PSAUME CXXXI

EXPLICATION SUR LE PSAUME CXXXI. 1. « SOUVIENS-TOI, SEIGNEUR, DE DAVID, ET DE TOUTE SA DOUCEUR. »

 

ANALYSE.

 

1. Douceur de Moise ; en quoi elle consistait. La vraie douceur est accompagnée de fermeté.

2. L'auteur du psaume s'autorise de la douceur de David et des promesses de Dieu pour demander au ciel le rétablissement du temple et du culte.

3. Les biens que demande l'auteur du psaume sont les biens spirituels. Une partie des fils de David n'ayant pas observé les conditions auxquelles les promesses de Dieu étaient attachées , l'auteur du psaume n'a plus à invoquer que la prédilection volontaire de Dieu pour Sion. Quels sont les biens dont Dieu a promis de la combler. Pour tenir ses promesses, Dieu veut que nous remplissions les conditions qu'il y a mises. Il ne faut, ni se relâcher par trop de confiance, ni se décourager par une crainte mal entendue de ses menaces.

 

1. Nous voyons d'autres circonstances où, aime titre à son salut, on se contente d'invoquer le souvenir de ses ancêtres : mais ici, on rappelle en outre leurs mérites, et spécialement celui qui est la source de toutes les vertus, ce caractère de mansuétude, d'humilité, de douceur, qui faisait principalement admirer Moïse lui-même. En effet, l'Ecriture nous dit : « Il était le plus doux de tous les hommes de la terre. » (Nom. XII, 3.) Ici, certains hérétiques, pensant trouver en faute sa conduite, et ce que, 1'Ecriture dit de lui, (208) s'écrient: Comment donc? c'était le plus doux des hommes, celui qui se jeta sur cet Egyptien, et le tua? celui qui sema parmi les Juifs tant de meurtres et de guerres intestines? celui qui donna ordre aux enfants de Lévi de mettre à mort leurs proches ? celui qui entr'ouvrit la terre par sa prière, qui attira d'en-haut la foudre, engloutit les uns dans la mer, et en brûla d'autres ? Si cet homme était doux, quel sera donc l'homme colère et cruel ? Arrêtez : ne tenez point de discours superflus. Que Moïse fût doux, qu'il fût le plus doux des hommes , c'est ce que je prétends, c'est ce dont je ne me départirai point; et si vous voulez, je n'irai pas chercher ma preuve autre part, je tâcherai de la trouver dans les faits mêmes que l'on objecte. Je serais pourtant bien en droit d'alléguer, et le langage qu'il tint à Dieu au sujet de sa soeur, et les supplications qu'il adressa au ciel en faveur de la nation juive, tant de paroles apostoliques et divines, la mansuétude enfin avec laquelle il conversait avec le peuple.  Il me serait permis de citer ces exemples, et d'énumérer bien d'autres faits encore; mais si vous le voulez, laissons-les de côté, et, nous servant des propres objections de nos ennemis, rapportées en premier lieu, montrons qu'il était très-doux, parles raisons même qui font croire à certaines gens qu'il était rigide, cruel et colère. Comment procéderons-nous? Nous distinguerons d'abord, et nous définirons ce que c'est que la douceur, ce que c'est que la dureté. Le seul fait de frapper ne constitue pas absolument ,la dureté, comme celui d'épargner ne prouve pas nécessairement la douceur; celui-là est doux qui, assez courageux pour supporter les offenses qui lui sont faites, défend les opprimés, et se conduit en, vengeur sévère de ceux que l'on outrage; si bien que quiconque agit. autrement est un homme apathique, endormi, un homme autant dire mort, mais il n'est point doux, il n'a point la, mansuétude. N'avoir aucun souci des victimes de l'injustice, ne pas s'affliger de leur sort, ne