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HISTOIRE DU
SENTIMENT RELIGIEUX EN FRANCE
DEPUIS LA FIN DES GUERRES DE
RELIGION JUSQU'A NOS JOURS
PAR
HENRI BREMOND
de l'Académie
française.
II- L'INVASION
MYSTIQUE
(1590—1620)
PARIS
LIBRAIRIE BLOUD
ET GAY
3, RUE
GARANCIÈRE, 3
1923
Que le titre du
présent volume n’intimide personne. On peut s'intéresser aux pages qui
suivent, scènes, portraits, citations même, sans avoir approfondi la
mystique ; il suffit de savoir que le mystique, bien que très humain,
est un être privilégié auquel Dieu se communique d'une façon
particulière et toute sublime. Ceux qui voudraient plus de lumière et
qui n'auraient pas le temps de recourir aux ouvrages spéciaux,
trouveront à l'appendice une sorte de catéchisme que j'avais dressé
pour ma propre direction, et où j'ai résumé l'enseignement commun des
docteurs.
CHAPITRE PREMIER : LE XVI° SIÈCLE,
LA TRADITION ET LES RÉSERVES DU MYSTICISME FRANÇAIS
I. De la prétendue décadence religieuse du XVIe
siècle. — Que tous les mystiques dont nous allons parler n'appartiennent pas
moins au XVIe siècle qu'au XVIIe. — Chartreux et victorins. — Les Ordres
nouveaux. — L'Université de Pont-à-Mousson. — Les familles saintes. — Que la
mode n'était pas encore aux biographies religieuses. — M. Roussel.
II. Comment le XVIe siècle mystique prépare le XVIIe et lui passe le flambeau. —
Le Sud-Ouest. — Jeanne de Lestonnac. — Jean de la Barrière et la réforme des
feuillants. — Le comtat Venaissin et la Provence. — César de Bus et son cousin
Romillon. — César et la jeunesse dorée de Cavaillon. — Le P. Péquet. — Louis
Guyot et Antoinette. — Conversion de César de Bus. — Romillon abjure le
calvinisme.
III. Débuts apostoliques de César de Bus et de Romillon. — La Contre-réforme et
les évêques du Comtat et de Provence. — La « Doctrine chrétienne ». — Romillon
se sépare de César de Bus. —L'Oratoire provençal.
IV. Antoinette d'Avignon et son petit cénacle. — Françoise de Bermond. — Ni le
mariage, ni la clôture. — Mlle de Mazan et la règle de sainte Angèle. —
Commencements de la congrégation des ursulines.
V. Les anciens ordres religieux. — Fermeture du couvent de Sainte-Praxède. —
Philippe d'Arpajon et les dominicaines à Saint-Jean-le-Vieux. - Anne de Monclar
et la réforme. — Retour à Sainte-Praxède. — Importance de cette réforme dans
l'histoire religieuse du XVIII° siècle.
VI. Saint–Remy et les Rampalle. — Une mission du P. Péquet. — Exode des Rampalle
à Avignon. — Une famille de mystiques.
CHAPITRE II : MARIE DE VALENCE, LE
P. COTON ET LA TRÊVE DU ROI
§ 1. — Marie de
Valence.
I. Dans la plupart des grandes entreprises religieuses du XVIIe siècle, on
découvre l'inspiration d'une femme. — Que ce fait ne doit pas surprendre. —
Primauté incontestée de la hiérarchie. — Dextérité féminine. — M. Olier. — La
mystique et son directeur. — Première phase de leurs rapports. — Seconde phase.
— Maternité spirituelle. — La route de Dammartin. — Marie de Valence, le P.
Coton et Henri IV. — Le biographe de Marie. — Louis de la Rivière et Marguerite
Chambaud. — Enfance et mariage de Marie. — Mathieu de Pouchelon, notaire et
guerrier. — La petite maison de Valence. — Le P. Coton. — Marie et les
prédicateurs. — Visites du P. Coton. — Il veut faire venir Marie à Paris. —
L'ambassade de Richelieu. — Marie de Valence et M. Olier.
II. Vie intérieure de Marie. — De sainte Gertrude à sainte Thérèse. — Châteaux,
vergers, jeunes dames. — Le jardin enchanté du Sieur de la Buysse. — Les 36o «
interrogats » aux créatures. — Les oiseaux merveilleux. — Les deux processions
et le haut dessein. — Plus haut que les images. — Marie de Valence et
l'assemblée du clergé de 1651. — Une victime de Port-Royal.
