ANALYSE.
1. Dieu ne protége pas seulement son peuple, c'est encore lui qui
le nourrit. C'est ce que signifie : Et adipe frumenti satiat te. Sa Providence
s'étend sur toute la nature : Velociter currit
sermo ejus.
2. Dieu, qui a fait tout, transforme tout.
3. Les hommes n'ont jamais été sans loi; avant que la loi
positive leur eût été donnée, ils avaient la loi naturelle, selon laquelle seront
uniquement jugés ceux qui n'en ont pas connu d'autre.
4. Le présent psaume peut aussi s'interpréter anagogiquement, et dès lors la Jérusalem que Dieu protège, c'est
l'Eg
1. Ce n'est pas à la ville, c'est aux habitants qu'il s'adresse, et ce qu'il fait dans tous les psaumes, il le fait encore ici ; il ne se lasse pas de les exhorter, de les porter par ses conseils à offrir à Dieu , pour les bienfaits qu'ils en ont reçus, leurs actions de grâces; à mettre leur confiance, non dans leurs édifices, non dans la solidité de leurs remparts, mais dans sa providence. Une fois ce point établi , il ajoute : « Car il a fortifié les serrures de tes portes , et il a béni tes enfants , au milieu de toi (2). » Que signifie, « Il a fortifié les serrures? » c'est-à-dire, il t'a mise en sûreté, il t'a rendue inexpugnable. « Il a béni tes enfants; » c'est-à-dire il l'a fait grandir, de manière à devenir une multitude. Distinguons ce bienfait , de cet autre bienfait: « Au milieu de toi; » ce qui veut dire, il n'a pas béni des enfants dispersés, séparés les uns des autres, mais il les a réunis, et, au milieu de toi , il en a augmenté le nombre. Le Psalmiste donne ensuite une autre preuve de la Providence : « Il établit la paix sur tes frontières (3). » En effet, on peut être en sûreté, on peut être un grand peuple, et cependant souffrir de la guerre; mais le Psalmiste montre que les Israélites sont aussi à l'abri de ce malheur. Et non-seulement leur cité n'a pas à craindre les attaques de l'ennemi, mais leurs frontières mêmes sont en sûreté. Voyez-vous que de bienfaits il énumère ! Le premier bienfait, sans contredit, le plus grand de tous, c'est ce qu'il exprime ainsi: « Ton Dieu. » Ce mot seul révèle tous les bienfaits du Seigneur. Dieu a fait de toi son ami, son héritier; le Seigneur commun de tous les êtres, est particulièrement ton Seigneur, à toi; ce qui est certes la source de tous les biens; second bienfait: il a mis la ville en sûreté; troisième bienfait: il a multiplié le peuple; quatrième bienfait: il a mis à l'abri , et des guerres et des tumultes, non-seulement la ville, mais la nation tout entière. Et cela, il ne l'a pas fait une fois, deux fois, trois fois, mais il l'a fait sans interruption. Car, le Psalmiste ne dit pas, il a établi, mais, « Il établit. » Si parfois des guerres sont survenues, ce n'est pas que Dieu les abandonnât, mais c'est qu'eux-mêmes se séparaient de lui ; car, son occupation non interrompue, c'est de fortifier son peuple, de le mettre en sûreté , à l'abri, affranchi de toute guerre et de tout tumulte.