point s'irriter contre les auteurs de ces outrages, ce n'est pas là de la vertu, c'est de la lâcheté; ce n'est pas de la douceur, c'est de l'apathie. Ainsi, c'est précisément une preuve de sa douceur que cette chaleur qui allait jusqu'à le faire bondir quand il voyait les autres injustement traités, incapable qu'il était de maîtriser son indignation en faveur de la justice. Quand c'était lui l'offensé, il ne se vengeait pas, il ne sévissait pas , il supportait tout jusqu'au bout avec résignation. S'il avait été dur , colère , cet homme si bouillant, si enflammé pour la défense d'autrui , n'aurait pas pu se contenir pour ses griefs personnels; on l'eût vu au contraire s'irriter alors bien davantage. Car vous le savez, nos propres maux nous affectent plus que ceux des autres. Moïse, lui, quand on faisait tort à autrui, tirait vengeance de l'injure à l'égal de ceux. mêmes qui l'avaient soufferte; mais quant aux offenses dont lui-même était l'objet , il en faisait le sacrifice avec une grande patience; de sorte qu'il montrait en, lui, portées au plus haut point, les qualités opposées, la haine de l'iniquité d'une part, et de l'autre la longanimité. Et que devait-il donc faire, selon vous? Laisser l'injustice se commettre, et le mal se répandre par tout le peuple? Mais ce n'était pas là le devoir d'un chef de nation, ni le fait d'un homme patient et longanime; cela n'eût dénoté que l'apathie et l'abattement. Quand la gangrène s'étend et menace d'envahir le corps entier, vous ne blâmez pas le médecin qui en arrête les progrès par l'amputation : et vous dites qu'un homme fut la dureté même, parce qu'il voulut par un coup d'une certaine rigueur, retrancher un mal bien plus cruel que la gangrène et qui allait gagnant tout le peuple? Jugement inconsidéré, car à la tête d'un peuple pareil, pour mener une nation si intraitable, si dure et si rétive, il fallait réprimer les abus dès le principe, couper le mal à sa naissance, pour ne pas lui permettre d'aller plus avant. Mais, dira-t-on, il a englouti Dathan et Abiron. Eh quoi ! Fallait-il donc qu'il laissât fouler aux pieds le sacerdoce, renverser les lois de Dieu, détruire ce dont toutes choses dépendent, c'est-à-dire la dignité sacerdotale; fallait-il qu'il ouvrît à tout le monde le sanctuaire, et que, par sa faiblesse à l'égard de tels hommes, il livrât les enceintes sacrées à quiconque eût voulu y porter ses pas sacrilèges; fallait-il enfin que l'ordre fût partout boule. versé ? C'est là surtout ce qui eût été un acte, non de douceur, mais d'inhumanité et de cruauté, de laisser un si grand mal s'accroître, et, pour épargner deux cents hommes, d'eau perdre tant de milliers. En. effet, répondez, lorsque Moïse ordonna aux enfants de Lévi de massacrer leurs proches, qu'aurait-il fallu faire? Dieu était irrité, l'impiété allait (209) croissant et rien ne pouvait les soustraire à la colère céleste : Moïse aurait-il dû, laissant le fléau du ciel s'abattre sur toutes les tribus, livrer ainsi la race hébraïque à une extermination générale, et, le châtiment s'accomplissant, ne point s'occuper du péché, qui devenait alors irrémédiable. Ou bien n'a-t-il pas dû plutôt, par la punition corporelle et le meurtre de quelques hommes. enlever le péché, apaiser le courroux du ciel, et rendre Dieu propice a toux qui avaient commis de telles offenses? En examinant de cette manière la conduite du juste Moïse, vous trouverez que c'est principalement en cette circonstance qu'il nous montre sa douceur.