III. Que Marie de Valence n'est pas une exception. — Les mystiques de la foule.
— « Nous avons ici dedans un jour ». — La bergère de Ponçonas. — Barbe de
Compiègne et le P. de Condren. — Un complot contre Louis XIII . — Le grand
nombre des mystiques. — Les faux prouvent les vrais. — Nicole Tavernier et Mme
Acarie. — Le P. Surin et le coche de Rouen. — C'est Dieu qui fait les mystiques.
§ 2. — Le Père Coton et la trêve
du Roi.
I. Coton nous appartient tout entier. — Famille
d'anti-ligueurs et d'antijésuites. — Le libéralisme du P. Coton. — Sa douceur
naturelle. — Rabelais et les écrivains dévots. — Coton et la controverse
protestante. — Style truculent. — Responsio mollis frangit iram. — Aménité et
urbanité habituelles du P. Coton controversiste.
II. Situation très spéciale du P. Coton à la Cour. — Agent et otage des
jésuites. — Politique de Henri IV à l'endroit des jésuites. — Sa méfiance
profonde. — Evolution de ses sentiments. — Arrivée de Coton à la Cour. — «
Attachement de tendresse ». — L'édit de Rouen. — Mécontentement de la cour de
Rome et du général des jésuites. — Le point de vue français et les « italiens ».
— Dangers de la politique romaine. — L'acte héroïque du P. Coton.
III. Homme de cour, diplomate et mystique. — Le P. Coton et le P. Joseph. — De
la religion de Henri IV. — L'épieikeia et la conscience du roi. — Coton
devait-il laisser la partie ? — Son apostolat à la Cour. — Le Théologien dans
les conversations avec les gens du monde. — L'Intérieure occupation et la
Philothée.
IV. La Trève du Roi. —L'Union sacrée et la renaissance mystique.
V. Vie intérieure du P. Coton. — Influence italienne. — Coton et François de
Sales. — Sermons. — Méditations. — Les deux étendards. — Le portrait de Lucifer.
—Les bons anges. — Archanges et archi-démons. — Particularités du style pieux à
cette époque. — Tendresse et noblesse. — L'Holocauste. — Le pur amour facile à
tous. — Les formules du pur amour. — Le pur amour au seuil même de l'enfer. —
Magnanimité.
VI. Coton et les mystiques de son temps. — Sa carrière d'exorciste. —. Adrienne
Dufresne. — « Personne ne m'a porté plus efficacement à Dieu qu'elle». — La vie
mystique de Jeanne-Marie Coton. — Le P. de La Chaise. — Derniers jours du P.
Coton. — Les mystiques de la Compagnie de Jésus et le P. Coton.
CHAPITRE III : BENOIT DE CANFELD,
LE P. JOSEPH ET LA TRADITION SÉRAPHIQUE
I. Les Ordres nouveaux. — Capucins, jésuites. —
Contrastes et ressemblances. — La méthode franciscaine et les Exercices
spirituels. — Les jésuites et la mystique. — Arrivée des capucins en France. —
Que la renaissance religieuse leur doit beaucoup.
II. Ange de Joyeuse. — Rencontre du Frère Ange et da cardinal de Joyeuse. —
Vocation du comte de Bouchage. — Lettres de Henri III. — De la haire à la
cuirasse. — Ange de Joyeuse après la Ligue. — Sommations du P. Benoit de Canfeld.
— De la cuirasse à la haire.
III. Conversion de Benoit de Canfeld. — Ses premières impressions en France. —
Ce qu'il pense de la décadence du catholicisme français. — La Règle de
perfection. — Du prétendu quiétisme de Canfeld. — La partie réservée de son
livre. — Les garants de Canfeld. — Les Moyens courts.
IV. Le frontispice allégorique du livre. — Les outils de la vie active. —
Spéculation intellectuelle et vie mystique. — Activité suréminente de la vie
mystique. — « Annihilation » des activités inférieures. — Union foncière des
deux vies. — La Passion. — « Non dimittam te ». — Les disciples de Canfeld.
V. Le P. Joseph et Richelieu — Mystique in partibus infidelium. — L'Introduction
à la vie spirituelle et la Règle de Canfeld. — Les aigles séraphiques. — Le
chariot triomphant ». — Le P. Joseph et Bossuet. — Eloquence. — Génie
allégorique du P. Joseph.