Le Psalmiste ajoute encore un autre (296) bienfait: La grande fertilité de l'année, l'abondance des fruits; il veut encore leur montrer que celte abondance ne doit être attribuée ni à la terre, ni à l'air, mais à la providence de Dieu. Comment s'exerce cette providence? Il le dit aussitôt: « Il te rassasie du meilleur froment. » Voyez: il ne dit pas seulement, de froment, mais: « Du meilleur froment, » pour montrer combien est grande la prospérité. « Le meilleur froment » signifie, ce qu'il y a, dans le fruit, de plus délicat et de plus nourrissant ; tels sont en effet les dons de Dieu, fortifiants et délicats. Donc, Dieu répand sur eux, de la manière la plus magnifique, le meilleur froment; pour montrer cette magnificence, le Psalmiste ne dit pas, il te donne, mais: « Il te rassasie. Il envoie sa parole à la terre (4). » L'habitude du Psalmiste est de passer du particulier au général, et de revenir du général au particulier; ce qu'il fait encore ici. Car, à propos de cette parole. « Loue ton Dieu, » un insensé aurait pu croire que ce Dieu était seulement le Dieu des Juifs; le Psalmiste montre comment c'est le Dieu de la terre entière ; comment sa providence s'étend sur tout l'univers, et il laisse le particulier pour ce qui s'applique à tout, pour la providence étendue sur tous en général. Aussi, après avoir dit: « Il envoie sa parole à la terre , » le Palmiste ajoute , « Et cette parole court avec vitesse. » Ce qu'il dit, c'est pour montrer que Dieu s'inquiète non-seulement de notre pays, mais de la terre entière. Quant au mot « parole , » il signifie l'ordre, l'opération par laquelle Dieu pourvoit. Et maintenant pour montrer la facilité , la promptitude de l'action divine, le mot parole ne suffisant pas, l'auteur dit que la parole court, et ce n'est pas encore assez pour lui ; aussitôt il ajoute, avec vitesse. Ce qui revient à dire : Quel que soit l'ordre de Dieu, il s'accomplit avec la plus grande rapidité. C'est à la terre entière qu'il commande, et maintenant , que commande-t-il ? ce qui est nécessaire, pour que nous puissions vivre; ce qui se rapporte à la nature de l'air, aux changements et aux vicissitudes des saisons, et voilà pourquoi le texte ajoute: « Il envoie la neige , comme de la laine; la gelée blanche, comme de la cendre (5). » Un autre texte: « Le givre; » l'hébreu porte « chephor » qui veut dire, pluie fine ou brouillard, et « choepher » qui veut dire rosée condensée. « Il envoie sa glace, divisée en une infinité de parties. « Qui pourra soutenir la rigueur de son froid (6)? » Un autre texte: « Qui pourra soutenir sa chaleur? Il enverra sa parole et il fera fondre toutes ces glaces; son esprit soufflera et les eaux couleront (7). » Il s'agit de cette puissance infinie qui produit ce qui n'est pas ; transforme les créatures, et les façonne comme il lui plaît.
2. C'est ce qu'exprimait aussi un autre prophète, en disant : « Qui fait toutes choses, et les transforme. » (Amos, V, 8.) La nature a des bornes invariables ; cependant quand Dieu commande, ces bornes disparaissent. Toutes choses en effet se plient à sa volonté. Quelquefois il change les substances; d'autres fois, les substances persistent, mais il les fait servir à d'autres fins. Il laisse sommeiller en elles la vertu qui leur est propre, et il leur donne une vertu contraire ; ce qu'il a fait à propos de la fournaise. II y avait là du feu qui ne brûlait pas, et ceux qui étaient jetés dans la fournaise, y sentaient la rosée la plus agréable. Les Juifs traversaient la mer, et les flots ne les engloutissaient pas, et le peuple trouvait un sol plus résistant que la pierre. Dathan et Abiron sentaient bien la terre sous leurs pieds ; cette terre toutefois ne les supporta pas, et les engloutit plus vite que la mer. La