HOMÉLIE I.

 

HOMÉLIE I.

 

ANALYSE.

 

1. Excellence et utilité de l'Evangile de saint Jean. — Eloge de cet apôtre. —  Qui sont ceux qui peuvent comprendre son Evangile?

2. Dispositions nécessaires pour entendre la parole de Dieu. 3. serinons fréquents de saint Chrysostome.

4. Infamie des spectacles et des théâtres. — Obligations des chrétiens.

 

1. S'il se présente aux jeux publics un athlète ferme et courageux, qui ait déjà remporté le prix, les spectateurs accourent tous pour considérer sa contenance dans le combat, son adresse et sa force. Vous verriez alors, mes frères, le théâtre plein d'une multitude d'hommes, dont l'esprit et les yeux sont entièrement appliqués à tout voir, afin que rien de ce qui s'y passe, ne puisse leur échapper.

S'il arrive un excellent musicien, ces mêmes curieux remplissent également le théâtre ; quelque affaire qu'ils aient, nécessaire, pressante, de quelque nature qu'elle puisse être, ils la quittent pour aller prendre place en foule sur les gradins du théâtre, écouter avec grande attention le chant et le son des instruments, et juger si l'un et l'autre sont bien d'accord.

Voilà pour le vulgaire. Ceux qui sont versés dans la rhétorique en font autant à l'égard des orateurs; car il y a de même pour ceux-ci des théâtres, des auditeurs, des applaudissements, des battements de mains et des éclats de voix, et des critiques capables d'apprécier rigoureusement le talent des adversaires.

Si donc les orateurs, les joueurs d'instruments et les athlètes trouvent des auditeurs, des spectateurs si attentifs ; vous, mes frères, vous, avec quelle ardeur et quel zèle ne devez-vous pas venir ici? Ce n'est point un musicien ou un orateur qui vous appelle au spectacle, c'est un homme dont la voix du haut du ciel se fait entendre plus clairement que le tonnerre. En effet, par cette voix il a attiré, captivé et rempli tout l'univers, non par la grandeur et l'éclat du son, mais par une langue que le [101] mouvement de la grâce faisait parler. Et, ce qui est admirable, cette voix, qui se fait entendre si loin, n'a rien de rude, rien de désagréable, mais elle est plus douce, plus aimable que la musique la plus harmonieuse.

Ajoutons à cela, que c'est un homme très-saint, très-respectable, plein de tant de trésors et de secrets, et qui apporte de si grands biens, que ceux qui le reçoivent avec empressement, et qui savent le retenir avec eux, ne sont plus des hommes, ni ne demeurent plus sur la terre, mais s'élèvent au-dessus de toutes les choses terrestres; et, devenant semblables aux anges, ils sont sur la terre, comme étant déjà habitants du ciel. Cet enfant du tonnerre (Marc, III, 17) que Jésus aimait, qui est la colonne de toutes les églises du monde, qui a les clefs du ciel, qui a bu au calice de Jésus-Christ, et a été baptisé de son baptême, qui s'est reposé avec une grande confiance sur le sein du Seigneur, vient maintenant chez nous, non pour donner une pièce de théâtre, non couvert d'un masque pour jouer un rôle (ce n'est point de ces sortes de vanités qu'il doit nous entretenir) : il ne va pas monter à la tribune, aux harangues, ni danser dans l'orchestre ; il n'est pas couvert d'un habit d'or, mais il se présente à nous avec un vêtement d'une beauté extraordinaire, il est revêtu de Jésus-Christ ; ses pieds sont beaux (Rom. X,15), ils sont chaussés (Ephés. VI, 15) et tout prêts à partir pour aller annoncer l'Évangile de la paix; il a une ceinture, non sur son sein, mais autour de ses reins; elle n'est pas dorée ni d'un cuir couleur de pourpre, mais elle est tissue et formée de la vérité même.