2. Mais nous laisserons les personnes qui aiment à s'instruire réfléchir là-dessus d'après ce que nous en avons dit, et afin de ne pas donner à l'accessoire des proportions plus grandes qu'au fond même du discours, revenons à notre sujet. Quel était-il? « Souviens-toi, Seigneur, de David, et de toute sa douceur (1) ; du serment qu'il fit au Seigneur, de la prière qu'il fit au Dieu de Jacob (2). » L'auteur du psaume parle d'abord de la douceur de David ; puis, omettant le récit de ce qui concerne Saül, les frères de David, Jonathas, ainsi que de la patience de David à l'égard du soldat qui l'avait abreuvé de mille outrages; passant également sous silence bien d'autres faits encore, il en vient à un autre point, qui était particulièrement l'objet d'un grand zèle. Et pourquoi procède-t-il ainsi ? Pour deux motifs : le premier, c'est que la douceur est la qualité qui plaît le plus à Dieu; « Car sur qui jetterai-je les yeux, » dit-il, « si ce n'est sur l'homme doux et pacifique, et qui redoute mes paroles? (Isaïe, LXVI, 2.) » L'autre motif, c'est que l'affaire la plus urgente, c'était la réédification du temple, la reconstruction de la ville, et le rétablissement des anciennes coutumes: c'est donc principalement à ce point qu'il se hâte d'arriver, et laissant le premier de côté comme évident et reconnu, (ce fait, manifeste pour tout le monde, c'est la douceur de David), il aborde ce dont il a surtout besoin pour le but qu'il se propose. En effet, que désirait-on voir? Le temple rebâti, et les anciens sacrifices rétablis. Et comme David s'était spécialement distingué sous ce rapport, l'auteur du psaume demande à Dieu, en récompense du zèle de David, la reconstruction du temple, et il dit : « Souviens-toi, Seigneur, de David, et de toute sa douceur ; du serment qu'il fit au Seigneur, de la prière, qu'il fit au Dieu de Jacob (2) : Je jure de ne point entrer sous l'abri de ma maison, de ne point monter sur le lit où est ma couche (3), de ne point donner de sommeil à mes  yeux , d'assoupissement à mes paupières (1), ni de repos à ma tête, jusqu'à ce que j'aie trouvé un lieu pour le Seigneur, un tabernacle pour le Dieu de Jacob (5). » Mais en quoi cela te concerne-t-il, demandera Dieu à l'auteur du psaume. C'est que, répondra-t-il à Dieu, je suis le descendant de David ; et comme son zèle vous fut agréable, comme vous lui promîtes en récompense d'affermir sa race et sa royauté, nous venons maintenant, à ce titre, réclamer l'effet de ce contrat. Or David n'avait point dit: Jusqu'à ce que j'aie bâti (car cette faveur ne lui avait pas été accordée), mais: « Jusqu'à ce que j'aie trouvé, un lieu pour le Seigneur, et un tabernacle. » Ainsi, l'auteur dit psaume ne parle pas de celui qui avait bâti le temple, et il met en avant celui qui avait promis de le bâtir , afin de vous apprendre quel grand bien c'est qu'une intention droite, et comment Dieu a coutume de réserver toujours une récompense pour la bonne volonté : c'est pour cela qu'il rappelle de préférence le souvenir de David, attendu que c'est plutôt lui, que son fils, qui a bâti le temple. L'un a promis de le construire, l'autre en a reçu l'ordre. Et voyez ici l'empressement de David. Non-seulement il dit qu'il n'entrera pas dans sa maison, qu'il ne montera pas sur sou lit, mais il déclare qu'il ne goûtera pas même sans tourment ce qui est de nécessité physique, tant qu'il n'aura pas trouvé un lieu et un tabernacle pour le Dieu de Jacob. Dieu reprochait aux Juifs le contraire lorsqu'il leur disait : « Vous habitez, vous autres, dans des maisons élégamment, lambrissées; et moi, ma maison est délaissée. (Aggée, 1, 4.) Jusqu'à ce que j'aie trouvé un lieu pour le Seigneur, un tabernacle pour le Dieu de Jacob. » Voyez encore par ce passage quel zèle, quelle âme pleine de sollicitude ! « Jusqu'à ce que j'aie trouvé un lieu pour le Seigneur , un tabernacle pour le Dieu de Jacob; » ainsi parle le Roi-Prophète, lui qui avait tout à ses ordres, c'est qu'il ne voulait pas simplement bâtir, il voulait que ce fût dans l'emplacement le plus convenable; le mieux approprié au temple; et pour cela lit avait besoin de chercher, tant son âme (210) était vivante ! « Car nous avons appris que l'arche a été à Ephratha, et nous l'avons trouvée dans les champs de la forêt (6). » Ici, l'auteur du psaume rapporte des faits anciens, pour indiquer que l'arche a précédemment erré pendant longtemps, allant de place en place ; c'est ce que signifie-: « Car nous avons appris qu'elle a été à Ephratha, » c'est-à-dire : nos pères nous ont raconté, nous savons par ouï-dire, que déjà, après avoir erré de tous côtés, dans les plaines et les campagnes, elle s'était ensuite fixée : eh bien ! puisse la même chose arriver encore aujourd'hui ! Par Ephratha, il entend ici la tribu de Juda, où elle avait été amenée après ses nombreux voyages. « Nous entrerons dans les tabernacles du Seigneur, « nous l'adorerons dans le lieu où se sont tenus ses pieds (7.) » Vous novez de quelles expressions matérielles il s'est servi, à cause de l'extrême grossièreté de ses auditeurs, en leur parlant de tabernacles de Dieu, de ses pieds, et d'un lieu, où ses pieds se sont tenus. Il désigne par tous ces mots l'endroit où était l'arche, parce que c'était de l'arche que sortaient des voix terribles qui, dans les affaires des Juifs, dissipaient les obscurités, et qui prédisaient l'avenir. « Lève-toi., Seigneur, pour te rendre au lieu de ton repos, toi et l'arche de ta sanctification (3). » Ou autrement : « De ta force. » Autrement encore : « De ta puissance.» Du reste, les deux sens  sont conformes à la vérité. Car c'était de l'arche que Dieu envoyait la sainteté, et les paroles écrites qui y étaient placées procuraient à la fois et !a sainteté et la force.