VI. Le P. Joseph à l'école de saint Ignace. — Modifications apportées à la
tradition franciscaine. — La méthode. — De Manrèse au mont Alverne. — L'oraison
du P. Joseph et le jeu des facultés intellectuelles. — La crèche et le berceau
de Moyse. — Préludes à l'union mystique. — La mystique proposée aux commençants.
— « Toutes les clefs ensemble ». — « L'étroite férule de la vie active ». — Le
P. Joseph et les ennemis de la mystique. — Importance particulière de son
témoignage. — Le P. Joseph et François de Sales. — L'union mystique. — Quiétude
conquérante du P. Joseph. — « O bras plus étendus que tous les cieux ! »
VII. Le secret du P. Joseph. — L'agent de Richelieu a-t-il pu rester le disciple
de Canfeld ? — Fondation du Calvaire. — Généalogie de deux dans mystiques, les
Longueville et les Gondi. — Le Calvaire et la « modernisation » de l'ordre
bénédictin. — Saint François et saint Benoit. — Dévouement du P. Joseph aux
Filles du Calvaire. — Ce qu'il a écrit pour elles. — Tristesse, désenchantement
de certains de ces écrits. — Les chrétiens et les Turcs. — Encore les aigles
séraphiques.
CHAPITRE IV MADAME ACARIE ET LE
CARMEL
§ 1. — Madame Acarie.
I. Fluctuations de la gloire des saints. —
Difficultés du sujet. — Impossibilité de peindre Mme Acarie. — Son biographe. —
Mérites du Dr Duval. — Naissance et éducation de Barbe Avrillot. — Son mariage.
— Pierre Acarie. — Premières extases. — Benoit de Canfeld. — Les indiscrétions
de Pierre Acarie.
II. L'Hôtel Acarie. — La Ligue. — Exil de Pierre Acarie. — Apprentissage de Mme
Acarie dans les affaires. — Mme Acarie éducatrice.
III. La charité et les oeuvres. — Les dix mille conversions. — Henri IV. — Les
ursulines.
IV. « Divina patiens ». — Fréquence de ses extases. — Mission et action
mystique. — Sa discrétion absolue en ces matières. — Elle n'écrira jamais. — Mme
Acarie et François de Sales. — Initiation mystique d'André Duval. — Clairvoyance
et autorité spirituelle. — « Liaison avec Marillac». — Réforme de Montmartre. —
Essais de congrégations religieuses. — La congrégation de Sainte-Geneviève. —
Pierre Acarie et «la jolie troyenne». — Choix et formation des futures
carmélites. — Importance de Mme Acarie dans l'histoire mystique du XVIIe siècle.
§ 2. — Jean de Quintanadoine de
Brétigny et les origines du Carmel français.
I. De l'intérêt particulier qui s'attache à
Quintanadoine. Que Bérulle n'a pas eu. dans la fondation du Carmel le rôle
prépondérant que certains lui prêtent. — Origine des Quintanadoine. — Jean à
Séville, à Rouen. — Second séjour en Espagne (1582-1586). — Découverte du
Carmel. — L'esclave du Carmel. —Le Congo. — Jean projette d'établir le Carmel en
France.
II. Projets de mariage. - Ministère apostolique. — Les petits écrits spirituels
de Quintanadoine. — Dialogues mystiques . — Jean de Quintanadoine et Blaise
Pascal. — Les fiançailles. — Troisième séjour en Espagne (1592-1594). —
Opposition des carmes. — Retour en France et traduction de la vie de sainte
Thérèse. — Influence de ce livre.
III. Mme Acarie et sainte Thérèse. — Réunion chez les chartreux. — La fondation
est décidée. — La princesse de Longueville. — Le prieuré de Notre-Dame des
Champs. — Marillac. — Bulle de Clément VIII.
IV. Les carmélites et les carmes déchaussés. — Des supérieurs canoniques des
couvents de femmes et des limites de leur influence. — Raisons qui ont amené les
carmes à s'opposer à la fondation. — Le grand voyage d'Espagne (1603-16o4). —
Mme Jourdain. — Le retard à Nantes et la défection de René Gauthier. — Les
Françaises à Valladolid et la Mère Casilde. — Départ de Bérulle pour l'Espagne.
— Anne de Jésus et Anne de Saint-Barthélemy. — Victoire des Français.
