LES SEPT PAROLES
DE JÉSUS EN CROIX.
Première Parole.
Prière.
Seconde Parole.
Prière.
Troisième Parole.
Prière.
Quatrième Parole.
Prière.
Cinquième Parole.
Prière.
Sixième Parole.
Oraison.
Septième Parole.
Prière.
Jésus, hostie, sacrifice,
bienfait et grâce de salut; Jésus, confiance assurée, refuge inébranlable : pour
racheter le genre humain de sa captivité, pour anéantir les crimes dont nous
étions coupables, pour nous unir à Dieu et nous combler de ses dons, vous n'avez
point refusé de souffrir les chaînes, les fouets, les meurtrissures. Vous avez
accepté la croix et ses ignominies, ses tourments et ses plaies. Et alors
qu'elle vous recevait, alors que vos ennemis frémissaient contre vous, que le
marteau frappait et que les clous déchiraient votre chair, que la douleur se
faisait sentir plus atroce, que votre sang adorable coulait en abondance, que la
souffrance vous oppressait et que votre angoisse s'aggravait, vous avez supplié
votre Père de pardonner à vos ennemis, à ceux qui vous attachaient; vous l'avez
conjuré en faveur de leur ignorance, et vous lui avez dit : Mon Père,
pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font (1),
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O douce patience ! ô mansuétude
ineffable, clémence infinie, bénignité sans limites ! Comme une brebis pleine de
douceur, vous ne laissez échapper aucune plainte; comme une mère pleine de
tendresse, vous excusez l'injure dont on vous couvre ; comme l'âme dont la bouté
est inépuisable, vous gardez toute votre bienveillance; comme celui dont la
volonté est d'une tendresse sans bornes, vous ne mettez en avant que la
miséricorde. L'espérance de nos coeurs se tourne vers vous ; vers vous montent
nos soupirs, vers vous coulent nos larmes, vers vous s'élèvent nos désirs, et
nous crions avec confiance : Seigneur, daignez nous pardonner.
Jésus, auteur de tout pardon,
consolation de ceux qui pleurent ; Jésus, gloire de notre repentir, espoir des
pénitents : alors que, suspendu sur la croix, vous étiez associé au supplice de
deux scélérats, l'un d'eux s'élevait contre vous, vous blasphémait
injurieusement, et vous disait (1) : « Si tu es le Fils de Dieu, sauve-toi et
nous sauve en même temps ; exerce à ton égard la puissance que tu montras en
sauvant les autres. » L'autre le reprenait, lui montrait sa folie, se déclarait
coupable et vous suppliait en disant : « Souvenez-vous de moi lorsque vous
serez parvenu en votre royaume, en ce royaume plein de douceur, lorsque vous
vous montrerez roi. »
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Et vous, Seigneur, qui aimez le
repentir et y attirez les coeurs par votre grâce, vous ne vous êtes point
contenté de lui promettre un souvenir, mais vous l'avez assuré de votre gloire,
et vous lui avez dit : « Oui, je vous le promets, vous serez avec moi dans la
gloire. »
O charité empressée de mon Dieu!
miséricorde diligente, libéralité sans retard, munificence vraiment prompte,
c'est vers vous que s'élance notre ferveur, vers vous que se, tourne notre
pensée, devant vous que nous confessons nos fautes et que nous ouvrons le fond
de nos coeurs.
Nous vous supplions avec
confiance, vous qui, seul, êtes sans péché et pur de tout crime, et nous vous
disons : Souvenez-vous de nous, Seigneur , dans votre patience.
