toute la Plénitude de Dieu" (Ephésiens 3,14-20).
Fides
et Ratio (Foi et Raison) - Jean-Paul II (1998)
Caritas in Veritatis (La Charité dans la Vérité) - Benoit
XVI (2008)
Deus Caritas est (Dieu est amour) - Benoît XVI (2005)
Spe Salvi (Sur l'espérance chrétienne) - Benoît XVI
(2007)
Redemptor Hominis - Le
Rédempteur de l’homme - Jean-Paul II – 1979
Laborem Exercens - Sur le
travail humain - Jean-Paul II (1981)
Quadragesimo Anno - Pie XI
Editions du Cerf
Qu’il
s’agisse de Feuerbach, Marx, Nietzche ou Auguste Comte, l’humanisme athée
moderne se construit sur un ressentiment et débute par une option. Ce n’est pas
le résultat d’une analyse métaphysique. La recherche de la vérité y est par
conséquent éliminée en même temps que celle de Dieu. Sans Dieu, l’homme ne peut
organiser la terre que contre l’homme. La place est faite à l’arbitraire
d’idéologies totalitaires qui ne cherchent plus à comprendre le monde mais à le
transformer au service d’intérêts, de volonté de puissance, ou d’avidité.
L’homme y est dissous, perdant la vérité, il se perd lui-même. Il est réduit
soit à un homme social et historique dont il ne reste qu’une abstraction en
dehors des rapports sociaux. Rien n’empêche alors de l’utiliser comme un
matériel ou un outil, ou de le rejeter comme inutilisable. La liberté est
anémiée, puis extorquée à la multitude, sous couvert du sécularisme. Distribuer
à la foule du pain, des jeux pour la rendre docile et veule, anesthésier en
elle la fibre religieuse pour acheminer doucement au néant le troupeau aliéné.
La religion positive de Comte est basée sur la dissolution de la conscience
individuelle et de la notion de salut personnel dans l’adhésion à un ordre
social tout extérieur, qui mobilise à son service la totalité de l’énergie de
l’individu. Cette démarche implique un régime politique absolutiste.
Introduction à la philosophie grecque.
Ce livre
étudie la Révélation faite aux Juifs, puis accomplie par le Christ, en tant que
révélation d’une Sagesse. L’intelligence humaine a été marquée d’un sceau
définitif par cette révélation de la Sagesse. Les onze premiers chapitres de la
Genèse constituent comme l’ouverture symphonique de la parole de Dieu qui
éclairent les livres qui suivent. L’Ancien, puis le Nouveau Testament
témoignent d’une entière fidélité à cette Annonciation théologique faite à un moment
donnée puis transmise au sein du peuple qui se savait élu. Le Christ est venu
accomplir cette Révélation par l’Incarnation de la Sagesse éternelle. Jésus ne
suppose l’amabilité dans l’homme. Il la pose en lui. L’homme l’avait perdue par
la faute originelle. Jésus la lui a méritée en expiant cette faute et toutes
celles qu’elle a entrainées. Il demande à l’homme d’accepter de recevoir à
nouveau la semence de la vie nouvelle. Jésus donne d’abord sa personne tout
entière. Il est la Voie. Il est la Porte. Le reste viendra ensuite : il
enseignera, il formera, il perfectionnera ses disciples. Mais avant tout, le
disciple doit s’attacher à lui, l’écouter, croire pour comprendre et comprendre
pour croire, penser comme lui, agir comme lui, aimer comme lui. Le premier
commandement est : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton
cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit.»
L'introduction à la métaphysique.
Michel Nodé-Langlois
Réflexion sur l’incohérence des
visions matérialistes de l’économie fondées sur l’avidité et la maximisation de
la production de richesses au détriment des vrais besoins de l’homme.
André Piettre - Editions France-Empire 1986.
Abbé Augustin Roussel.
Morale sociale chrétienne et discours
libéral.
Philippe Arondel - Mame -1991