verge d'Aaron était du bois sec, et elle porta un plus beau fruit que les arbres plantés en pleine terre. L'ânesse de Balaam était, de tous les animaux, le plus stupide, et cependant, frappée par Balaain, elle se défendit aussi bien que l'homme le plus sage. Quand Daniel fut jeté dans la fosse, il y avait des lions, qui montrèrent la douceur des brebis; leur nature ne fut pas détruite, mais leurs oeuvres furent changées. On peut voir bien d'autres merveilles, même dans les êtres inanimés. Ces prodiges, qui se répètent chaque année, qui tombent sous nos yeux, ne sont pas pour cela moins dignes d'admiration. Considérez, en effet, ce prodige de la neige qui bientôt devient de l'eau, et subit, en si peu d'instants, de si grandes transformations. Il ne faut pas perdre le sens des choses au point d'attribuer ces changements à l'action naturelle des éléments, au point de les considérer comme s'ils en étaient uniquement les causes. Voilà pourquoi le Psalmiste montre ici avec tant de soin quel est Celui qui commande, et la puissance de son commandement. « Il enverra sa parole et il fera fondre toutes ces glaces. » Sa parole, veut dire son ordre; ce n'est pas la (297) force des vents qui opère ces effets, mais Dieu, Dieu qui a fait les vents. Et maintenant si le Psalmiste a parlé des éléments, des changements qui s'accomplissent dans les éléments, c'est pour faire comprendre aux Juifs, épais et stupides, la puissance de Dieu; il la leur fait voir par les oeuvres qui se répètent chaque année ; il leur montre qu'il est facile à Dieu de faire, des choses, ce qui lui plaît; de changer les contraires en leurs contraires. De même, en effet, que si la tempête,que si le froid glacial est insupportable, il est facile à Dieu de ramener la sérénité qui fond toutes les glaces ; de même, quand les Juifs étaient emmenés en servitude, tourmentés par leurs ennemis, il lui était facile de leur rendre la paix, leur patrie, leur première prospérité. Le Psalmiste ne se contente pas de ces pensées ; il en est une autre qu'il insinue ; quelle est-elle ? De même que ces intempéries , quoique incommodes, ont souvent leur utilité ; de même les malheurs qui frappèrent les Juifs, leur furent utiles, et eurent pour eux de grands avantages. Toutefois, pour ne pas les fatiguer, le Psalmiste leur parle d'un changement plus agréable. Mais que signifient ces exemples ? Il ne dit pas seulement, « Il envoie la neige , » mais il ajoute, « Comme de la laine; » ni, « la gelée blanche, » mais il ajoute, « Comme de la cendre; » ni , « Il envoie sa glace, » mais il ajoute, « Divisée en une infinité de parties. » Il me semble avoir voulu signifier, par là, combien tout est facile pour Dieu, et se fait vite. « Il annonce sa parole à Jacob (8). » Autre texte: « Ses statuts; » autre texte : « Ses ordres. Ses jugements et ses ordonnances à Israël ; il n'a point traité de la sorte toutes les autres nations (9) ; » un autre texte; « Semblablement. Et il ne leur a point manifesté ses jugements. » Voyez comme, ici encore, il passe du général au particulier, à ce qui était le plus important chez les Juifs, parce qu'il veut ranimer leur ardeur. Au commencement du psaume, il a parlé des choses sensibles, utiles au corps, de la sûreté, de la fertilité de l'année, de la paix; mais ici maintenant il élève son discours à de plus hautes pensées; il leur parle de la loi qui leur a été donnée, ce qui est le plus grand bienfait, pour les écarter du vice, les conduire à la vertu, éclairer leur âme. Aussi Moïse, reprenant cette pensée en tout sens , disait: « Quel peuple est semblable à ce peuple ? Quelle grande nation a un Dieu aussi près d'elle, comme le Seigneur notre Dieu est près de nous, présent à toutes nos prières ? » (Deutér. IV, 7.) Et David encore : « Le Seigneur fait ressentir les effets de sa miséricorde, et il fait justice à tous ceux qui souffrent la violence. Il a fait connaître ses voies à Moïse, et ses volontés aux enfants d'Israël. » (Ps. CII, 6, 7. ) Et Jérémie (1) : « C'est notre Dieu, aucun autre que lui ne sera regardé comme Dieu ; il a trouvé toutes les voies de la science, et il les a montrées à Jacob son fils, et à Israël son bien-aimé. »