Tel est celui qui s'offre à nous : son visage n'est pas couvert d'un masque, car il n'y a dans lui ni déguisement, ni fiction, ni mensonge; mais ayant la tête nue, il annonce la pure vérité. Il ne cherchera point à se montrer à ses auditeurs par son geste, son regard, sa voix, différent de ce qu'il est en réalité. Pour remplir sa mission, il n'aura besoin d'aucun accompagnement, ni de harpe, ni de lyre, ni d'aucun instrument pareil. C'est par sa voix qu'il fait tout, et cette voix fait entendre une harmonie plus salutaire et plus douce que le sonde la harpe ou de la musique la plus mélodieuse.

Tout le ciel est la scène, toute la terre est le théâtre, tous les anges sont ses spectateurs et ses auditeurs , et tous ceux d'entre  les hommes qui sont ou qui désirent devenir des an gel.

Voilà ceux qui peuvent attentivement entendre cette harmonie, et s'en inspirer pour leur propre conduite; voilà les dignes auditeurs. Tous les autres, semblables aux enfants, écoutent à la vérité mais ils ne comprennent rien à ce qu'ils ont écouté , parce qu'ils s'amusent à des bagatelles et à des puérilités (1). Adonnés aux ris et aux délices, livrés aux, richesses et à l'ambition, et ne songeant qu'à leur ventre, ils entendent véritablement quelquefois la divine parole, mais attachés qu'ils sont à des ouvrages de fange et de boue (2), ils ne font rien de grand , rien de noble, rien d'élevé.

Les puissances célestes accompagnent cet apôtre, elles voient avec admiration la beauté de son âme, sa prudence et cette brillante vertu, par laquelle il a attiré Jésus-Christ même dans son coeur, et reçu les grâces spirituelles cartel en quelque sorte qu'une lyre que les pierres précieuses et les cordes d'or dont elle est ornée, font briller, il fait retentir des sons spirituels qui ont quelque chose de grand et de sublime.

2. C'est pourquoi écoutons-le, mes frères, non comme le pécheur, ou comme le fils de Zébédée, mais comme un homme plein de « l'esprit qui pénètre ce qu'il y a de plus caché et dans la profondeur de Dieu (I Cor. II) », comme une lyre, dis-je, que l’Esprit-Saint pince et fait résonner. Ce n'est point la voix d'un homme que vous allez entendre, mais c'est la voix de Dieu. Tout ce qu'il vous dira est puisé dans les sources divines; dans ces secrets, dans ces mystères que les anges mêmes n'ont point connus, avant qu'ils aient eu leur accomplissement : car c'est avec nous, par la voix de Jean, c'est par nous qu'ils ont appris ce que nous avons connu nous-mêmes : un autre apôtre nous le déclare par ces paroles : « Afin que maintenant les principautés et les puissances connaissent par l'Église la sagesse de a Dieu si merveilleuse dans les différents ordres de sa conduite ». (Ehés. III, 10.) Si donc les Principautés, les Puissances, les Chérubins et les Séraphins ont appris ces choses de l'Église, il est évident que c'est avec une grande attention qu'ils les ont apprises : et certes, que les anges aient appris avec nous

 

1. Littéralement : à des gâteaux.

2. Vils. Lett. A des ouvrages de brique et de tuile.

 

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des choses qu'ils ignoraient, nous n'y avons pas peu de gloire: mais que ce soit aussi de nous qu'ils les ont apprises, je n'expliquerai point encore comment cela. est arrivé.

Ecoutons saint Jean avec modestie, gardons un grand silence, non-seulement aujourd'hui, ou dans le jour seulement auquel nous l'écoutons, mais aussi pendant toute notre vie : il est avantageux d'être en tout temps attentifs à sa voix. Si nous sommes curieux d'apprendre ce qui se passe à la cour, ce que fait l'empereur, ce qu'il a résolu de faire pour ses sujets, quoique souvent il n'y ait rien en cela qui nous regarde, nous devons beaucoup plus désirer de savoir ce que Dieu a dit, et surtout puisqu'ici tout nous importe, tout est pour nous., Jean nous donnera la connaissance de toutes ces choses, parce qu'il est l'ami du Roi, ou plutôt parce qu'il a en lui-même le Roi qui parle par sa bouche, et qu'il sait de lui tout ce qu'il apprend de son Père. Jésus-Christ dit : « Je vous ai appelé mes amis, parce que je vous ai fait savoir tout ce que j'ai appris de mon Père ». (Jean, XV, 15.) Or, si nous voyions descendre tout à coup du ciel quelqu'un qui nous promît de nous dire ce qui s'y passe, nous accourrions tous auprès de lui : accourons donc présentement de même.