V. Le retour. — Les deux carmes du cortège. — La Bidassoa. — Miracles. — Les
Espagnoles s'offrent en vain au martyre. — Arrivée à Paris. — Saint-Denis. —
Inauguration du carmel du faubourg Saint-Jacques.
VI. Les premières carmélites françaises. — Ce qui manquait encore à leur
formation. — Gouvernement d'Anne de Jésus. — Initiation mystique. — Anne de
Jésus et le quiétisme. — Prompte diffusion de l'Ordre. — Fondation de Dijon. —
Anne de Jésus, Marie d'Hannivel et la baronne de Chantal.
VII. Que soit Quintanadoine, soit les supérieurs canoniques de l'Ordre ne sont
ici que de second plan. — Rôle de Bérulle. — M. Gallemant et M. Duval. — Les
carmélites ont moins reçu de leurs supérieurs qu'elles ne leur ont donné. —
Détresse intérieure de Quintanadoine. — Départ d'Anne de Jésus et de quatre
espagnoles pour la Flandre. — Leur oeuvre était faite. — Prophétie de Mme
Acarie. — Quintanadoine et les fondations en Flandre. — Vivacités d'Anne de
Jésus. — Carmels de Rouen et de Beaune. — Encore le Congo. — Derniers jours de
Quintanadoine.
§ 3. — Madeleine de Saint-Joseph
et les deux carmels de Paris.
I. Rencontre de Bérulle et de Mue de
Fontaines-Maran. — L'entretien de sept heures. — Madeleine de Saint-Joseph et
les destinées du Carmel français. — Les reines et leur suite. — L'apostolat des
carmélites. —. Séduction particulière du Carmel. — Richelieu et le siège de la
Rochelle II. « La vie de Sœur Catherine de Jésus ». — Mérites singuliers de ce
livre. — « Le grand des grands », et l'apothéose de la « petitesse ». — Vocation
de Catherine de Jésus. — Etapes de son ascension mystique. — Dépossession de
soi-même. — Les tentations. — Suprême décence. — Correspondance de Catherine de
Jésus avec Bérulle.III. Originalité de Marguerite Acarie. — Aucune auréole. —
« Une manière d'agir extrêmement libre ». — La carmélite idéale. — L'hôtel
Acarie. — Sainteté précoce. — Indépendance. — Marguerite, Quintanadoine et
Bérulle. — « Simplifiez votre esprit. » — Le Maître intérieur et les
directeurs. — La mort de Bérulle. — Les écrits de Marguerite du Saint-Sacrement.
— « Ne vous redressez point tant. » — Encore le siège de la Rochelle. —
Illusion probable de Bérulle. — Lettres de Marguerite pendant le siège. —
Philippe-Emmanuel de Gondi. — Prophéties. — Male de Chantal au parloir de la rue
Chapon. — Congé donné aux deux reines. — Les coliques du Miserere. — « Sans
mines, sans façons, sans grimaces. » — Les primaires de la mystique et le charme
du Carmel.
CHAPITRE V : JEAN DE SAINT-SAMSON
I. Les carmes de la place Maubert. — Mathieu
Pinault. — L'organiste aveugle. — Jean du Moulin et Mathieu Pinault en route
pour Dol. — Enfance et jeunesse de Jean du Moulin. — Ses progrès dans la
musique. — Sa retraite. — Jean de Saint-Samson novice. — La peste de 16o7. —
Décadence du couvent de Dol.
II. Philippe Thibaut. — Projets de réforme. — L'état-major des spirituels
parisiens et l'Union sacrée. — Réforme des carmes de la province de Touraine. -
Le prophète Elie et saint Ignace. — Esprit des constitutions nouvelles. — La
réforme et la modernisation des anciens Ordres. — Jean de Saint-Samson et la
réforme des carmes. — Prestige. — Epreuves.
III. Formation mystique de Jean. — Il a grandi seul. — Enquêtes sur ses « états
». — Spiritum nolite extinguere. — Les oeuvres de Jean et leur éditeur. —
Pourquoi Jean de Saint-Samson parait plus obscur que d'autres mystiques. — «
Par-dessus toute espèce sensible ». — Le noble « brouillard ». — « De la
consommation du sujet en son objet ». — Ni panthéisme, ni quiétisme. — La
« guerre d'amour ». — La plus haute extase.