Mais, peut-être objectera-t-on, puisqu'il n'a rien révélé aux autres hommes, comment peut-il les punir? Que le Seigneur punisse, et ceux qui ont existé avant la loi, et les pécheurs répandus par tout l'univers, c'est ce que manifestent les paroles du Christ : « La reine du midi s'élèvera et condamnera cette génération ; » et encore: « Les Ninivites s'élèveront, et condamneront cette génération. » (Matth. XII, 42, 41.) Le sens de ces paroles, c'est que ces anciens hommes aussi doivent rendre compte de manière à mériter les uns, la gloire, les autres, les châtiments. Et maintenant, si on ne leur avait pas montré la conduite qu'ils devaient tenir, comment leurs juges peuvent-ils les condamner? Comment l'Ecriture dit-elle encore: « Le sang répandu sera vengé par le sang. Depuis le sang du juste Abel, jusqu'au sang de Zacharie ? « (Matth. XXIII, 35.) Comment dit-elle encore : « Au jour du jugement, Sodome et Gomorrhe seront traitées moins rigoureusement ? » (Mat. XI, 24.) Cette expression «moins rigoureusement » ne montre pas qu'il n'y aura aucun supplice, mais que le supplice ne sera pas aussi rigoureux, que les fautes l'exigeaient. Si les coupables qui ont été punis, ont encore à rendre un compte si sévère, parmi les autres, qui évitera le châtiment?
3. Eh bien ! maintenant, nous pouvons voir au nombre de ceux que les châtiments attendent, ceux qui ont été punis par le déluge, et beaucoup d'autres, et Caïn lui-même; Paul aussi exprime cette pensée, par ces paroles : « On y découvre aussi la colère de Dieu, qui éclatera du ciel contre tonte l'impiété et l'injustice des hommes qui retiennent la vérité de Dieu dans l'injustice; parce qu'ils ont connu ce qui peut se découvrir de Dieu, Dieu même le leur ayant fait connaître. Car
1 Par erreur : la citation est de Baruch. III, 36, 37.
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les perfections invisibles de Dieu sont devenues visibles, depuis la création du monde, par la connaissance que ses créatures nous en donnent. Sa puissance éternelle et sa divinité brillent de manière à ôter toute excuse. » (Rom. I, 18, 20.) Il parle ensuite de leur vie de manière à montrer qu'ils auront des comptes à rendre; c'est ainsi qu'il dit; « Et après avoir connu la justice de Dieu, ils n'ont pas compris que ceux qui font ces choses, méritent la mort; et non-seulement ceux qui les font, mais aussi ceux qui approuvent ceux qui les font. Vous donc qui condamnez, ceux qui les commettent, et qui les commettez vous-mêmes, pensez-vous pouvoir éviter la condamnation de Dieu ? Est-ce que vous méprisez les richesses de sa bonté, de sa patience, et de sa longue tolérance? Ignorez-vous que la bonté de Dieu vous invite à la pénitence? Et cependant, par votre dureté, et par l'impénitence de votre coeur, vous vous amassez un trésor de colères, pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu, qui rendra, à chacun, selon ses oeuvres; en donnant la vie éternelle à ceux qui, par leur persévérance dans les bonnes oeuvres, cherchent la gloire, lhonneur et l'immortalité; et, répandant sa fureur et sa colère sur ceux qui ont l'esprit contentieux, et qui ne se rendent point à la vérité, mais qui embrassent l'iniquité. L'affliction et le désespoir accableront l'âme de tout « homme qui fait le mal, du juif première ment, et puis du gentil. » (Rom. I, 32; II, 3,9.)