3. L'auteur du psaume a donc bien dit: oui, Dieu fit éclater une grande puissance par le moyen de l'arche, non pas une ou deux fois, mais souvent, comme par exemple lorsqu'elle fut prise par les habitants d'Azot, lorsqu'elle renversa les idoles, lorsqu'elle frappa ceux qui l'avaient prise, lorsqu'ayant été restituée elle arrêta le fléau; enfin, par d'autres merveilles encore qu'elle opérait là où elle était alors, elle manifestait sa vertu. Et que signifient ces mots : « Lève-toi pour te rendre au lieu de ton repos? » C'est-à-dire, mets un terme à nos marches errantes, aux déplacements de ton arche que nous portons avec nous et fais enfin qu'elle se repose. « Tes prêtres se revêtiront de justice (9). » Suivant une autre version : « Que tes prêtres s'enveloppent de justice, » et suivant une autre encore : « Que tes prêtres se revêtent de justice, » ce qui est certainement plus clair, car ce sont ici les paroles, non d'un homme qui prophétise, mais d'un homme qui prie et qui demande la possession de la vertu. Il appelle justice les cérémonies saintes, le sacerdoce, le culte, les sacrifices, les offrandes et aussi la régularité de la conduite, car c'est surtout des prêtres qu'elle doit être exigée. « Et tes saints seront dans l'allégresse, » lorsque ces choses arriveront. Voyez, il n'ambitionne ni la reconstruction de la ville, ni l'abondance des vivres, ni les autres genres de prospérité ; ce qu'il cherche c'est la dignité du temple, le repos de l',arche, la perfection des prêtres, les cérémonies sacrées, le culte, le sacerdoce. Puis, comme les Juifs demandaient aussi tout cela, mais qu'ils étaient coupables de beaucoup de péchés, il s'autorise encore de celui dont il descend . « A cause, » dit-il, « de David ton serviteur, ne repousse pas le visage de ton christ (10). » Pourquoi dit-il : « A cause de David ton serviteur? » Ce n'est pas seulement, veut-il dire, en faveur de la vertu de David, ni parce qu'il a montré tant de zèle pour la construction du temple, mais encore parce que tu as fait un pacte avec lui. « A cause de David ton serviteur , ne repousse pas le visage de ton christ.» Quel est ce christ? Celui qui, ayant reçu l'onction sainte, gouverne maintenant le peuple et est à la tête de la nation. « Le Seigneur a juré à David la vérité et il ne la démentira pas. Je placerai sur ton trône quelqu'un qui viendra du fruit de tes entrailles (11). » En effet, après avoir évoqué le souvenir de David et de sa vertu, ainsi que de son zèle relativement au temple, après avoir rappelé les événements d'autrefois et réclamé auprès de Dieu pour que le temple reparût avec ses premières institutions, l'auteur du psaume met en avant ce qui est pour lui l'objet capital, en reproduisant les conventions établies par Dieu. Et quelles sont-elles? « Je placerai sur ton trône quelqu'un qui viendra du fruit de tes entrailles. » Toutefois ce pacte n'a pas été fait purement et simplement, mais avec une certaine restriction. Quelle est-elle donc cette restriction ? Écoutez , l'Écriture ajoute : « Si tes fils gardent mon alliance et ces témoignages que je leur enseignerai, et si leurs fils les gardent dans la suite des siècles, ils seront assis sur ton trône (12). » Dieu ayant établi ces conventions avec les fils (211) de David, leur en remit l'acte entre les mains; et ceux-ci disaient en réponse : « Nous ferons et nous écouterons tout ce qu'a dit le Seigneur. » (Exode, XXIV, 7.) Puis, comme l'auteur du psaume voit que plusieurs d'entre eux ont transgressé les conventions, il reprend ta suite de son discours, il met tout en couvre pour trouver des paroles de consolation , et voici ce qu'il dit : « Car le Seigneur s'est choisi Sion, il l'a adoptée de préférence pour être a sa demeure (13). Elle est, dit-il, mon lieu de a repos dans la suite des siècles. C'est là que «j'habiterai, parce que je l'ai choisie de préférence (14). » Ce qui signifie, ce n'est pas un homme qui a choisi ce lieu , c'est Dieu même qui l'a désigné par condescendance pour leur faiblesse. Voici donc le sens : ce lieu que vous ayez choisi, que vous avez élu, que vous avez désigné, que vous avez jugé convenable, ne le laissez pas tomber en ruines, ne le laissez pas périr. Car vous avez dit : « J'y habiterai. » Mais il avait parlé ainsi aux conditions précitées. Quelles conditions donc? «Si tes fils gardent mon alliance. Je comblerai sa chasse (1) de mes bénédictions (15). » Un autre interprète traduit : « Sa nourriture. » Le mot chasse signifie ici l'abondance des vivres, des récoltes, ainsi Dieu souhaite que tout leur afflue comme de source. En effet, les Juifs étaient autrefois dans de telles conditions d'existence qu'ils ne ressentaient pas les nécessités physiques; lorsqu'ils avaient Dieu pour eux, il n'y avait chez eux ni disette, ni famine, ni peste, ni mort prématurée, ni aucun de ces fléaux tels qu'il en arrive souvent parmi les hommes : tout leur affluait comme de source, la main de Dieu corrigeant la faiblesse des choses humaines. L'auteur du psaume dit donc ici : Vous avez promis de bénir la chasse de Sion, c'est-à-dire, de lui fournir avec toute garantie l'abondance des choses nécessaires. « Je rassasierai ses pauvres de pains (15). Je revêtirai ses prêtres de salut et ses saints tressailleront d'allégresse (16). C'est là que je ferai paraître la puissance de David , j'ai préparé un flambeau a pour mon christ (17). Je couvrirai ses ennemis de confusion et sur lui fleurira ma sanctification (18). »