Jésus , lumière éclatante, Roi
de gloire, Fils de Dieu et Fils de l'homme; Jésus, fleur de la pureté virginale,
Fils de la Vierge Marie; cette Vierge très-sainte, cette Vierge accablée
d'amertumes, cette Mère pleine d'amour et brisée par tant de douleurs, votre
Mère bien-aimée, qui entoura votre enfance de soins si diligents, se tenait
inondée de ses larmes et anéantie par ses sanglots au pied de votre croix, vous
y voyait suspendu, contemplait vos tourments, et, dans l'excès de son
affliction, elle semblait prête à défaillir. Mais vous, Seigneur,
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vous avez abaissé un regard sur cette Mère dans les pleurs,
en proie à l'amertume, votre Mère vénérable, digne de la suprême béatitude; vous
avez considéré votre Disciple bien-aimé, ce Disciple si digne de votre amour,
Jean, le serviteur fidèle de Dieu, l'homme dont la vie est demeurée sans tache,
et votre parole s'est adressée, pleine de douceur et avec un accent prophétique,
à Marie et à Jean; vous avez recommandé tendrement votre Mère au Disciple, et
vous avec dit : Femme voilà votre Fils ; et ensuite au Disciple :
Voilà votre Mère (1).
Oh ! quel changement ! quel
partage inégal l quelle désolation! quelle tristesse profonde pour une mère,
alors que pour soutien c'est le Disciple qui lui est donné à la place du Maître,
alors qu'au lieu de Dieu c'est un homme qui devient son appui ; qu'au lieu du
loi, c'est un simple serviteur qui demeure à Marie ! Et moi aussi, ô Jésus ! je
me recommande humblement à votre grâce, et je m'abandonne pour toujours à votre
providence, afin qu'aidé des prières que la Vierge vous adressera pour moi avec
amour, je puisse être en tout temps à l'abri des orages du péché.
Jésus, vertu, sagesse du Père
incréé ; Jésus, force et soutien de toute créature : par votre puissance
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admirable vous aviez multiplie les pains; avec une force
non moins grande, faible enfant, vous aviez conduit l'étoile qui guidait les
Mages; vous aviez rappelé les morts à la vie, vous aviez opéré des merveilles
sans nombre, vous aviez guéri les malades, vous aviez tiré le monde du néant,
vous aviez chassé les démons par la terreur de votre parole, vous aviez, au
jardin des Olives, renversé vos ennemis par la force de cette même parole ; et
voilà que vous êtes attaché à la croix pour obéir à votre Père; voilà que vous
êtes, par sa volonté, en proie aux angoisses; voilà que, pour accomplir ses
ordres, vous êtes enchaîné et vous souffrez comme un Criminel, et qu'il ne vous
permet point de faire usage de votre puissance pour vous soustraire aux
tourments. Alors, vous inclinant sous le poids des douleurs qui vous oppressent,
vous faites entendre un cri, et vous dites, en pleurant, d'une voix lamentable :
Eli, Eli, lamina sabachtani, c'est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu,
pourquoi m'avez-vous abandonné (1) ?
O cri miraculeux, qui opère le
salut du monde! O coeur innocent et humble! Vous pleurez les peines méritées par
nos crimes; la compassion m'entraîne vers vous; je sens que vous souffrez pour
moi; je me prosterne devant vous, je mêle mes pleurs aux vôtres; et ces pleurs
me sont avantageux : ils me consolent, car ils seront pour moi une source de
récompense et de joie éternelle.
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Jésus, dont le souvenir est si
doux et dont l'amour pénètre d'ardeur; Jésus, ma tendre confiance, vous qui êtes
la nourriture qui réjouit mon âme : alors qu'étendu sur l'autel de la croix,
vous accomplissiez, en vous immolant, la rédemption des hommes, le monde vous
contemplait nu et dépouillé comme un objet de spectacle; la terre faisait
entendre contre vous un cri de mort; vos ennemis vous lançaient leurs injures;
vos proches vous fuyaient ; les clous perçaient vos membres; vos nerfs se
contractaient sous l'excès de la douleur; vos plaies se gonflaient ; votre sang
coulait à grands flots; votre chair devenait palpitante; vos forces
s'épuisaient. Alors, Seigneur, vous avez été embrasé d'une soif dévorante, d'une
soif qui languissait d'amour, d'une soif désireuse des vertus et avide de notre
salut. Vous avez dit avec tendresse (1) : J'ai soif : je désire la foi
chez tous les hommes, je soupire après leur salut, et je m'offre encore à de
nouveaux tourments, afin de l'obtenir.
