ANALYSE.
Jean et Basile ont été amis dès lenfance; ils ne se sont jamais quittés. Ils ont formé le dessein dembrasser la vie solitaire. Jean en est détourné par les larmes et par les représentations de sa mère. Les deux amis apprennent tout à coup quon se propose de les élever à la dignité sacerdotale. Jean a recourt à la ruse pour faire élire Basile évêque et pour sen exempter lui-même; Basile se plaint davoir été trompé par son ami. Jean se justifie. Il soutient que la ruse nest pas essentiellement mauvaise. Elle devient bonne ou mauvaise selon lintention de celui qui lemploie ; elle est avantageuse dans la paix comme dans la guerre. Des médecins de lâme y ont recours bien que ceux du corps. Malade guéri par ce moyen. Saint aussi Paul lemploie pour attirer les Juifs à Jésus-Christ.
ANALYSE
Le sacerdoce est la plus grande preuve damour que lon puisse donner à Jésus-Christ. Avantage du sacerdoce. Le sang de Jésus-Christ est le prix des âmes. Amour de Jésus-Christ pour son Eglise. Les devoirs du sacerdoce sont plus grands que ceux de tout autre état. Il y en a peu qui en sont dignes. Le prêtre a une responsabilité. Les ennemis du troupeau du Seigneur. La guérison des âmes est plus difficile des brebis. La cause et lexistence même des maladies de lâme que celle sont difficiles à connaître. Nul autre remède que la persuasion. Le sacerdoce demande une âme supérieure. Combien la prudence est nécessaire au prêtre. Le sacerdoce est une fonction pleine de difficultés et de périls. Nécessité de connaître parfaitement le candidat. Excellence de la charité. Eloge de Basile. Sa charité. Pourquoi Chrysostome a refusé lépiscopat. Son refus, loin dêtre une offense pour les électeurs, les a mis à labri dune foule daccusations quon naurait pas manqué de lancer contre eux.
ANALYSE
Saint Jean Chrysostome continue sa justification. Son refus ne vient pas de lorgueil, et ceux qui le disent, parlent contre eux-mêmes, car accuser les autres de mépriser le sacerdoce, cest montrer que len nen a pas soi-même mie assez haute idée. Son refus ne vient pas davantage de la vaine gloire. Lamour de la gloire leût bien plutôt porté à accepter. Il insiste par des raisons tirées de la nature du sacerdoce. Le sacerdoce est dune nature céleste. Quel appareil terrible entourait le prêtre de lancienne loi! Cependant le sacerdoce antique nétait que lombre de celui de la loi de grâce. Excellence de nos saints mystères vivement représentés. Le prêtre est plus puissant que les anges. De quels biens son pouvoir est la source? Les prêtres de lancienne Loi constataient seulement la guérison de la lèpre corporelle, ceux de la loi nouvelle guérissent la lèpre de lâme. Si nos parents nous donnent la vie du corps , les prêtres nous communiquent la vie de lâme; ils peuvent même nous la rendre quand nous lavons perdue. Baptême. Pénitence. Pan! lui-même tremblait, en considérant la grandeur de son ministère. Cest aussi ce qui a effrayé saint Jean Chrysostome. La claire vue de lexcellence du ministère sacerdotal deue part, et de lautre la conscience de sa faiblesse, voilà ce qui a motivé son refus. Autres motifs tirés des dangers et des difficultés que lon rencontre dans lexercice des fonctions sacerdotales. Ecueil de la vaine gloire avec tout son cortège de passions déréglées. Plus le sacerdoce est excellent, plus labus quon en fait est détestable. On peut désirer le sacerdoce, mais non lélévation et la puissance attachées au sacerdoce. Un prêtre doit être maître de lui-même; funestes effets de la colère. Les fautes des prêtres sont aussitôt rendues publiques scandale qui en résulte. Mauvaises élections fortement décrites. Direction des veuves, conduite des vierges, juridiction ecclésiastique, difficultés qui y sont attachées. Lexcommunication, prudence quelle demande.