 

1. Comme cette version diffère notablement, par suite du changement d'une seule lettre grecque, du sens que l'on est habitué à voir à ce verset, il n'est pas inutile de remarquer, avec la bible de Vence et l’édition Migne de saint Jean Chrysostome, que Theran , venationem, est la vraie leçon, quoique plusieurs exemplaires, même anciens, des Septante, portent déjà Kheran  viduam. L'hébreu porte (****), qu'Aquila traduit par episitismon , cibum. (E. M.)

 

Voyez la prospérité résultant de toutes les conditions réunies, aucune des choses nécessaires ne leur manque, les prêtres sont en sûreté, le peuple dans la joie et le roi plein de force. Car ce qu'il appelle ici le flambeau promis au roi, c'est, ou la protection divine, ou le salut, ou la lumière, et ces avantages sont accompagnés du genre de prospérité le plus insigne. Quel est-il? Les ennemis seront couverts de honte et personne ne viendra corrompre tant de biens. Et l'auteur du psaume ne dit pas seulement la ruine, mais la honte, il veut que, restant en vie; ils soient couverts de confusion, qu'ils se cachent et que par les maux qu'ils endureront, ils témoignent de la force et de la prospérité de ce peuple. « Et. sur lui fleurira ma sanctification. » Que signifie : « Et sur lui? » Cela veut dire : Sur le peuple. « Ma sanctification. » Un autre interprète a mis : « La puissance; » un autre « Sa distinction ; » et un autre : « Ce qui le distingue. » Quelle est en définitive le sens de ce passage? Je crois que cela signifie le succès, la sécurité, la force, la royauté.

Les dons que je lui ai réservés dès le commencement, veut dire l'auteur du psaume, demeureront florissants et en pleine vigueur ils ne se flétriront ni ne dépériront; mais tout cela aura lieu, si la condition dont nous avons parlé plus haut continue à être observée. Quelle condition? « Si tes fils gardent mon alliance. » Car les promesses de Dieu, toutes seules, ne nous procurent pas les différents biens, si, de notre côté, nous ne faisons pas ce qui dépend de nous, et nous ne devons pas, comptant sur ces promesses, nous relâcher et nous endormir. Car il y a beaucoup de biens que Dieu a promis et qu'il ne donne pas, parce qu'il trouve que ceux qui en ont reçu les promesses en sont indignes; de même qu'il ne donné pas leur effet aux maux dont il nous avait menacés, lorsque ceux qui l'avaient irrité se convertissent ensuite et désarment sa colère. Instruits de ces vérités, ne nous laissons pas aller à la tiédeur en nous fiant aux promesses de Dieu, afin de ne point faire de chute, et en même temps, ne nous décourageons pas sous l'impression des menaces, mais convertissons-nous. Car c'est ainsi que nous pourrons obtenir les biens futurs, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

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