IV. Les disciples de Jean de Saint-Samson. — Dominique de Saint-Albert. — La«
vraie théologie s et celle qu'apprennent les livres. — Léon de Saint-Jean. — Son
importance. — Sa propagande mystique. — « Les divins écrits de saint Denis » .
Tout chrétien a obligé D à l'étude et à la pratique de la théologie mystique. —
L'obscurité. de saint Denis, et celle de saint Paul. — Réponse aux
anti-mystiques.
CHAPITRE VI : LES GRANDES ABBESSES
§ 1. — La Réforme.
I. Le grand nombre des Abbesses réformatrices. —
Les « Eloges a de la Mure dé Blémur: — Jacqueline de Blémur et Madeleine de
Chaugy. — J. de Blémur, son talent, ses vues suer la mystique. — Décadence des
abbayes bénédictines. — La Déserte de Lyon. — Abus réels mais que les historiens
de la réforme exagèrent peut-être. — Causes, caractères et limites de ces abus.
— Les jeunes Abbesses et Henri IV. — Ruches endormies, mais vivantes. —Florence
de Werquignoeul et les adieux de l'ancien régime au nouveau.
II. Les Abbesses réformatrices. — Leur extrême jeunesse. — Genèse de l'idée de
réforme. — Claude de Choiseul et le passage des carmélites. — abbesses de
transition. La réforme plue facile qu'en ne le croit. — Prestige des
réformatrices . — Leur science. — Leur naissance . — Leur « grand air ». — Leur
beauté ; « la belle écossaise ».
III. Les inspirateurs et les directeurs de la réforme. — Que tout le pays
collabore à ce mouvement. — Influence des Ordres nouveaux.
IV. Le retour à l'observance accepté d'enthousiasme, en plus d'un monastère. —
Françoise de Foix et la réforme de Saintes. — La part du feu. — La réforme et
les réformatrices, jugées du point de vue des « anciennes ». — Tracasseries
inutiles : Anne d'Aligre et le cahier des menus. — Quelques mégères de la
vieille garde. L'opposition des familles. — Une autre « journée du guichet », et
plus belle. — Facilité relative pour la clôture ; difficultés pour le retour à
I'ancien habit. — La communauté. — Madeleine de Sourdis à Bordeaux. — Blanc
contre noir.
V. La réforme dans la réforme. — Introduction d'un- esprit nouveau. — Influence
prépondérante des jésuites. — Diffusion de leurs méthodes spirituelles dans les
abbayes bénédictines. — Méditation ; retraites. — Laurence de Budos à l'école de
saint Ignace.
§ 2. — Marie de Beauvillier et
les mystiques de Montmartre.
I. Marie de Beauvillier louée, de son vivant, à
l'égal des plus granites saintes. — Que, malgré la grandeur de son oeuvre, tant
et de tels éloges surprennent un peu l'historien. — Une famille de mystiques. —
Débuts de Marie de Beauvillier. — L'Abbesse de Beaumont-les-Tours. — On donne à
Marie l'abbaye de Montmartre. — Colère de l'Abbesse de Beau-mont. — La légende
scandaleuse de Montmartre. — Ignorabimns. — La petite armée des réformatrices. —
Marie Alvequin. — Benoit de Canfeld. — Ange de Joyeuse et les antres auxiliaires
de la réforme. — Plein et éclatant succès. — Apothéose de Marie de Beauvillier.
II. L'abbaye de Montmartre, à cette époque, centre, mais non pas école de
mysticisme. — Marie Alvequin et les Augustines Pénitentes. — Dons surnaturels et
prestige. — Vénérée du tout-Paris spirituel. — Les images. — Marie Granger. —
Humiliations et détresses. — Les deux côtes soulevées. — Indiscrétion de reine.
— Ravissements. — Le Sacré-Coeur. — Jacqueline de Blémur et la vie mystique. —
Geneviève Granger. — Dépouillement spirituel. — La Mère Granger et son élève,
Madame Guyon.
III. Charlotte Le Sergent. — La cime de l'âme. — Le charbonnier à Saint-Jean-en
Grève. — a Géhennes » de l'examen particulier. — La Mère de Blémur et les
jésuites. — Désir du Carmel. — La grâce et la méthode. — Aurore mystique. — La «
campagne lumineuse » et les templa serena. — Le rideau tiré. — La persécution. —
« Frayeur de l'état passif ». — Elèves de Charlotte. — Ses lettres. — M. de Ber.
nières. — Catherine de Bar.