O soif vraiment salutaire qui ne
demandez que notre amour! ô soif intime du coeur qui brisez nos ardeurs
perverses! Faites, ô mon Dieu, que j'aie soif de vous, que je brûle de cette
soif, que je fuie la soif du mal, jusqu'à ce que j'arrive à la fontaine de vie,
que je m'y désaltère, que j'y sois heureux pour
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toujours, et, qu'entré dans la sainte patrie, j'y contemple
mon Dieu à jamais.
Jésus, notre rédempteur, sauveur
de tous les hommes ; Jésus, noire amour, salut de ceux qui croient: alors que
vous accomplissiez avec un zèle ardent par le mystère de la Croix l'oeuvre de
notre rachat, afin d'être ainsi notre libérateur ; alors que vous vous
soumettiez au supplice pour nous en arracher, consommant le sacrifice de votre
chair et de votre sang, en même temps que le combat terrible qui devait mettre
le sceau à notre paix ; terminant la course passagère de cette vie fugitive et
achevant le grand acte de notre rédemption, au moment où l'heure de la mort
approchait, où la vie vous abandonnait, où vous touchiez au terme de vos
souffrances, et où tout allait se trouver conduit à sa fin, pour exprimer toutes
choses en un mol vous vous écriâtes (1) : Tout est consommé ! En effet,
Jésus est crucifié, l'Agneau est immolé, son sang est répandu , le prix du salut
est payé, le démon est vaincu, la guerre est terminée , la sentence de
condamnation est détruite et l'homme est racheté.
O bon Jésus ! bonté suprême qui
êtes notre justice ; ô vrai jésus ! vérité souveraine qui êtes notre science; ô
nous Jésus! charité ineffable et notre rédemption; ô saint Jésus ! sainteté sans
tache et notre sanctification ;
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consommez en nous la grâce, consommez la justice, consommez
notre conscience, consommez notre joie.
Jésus, voie de toute droiture et
porte du salut; Jésus, refuge inébranlable et protecteur de tous les hommes ;
Jésus, vérité salutaire et lumière brillante des âmes ; Jésus, félicité de la
vie et douceur enivrante des cœurs: alors que vous livriez les derniers combats,
afin de détacher votre âme de votre corps sacré, et que vous abandonniez cette
terre pour descendre aux enfers, voulant nous montrer la voie que nous devions
parcourir, instruire les hommes formés d'une vile poussière, et nous faire
reconnaître le défenseur en qui doivent se confier ceux que la mort environne,
vous avez recommandé votre âme vénérable à votre Père très-saint et vous lui
avez dit en gémissant dans un langage d'amour : Mon Père, je remets mon lime
entre vos mains (1). Et ensuite, inclinant la tête, toujours attaché au
gibet de la Croix, couvert île plaies cruelles, honteuses et injustes, vous avez
rendu l'esprit. Mais en même temps vous imprimâtes à l'univers un tel
frémissement que tous ceux qui furent témoins de vos tourments versèrent des
larmes abondantes ; que les éléments se troublèrent, les rochers se fendirent,
les sépulcres laissèrent aller leurs morts, la terre trembla,, le voile du
temple se déchira, la lotie recula en
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arrière, le soleil se couvrit de ténèbres, le monde gémit,
et la nature désolée s'écria : Hélas ! voici mon dernier jour, ou bien le Dieu
qui m'a créée est à cette heure en proie aux souffrances.
O mort digne de larmes, que
toute créature a pleurée ! O mort lamentable, sur laquelle les êtres insensibles
se sont désolés ! mort admirable, où les morts ont puisé la vie ; mort toute
aimable, qui as exalté le courage des forts ; mort sacrée, mort glorieuse, qui
as été la ruine des crimes ; mort pieuse, mort profitable, en qui nous avons
trouvé des récompenses, fais que ton souvenir ne nous abandonne jamais ; qu'il
excite notre âme et transperce en tout temps notre coeur; qu'il verse la lumière
en nos pensées et nous dirige en toutes nos démarches ; qu'il nous délivre de
nos fautes et nous accorde le bienfait de la vie céleste. Ainsi soit-il.
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