Vous voyez, par tous ces textes. que tous les hommes sans exception, même avant la loi, sont punis. de leurs péchés; que tous ceux qui ont pratiqué la vertu, et se
sont abstenus de l'impiété, jouissent des biens du Seigneur. Comment donc châtiments ou
récompenses sont-ils possibles, si les hommes ne savaient pas la conduite qu'ils devaient
tenir? Et maintenant, m'objecte-t-on, si les hommes connaissaient la conduite qu'ils
devaient tenir, comment l'Ecriture dit-elle : « Il n'a point traité de la sorte toutes
les autres nations, et il ne leur a point manifesté ses jugements ? » Ecoutez ce qui est
écrit, et ce que le texte signifie: le Seigneur n'a donné de loi écrite à aucun autre
peuple ; tous, en effet, avaient la loi naturelle, qui détermine ce qui, est bien, ce qui
est mal. Car lorsque Dieu fit l'homme, il mit aussitôt en lui ce tribunal incorruptible,
la conscience qui, dans chaque homme, porte ses jugements; quant aux Juifs, il leur
accorda le privilège de connaître, par le moyen de paroles écrites, les prescriptions
de la loi. Aussi, le Psalmiste ne dit pas : Il n'a rien fait pour aucune autre nation,
mais, « il n'a point traité de la sorte, » c'est-à-dire, il n'a donné aux autres
nations, ni des tables ni des écrits, ni un Moïse législateur, ni tout ce qu'on a vu
sur le Sinaï; les Juifs seuls, par un privilège unique, ont joui de tout ce surcroît de
secours; mais la nature humaine , tous les hommes , sans exception , avaient la loi
suffisante de la conscience. Ce que Paul, à son tour, exprimait ainsi : « Lors donc que
les Gentils, qui n'ont, point la loi, font naturellement les choses que la loi coin«
mande, n'ayant point la loi, ils se tiennent à eux-mêmes lieu de loi. » (Rom. II, 14.)
Et voilà pourquoi les Juifs méritent une condamnation plus sévère; avec ta loi
naturelle, ils ont reçu la loi écrite, et ils se sont souillés de tous les crimes, de
sorte que l'excès même de la bienveillance de Dieu est, pour eux, l'occasion d'une
condamnation plus rigoureuse, parce qu'ils y ont répondu parleur négligence. En ce qui
concerne le sens littéral du psaume, il suffit de l'explication que nous cri avons
donnée. Si maintenant on désiré que nous interprétions, dans le sens anagogique, nous
ne refuserons pas de marcher dans cette voie, sans faire violence à l'histoire, loin de
nous d'y penser, mais en nous servant de l'histoire pour offrir cet enseignement aux plus
studieux, autant que possible. « Jérusalem, loue le Seigneur; Sion, loue ton Dieu. »
Paul entend par là, la Jérusalem céleste, de laquelle il dit: « La Jérusalem d'en-haut est vraiment libre, et c'est elle qui est notre mère. » (Galat. IV, 26.) De même que Sion représente pour lui l'Eg
4. Aussi, dans le principe, empereurs et
rois, tous, peuples et cités, les armées des anges déchus, toute la puissance du démon
assaillirent l'Ég
« Quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tout à moi.
» (Jean, XII, 21, 32.) Et aux premiers jours du monde , un grand nombre d'hommes sont
sortis d'un seul, la multitude s'est accrue d'après la loi de la nature, de là vient que
les progrès ont été lents; mais, au temps des apôtres, ce n'est pas par la loi de la
nature, c'est par la grâce que la multitude a grandi, et voilà pourquoi, d'un seul coup,
en un seul jour, trois mille bientôt, et bientôt cinq mille hommes, et bientôt des
multitudes innombrables, et bientôt l'univers tout entier s'est transformé,
régénération magnifique ; la foule s'est accrue et multipliée, et a témoigné, par la
réalité même des choses, de la bénédiction qu'elle avait reçue. « Ces hommes-là,
en effet, ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair. » (Jean, I, 13.)
C'est la grâce de Dieu qui les a fait naître : « Il établit la paix sur tes
frontières (3). » Ce qui s'applique, avec une admirable propriété, à l'Ég