Cet homme nous parle du haut du ciel : il n'est pas de ce monde, c'est Jésus-Christ lui-même qui le déclare : « Vous n'êtes point », dit-il, « de ce monde ». (Jean, XV,19.) L'Esprit-Saint dont il est rempli lui parle, cet Esprit qui est présent partout, qui connaît ce qui est en Dieu, de même que l'esprit de l'homme, qui est en lui , connaît ce qui se passe en lui (I Cor. II, 11), c'est-à-dire l'Esprit de sainteté, l'Esprit de vérité, qui conduit et mène au ciel, qui donne de nouveaux yeux, qui nous rend présentes les choses futures, et qui, quoique nous soyons encore dans notre chair, nous fait voir les choses célestes.

C'est pourquoi, mes frères, présentons-nous à lui avec un esprit. paisible et tranquille durant tout le cours de notre vie ; qu'aucun indifférent, aucun homme sans ferveur, aucun débauché, une fois entré ici, ne demeure tel qu'il était. Mais élevons-nous, au ciel, c'est là que l'évangéliste parle à ceux qui y vivent. Si nous sommes habitants de la terre, nous ne rapporterons aucun fruit. La doctrine de saint Jean n'est pas pour ceux qui mènent une vie

sensuelle et toute animale, de même que les choses terrestres ne le touchent et ne le regardent point. Certes, le tonnerre qui gronde dans l'air nous épouvante et nous effraye par son bruit confus ; mais la voix de Jean ne trouble point les âmes fidèles, elle les délivre au contraire du trouble et de la terreur, et n'est terrible qu'aux démons et aux esclaves des démons. Pour voir et pour connaître comment il les. effraye et les met en fuite, que notre esprit, que notre langue gardent un profond silence, mais surtout notre esprit : de quelle utilité serait-il que la langue fût dans le .silence, lorsque l'esprit serait dans l'agitation et dans le trouble? Je demande la paix de l'âme, parce que je veux que l'âme soit attentive et m'écoute. Que la cupidité, l'amour de la gloire, que la colère, ce cruel tyran, que toutes les autres passions cessent donc de nous agiter : l'oreille qui n'est pas bien purifiée ne peut dignement entendre, ni pleinement concevoir la sublimité de ces paroles, la formidable grandeur de ces ineffables mystères,- en un mot, l'excellence de ces divins oracles. Si, faute de prêter une exacte attention, il est impossible de bien apprécier un air joué sur la flûte ou la lyre, comment l'auditeur appelé à entendre une. voix mystique, le pourra-t-il si son âme sommeille?

3. Voilà pourquoi Jésus-Christ nous donne cet avertissement : « Gardez-vous de donner les choses saintes aux chiens, et: ne jetez point vos perles devant les pourceaux. ». (Matth. VII, 6.) Il appelle ses paroles des perles (quoiqu'elles soient infiniment plus précieuses que ne le sont celles-ci), parce que les perles sont ce qu'il y a de plus précieux sur la:terre. Il a coutume aussi de comparer leur douceur au miel, non que le miel puisse l'égaler, mais parce que. nous n'avons rien de plus doux. Mais qu'elles surpassent en effet, et de beaucoup, et le prix des pierres précieuses, et la douceur du miel; si vous en doutez, écoutez ce qu'en dit le Prophète : « Elles sont plus désirables que l'abondance de l'or et des pierres précieuses, et plus douces que n'est le miel, et qu'un rayon plein de miel» (Ps. XVIII, 11 et l2); mais pour ceux-là seulement qui se portent bien; aussi a-t-il ajouté : « Car votre serviteur les garde ». Et ailleurs encore, après avoir dit : douce, il joint: à moi : « Que vos paroles», dit-il, « me sont douces ! » Et pour marquer leur excellence, il ajoute : [103] « Elles le sont plus que le miel et le rayon (1) de miel ne le sont à ma bouche ». (Ps. CXVIII, 103.) Le prophète parle de la sorte, parce que son âme était pure et saine. N'entrons donc pas ici, si nous sommes malades, et ne mangeons de ce pain qu'après avoir purifié nos âmes. Voilà pourquoi tant de paroles et un si long discours : avant d'arriver à notre texte j'ai voulu vous préparer et vous porter à purifier vos âmes, afin que chacun de vous se guérît de toutes ses maladies, et n'abordât ce texte sacré qu'avec une âme exempte de colère, de soucis, d'inquiétudes terrestres et de toute autre passion, comme s'il allait entrer dans le ciel. Nous ne pourrions faire ici aucun profit considérable, si nous n'avions auparavant purifié nos âmes.