§ 3. — Marguerite d'Arbouze.
I Marie de Beauvillier et Marguerite. — L'Abbesse
idéale. — Son biographe Ferraige. — Caractère du livre de Ferraige ;
rapprochements constants entre Marguerite et les bénédictines médiévales. — Ces
rapprochements voulus et réalisés par la sainte elle-même. — Culte de la
tradition bénédictine. — La bibliothèque de Marguerite. — Extrême réserve sur la
vie mystique. — Le P. Binet. — Les couvents « où les directeurs abondent ». —
Les trois hommes dans Ferraige. — Ferraige et Claude Fleury. — Simplicité
essentielle de notre prose.
II. Origine et enfance de Marguerite. — De Saint-Pierre de Lyon à Montmartre. —
La Ville-l'Evêque. — Jeune prestige de Marguerite. — Bataille de reines. — Marie
de Beauvillier sera vaincue. — Factieuse. — En route pour le
Val-de-Grèce. — Réforme tambour battant. — Transfert de l'abbaye au faubourg
Saint-Jacques.
III. Amitié d’Anne d'Autriche. — Les deux jours de la Reine. — Les ardélions. —
L'état-major du mysticisme parisien et le parloir du Val-de-Grâce. — Le grand
directeur. — Marguerite, le P. Binet et les jésuites. — « Esprit œcuménique ». —
Omniscience. — « Douce envers elle-même. »
IV. Démission de Marguerite. — Elle supprime et l’inamovibilité et la
quasi-hérédité de la crosse abbatiale. — Fondation de la Charité-sur-Loire. —
Les mystiques en voyage. — Les larmes du départ. — Le cortège. — Les adieux de
M. Fiant. — « La dévotion de ce voyage ». — Conférences mystiques. — Meliora
sunt ubera tua vino. — « Le divin voyage ». — Les fleurs dans le carrosse. — L'
« Epoux blanc et rouge » et « la marguerite ». — Les derniers mois. — Les
dévotions nouvelles. — Dernier voyage. — Agonie de Ferraige ; « Il faut que je
la voie une autre fois mourir ». — « Comme jadis... Catherine de Sienne qui...
mourut d'amour ». — L'entêtement de Dom Mauvielle. — « Oder Margaritae, »
— Marie de Burges. — Anne d'Autriche Richelieu et le Val-de Grâce. — « La
martyre de la reine ». — Le dôme. — Fin de l'histoire da Val-de-Grâce.
CHAPITRE VII FRANÇOIS DE SALES ET
JEANNE DE CHANTAL
I. De l'Introduction à la vie dévote au Traité de
l'Amour de Dieu. — Importance capitale de l'intervention de François de Sales. —
Sainte Chantal. — L'épanouissement mystique des deux saints n'est qu'une seule
et même histoire. — Premiers pas de Mme de Chantal sur les voies mystiques (de
l'hiver de 1601 au printemps de 16o4). — Vie religieuse de la baronne avant la
mort de M. de Chantal. — Mort tragique du baron. — Scrupules et détresse
spirituelle. — Attente d'un directeur. — Les voeux imprudents.
II. Premières directions de François de Sales (du printemps de 16o4 à 16o6). —
La rencontre. — Première confession. — Hésitations de François de Sales. — Il
consent à diriger la baronne. — Caractères de cette direction. — « Tout par
amour et rien par force ». — Lenteur et effacement. — Progrès mystique de Mme de
Chantal et tâtonnements de François de Sales.
III. La direction de sainte Thérèse (de 16o6 à 161o). — La baronne et les
carmélites de Dijon. — Leçons d'Anne de Jésus et de Marie de la Trinité. —
Nouvelles hésitations de François de Sales. — Sa propre initiation mystique.
IV. La Visitation. — François de Sales déclare ses projets à la baronne (16o7).
— La scène des adieux (1610). — Transformation insensible de la Visitation. —
Progrès mystique des deux saints. — Les conférences d'Annecy et le Traité de
l'Amour de Dieu. — L'oraison des visitandines.
V. Le Traité de l'Amour de Dieu et son importance historique. — Que c'est là un
ouvrage proprement mystique et qui néanmoins s'adresse à tous. — Originalité,
mais extrême prudence du Traité. — Son succès. — Adhésion unanime des
spirituels. — La vague mystique qui entraîne tout. — Fin de la première période.
APPENDICE NOTES SUR LA MYSTIQUE
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