ANALYSE
Ce livre débute par une objection de Basile : ce que son ami vient de dire sapplique, prétend-il, à ceux qui singèrent deux-mêmes dans les fonctions sacrées; mais non à celui quon y entraîne malgré lui. Chrysostome prouve que cest là une erreur. Exemples de Saül, dHéli, dAaron. et de Moïse. Judas avait été appelé. Ceux qui imposent les mains à des indignes encourent les mêmes peines queux. Plusieurs comparaisons tendant à prouver quil faut nimposer les mains quavec une extrême prudence, suivant le précepte de saint Paul à Timothée. Ce début peut se résumer en un seul mot : de la vocation ecclésiastique. Tout le reste du livre roule sur le talent de la parole que doit posséder le prêtre. Le bon exemple ne suffit pas, sans le talent de la parole ni même le don des miracles. La parole est la seule arme avec laquelle on puisse combattre les ennemis de lEglise. Comparaison de lEglise avec une ville forte. Principaux ennemis aux entreprises desquels lEglise est en butte : les Juifs, les Païens, les Manichéens, les Valentiniens, les Marcionites, les Sabelliens, les Ariens; ces deux dernières sectes se rapprochent de lhérésie de Paul de Samosate. Les ennemis domestiques, les agitateurs de questions oiseuses et insolubles. Objections de Basile : saint Paul na-t-il pas méprisé léloquence? Non, il na méprisé que lart frivole des rhéteurs de son temps. Si quelque ministre de Jésus-Christ pouvait se passer du talent de la parole, cétait bien saint Paul, muni comme il létait du don des miracles, et de son amour incomparable pour Jésus-Christ, amour qui lui fait souhaiter dêtre anathème pour le salut des Juifs. Eloquence de saint Paul : elle est simple et forte et uniquement fondée sur la science et lenthousiasme. Eloge sublime de ses épîtres. Textes de saint Paul, établissant la nécessité pour un évêque de posséder la doctrine pour linstruction des autres: il faut quun évêque soit habile à défendre les dogmes.
ANALYSE
Tout le Livre cinquième roule sur le même sujet que les derniers chapitres du quatrième, cest-à-dire sur léloquence de la chaire. Il contient une suite de réflexions aussi justes que profondes sur la pratique de lart oratoire dans la chaire chrétienne. En les lisant on croirait entendre non un futur orateur à qui son génie révèle davance toutes les difficultés et toutes les ressources de son art, mais bien un vétéran de léloquence, un Cicéron écrivant le de Oratore. Les discours quon adresse an peuple exigent un grand travail. Les auditeurs sont très-difficiles à contenter, parce quils viennent pour juger le prédicateur plus que pour sinstruire. Pour manier avantageusement cette multitude mal disposée, deux choses sont nécessaires : le mit-pris des louanges et la puissance de la parole. Le mépris des louanges ne mène à rien sans la puissance de la parole, et réciproquement. Au mépris des louanges, il faut ajouter le mépris de lenvie. Ce nest pas tout dacquérir le talent de la parole, il faut encore le conserver par le trayait et lexercice, car léloquence est fille de létude plus encore que de la nature. Plus un orateur a de talent, plus il est obligé de travailler. A combien de cabales un grand orateur est en but de la part de ses ennemis jaloux. Combien peu dhommes sont en état de bien juger dun discours. Fort de la conscience de son génie, lorateur peut se placer audessus du jugement de la foule. Une chose qui lui donnera une confiance encore pins ferme, ce sera de travailler dans le but de plaire à Dieu. Le mépris des louanges nest pas moins nécessaire à celui qui est sans éloquence.
ANALYSE
(Tirée de Dom Remy Ceillier)
On voit dans le sixième livre avec quelle rigueur les prêtres seront punis pour les péchés du peuple, sans quils puissent sexcuser sur la capacité, ni sur lignorance, ou sur la violence quon leur a faite pour les élever au sacerdoce. On y voit encore avec quelle prudence et quelle précaution ils doivent vivre pour se préserver de la contagion du siècle, pour conserver en son enlier la beauté spirituelle de leur âme : avec combien de zèle, dexactitude et de vigilance, ils doivent sacquitter de leurs fonctions. Ils sont ambassadeurs de Dieu non pour une seule ville, mais pour toute la terre. Ils sont établis afin de prier et dintercéder pour les péchés de tous les hommes, et non-seulement de ceux qui sont vivants, mais même de ceux qui sont morts. Après avoir invoqué le Saint-Esprit, ils accomplissent ce sacrifice si digne de vénération, et dont on napproche quavec tremblement. Ils tiennent si longtemps entre leurs mains le Maître et le Seigneur de tons les hommes. La prudence la plus attentive leur est nécessaire pour ne blesser aucun de ceux quils sont obligés de voir chaque jour, et saccommoder avec tous, non en usant dartifice, de dissimulation, de complaisance et de flatterie, mais plutôt en agissant avec une grande confiance et beaucoup de liberté, usant toutefois de condescendance en de certaines rencontres, selon la nécessité des affaires, et en entremêlant dans leur conduite la sévérité avec la douceur. Quelque grands que soient les travaux des moines , et quelque rudes que soient les combats quils ont à essuyer, saint Chrysostome trouve quil y a moins de peines dans leur état que dans le ministère épiscopal; quil est bien plus aisé de pratiquer la vertu dans la solitude que dans les emplois de lEglise, qui exposent un évêque à beaucoup doccasions, et réveillent aisément en lui les vices et les défauts, qui seraient couverts par la solitude. Le saint docteur revient encore à la fin de ce livre sur le conseil déjà donné précédemment, de ne pas négliger les bruits populaires, quand même ils sont faux. Il nest pas difficile de se sauver soi-même. Le prêtre est exposé à un châtiment plus terrible que tes simples fidèles. On démontre par diverses comparaisons quels doivent être la crainte et le saisissement dun homme que lon veut élever au sacerdoce. Il ny a point de guerre plus terrible que celle que nous fait le démon en pareil cas.