Qu'on ne me dise point : mais comment se préparer? le temps qui nous reste jusqu'à la prochaine assemblée est très-court. A quoi je répondrai : Vous pouvez, mes frères, vous pouvez changer de vie, non-seulement dans l'espace de cinq jours, mais vous le pouvez même en un instant.

Répondez-moi à votre tour, je vous le demande : Est-il quelqu'un de plus scélérat qu'un larron et un assassin? N'est-ce pas là le comble de l'iniquité? Toutefois un larron est parvenu du premier coup au faîte de la vertu, il est entré dans le paradis, et n'a pas eu besoin pour cela de plusieurs jours, ni de la moitié d'un jour, mais seulement d'un petit moment: on peut donc changer de vie en un instant, et de boue que l'on était auparavant, on peut devenir un or pur; comme ce n'est point par nature que nous sommes ou vertueux, ou vicieux; le changement est facile, notre volonté étant libre et nullement nécessitée. « Si vous voulez et si vous m'écoutez » dit l'Ecriture, « vous serez rassasiés des biens de la terre ». (Isai. I, 19.)

Ne le voyez-vous pas, mes frères, qu'il ne faut que la seule volonté ? non point cette volonté banale qui ne fait défaut à personne, mais une volonté ferme et vigilante. Je le sais fort bien : il n'y a personne qui ne veuille aller promptement au ciel; mais c'est par les oeuvres qu'il faut montrer sa volonté. Le marchand qui veut s'enrichir, ne se contente pas

 

1. Le rayon. N. Vulg. dit seulement le miel, mais le saint Auteur n'est pas le seul qui ajoute : et le rayon de miel. Saint Ambroise , saint Jérôme , salut Augustin , et les anciens psautiers lisent de même : Super met et favum ori meo.

 

d'en avoir la pensée et la volonté, mais il fait construire un vaisseau, il engage des matelots, prend un bon pilote, équipe son vaisseau de toutes choses, il emprunte de l'argent, traverse les flots, il va dans les pays étrangers, il s'expose à beaucoup de périls, et souffre tous les maux que connaissent ceux qui ont coutume d'aller sur mer. C'est de cette manière que nous devons faire connaître notre volonté. Nous avons aussi nous-mêmes à naviguer, non d'une terre à une autre, mais de la terre au ciel. Préparons donc nos âmes à cette navigation, afin qu'elle nous conduise au ciel : pourvoyons-nous de matelots obéissants et d'un bon navire, si nous ne voulons être en butte aux périls, aux naufrages du monde, ou être emportés par le vent de l'orgueil; si nous voulons être alertes et dispos. Que si nous nous pourvoyons ainsi d'un navire , d'un pilote et de nautoniers, notre navigation sera heureuse, nous obtiendrons le secours du Fils de Dieu, ce vrai pilote, qui ne permettra pas que notre esquif soit submergé, mais qui, au fort des plus terribles orages, commandera aux vents et à la mer (Matth. VIII, 26), et fera succéder lin grand calme à la tempête.

4. Venez à l'assemblée prochaine, mes chers frères, avec ces dispositions, si vous désirez en profiter, et garder en dépôt dans votre coeur ce qu'on vous dira. Que personne ne soit « chemin », que personne ne soit « pierre », que personne ne soit « rempli d'épines». (Luc, VIII, 5 et suiv.) Faites de vos âmes une terre bien cultivée, et nous sèmerons avec ardeur, quand nous verrons une terre franche. Alois si nous trouvons une terre pierreuse et en friche, excusez-nous de ne vouloir pas travailler en vain; car si, cessant de semer, nous commencions par arracher les épines... d'un autre côté, jeter la semence dans une terre inculte, serait une conduite insensée.

Il n'est point permis à un homme qui assiste à ces entretiens de participer à la table des démons (I Cor. X, 21) ; car quelle société peut-il y avoir entre la justice et l'iniquité (Ibid. VI, 24 )? vous êtes auditeurs de Jean, vous apprenez de lui des choses qui sont de l'Esprit de Dieu : et vous iriez ensuite entendre des courtisanes qui disent des obscénités (1) et font des

 

1. Des femmes montaient sur le théâtre comme les bouffons, et jouaient tous les mêmes personnages; leurs paroles et leurs gestes étaient pleins d'ordures et d'obscénités, ce qui excitait souvent le zèle de notre saint Docteur.

 

 

 

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représentations encore plus obscènes; et vous iriez voir des infâmes échanger des soufflets sur la scène 1 Comment pourrez-vous vous purifier, après vous être vautré dans un bourbier si immonde? Est-il nécessaire de faire ici le détail de toutes ces indécences? Dans ces lieux tout est ris dissolus, tout est infamie, tout est injure atroce, tout est traits satyriques, tout est débauche , tout est perdition. Je vous le dis, et je vous le déclare à vous tous : qu'aucun de ceux qui participent à cette table, n'aille corrompre son âme à ces spectacles pernicieux. Tout ce qui s'y dit, tout ce qui s'y fait est pompe de Satan.

Vous tous qui avez été initiés à nos saints mystères, vous savez à quelles conditions nous vous avons reçus, et ce que vous nous avez promis, ou plutôt à Jésus-Christ, puisque c'est lui-même qui vous initie : vous savez ce que vous lui avez dit, quelle parole vous lui avez donnée sur les pompes de Satan, comment vous avez renoncé et à Satan et à ses anges; et vous avez promis de n'y point retourner? Celui donc qui viole ces promesses a infiniment à craindre de se rendre indigne de ces mystères. Ne voyez-vous pas qu'à la cour ce ne sont pas ceux qui ont commis des fautes dans leurs charges, mais ceux qui s'en sont acquittés avec honneur, qu'on élève aux premières dignités, qu'on fait entrer au conseil du roi, et que l'on met au rang de ses amis? Il nous est venu du ciel un ambassadeur, que Dieu nous envoie lui-même pour nous parler de choses très-importantes et très-nécessaires. Niais vous, sans vous mettre en peine de savoir ce qu'il vous veut, ou ce qu'il a à vous dire, vous courez aux spectacles écouter des bouffons. Une telle conduite ne mérite-t-elle pas les foudres et toute la colère du ciel? Car, comme il n'est pas permis de participer à la table des démons, il ne l'est pas non plus d'assister à ces démoniaques assemblées , ni de se présenter vêtu d'un habit sale à cette table magnifique, couverte de toutes sortes de mets exquis, que Dieu a dressée lui-même, et dont la vertu est si grande, qu'elle élève tout d'un coup dans le ciel ceux qui y participent, si toutefois ils sont attentifs et vigilants. Oui, certes, celui qu'enchante constamment cette divine parole , ne reste pas sur cette terre vile et abjecte: il prend des ailes, il s'envole, il entre dans la sublime et céleste région, où il jouit de ses biens immenses, desquels puissions-nous tous entrer cri possession, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui et avec qui gloire soit au Père et au Saint-Esprit, aujourd'hui et toujours, et dans tous les siècles des siècles! Ainsi soit-il.

 

 

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