Analyse.
1. De la répugnance de saint Paul à punir ; de la sainte chaleur
avec laquelle il multiplie les avertissements.
2. Sur le Christ crucifié, selon la faiblesse, et vivant par la
vertu de Dieu. De la faiblesse et de ses diverses
espèces ; différents sens du mot grec qui l'exprime.
3. Les apôtres, à l'imitation de Jésus-Christ, acceptent les
souffrances, non par faiblesse, mais par la grâce et par la force d'en-haut. De la puissance qui se manifeste en supportant les
traitements mimes qui semblent témoigner de la faiblesse.
4 et 5. La foi ne suffit pas pour mériter les dons de l'Esprit ;
il faut y joindre les bonnes moeurs. Admirable patience
et charité de saint Paul; ses prières à Dieu, non-seulement
pour être dispensé de punir, mais pour que la conduite des fidèles soi pure de tout
péché; affection paternelle de l'apôtre pour ses disciples. Combien il était
exempt de vaine gloire. De la véritable gloire ; moyens de l'acquérir.
1. Les passages abondent où Paul montre, et sa sagesse , et l'ardeur de sa charité ; c'est surtout ici que son coeur se révèle, que se fait voir sa chaleur dans les avertissements , son hésitation, sa répugnance à punir. Ce n'est pas du premier coup qu'il châtie les coupables, il les a avertis une fois, deux fois; et maintenant il ne se décide pas encore à, punir les désobéissances, il les avertit une fois de plus par ces paroles, il leur dit : « Voici la troisième fois que je me dispose à vous aller voir »; avant de me rendre auprès de vous, je vous écris encore. Ensuite ne voulant pas que cette hésitation de sa part produise le relâchement, il trouve encore, voyez, le moyen d'ajouter à la correction ; il continue ses menaces , il frappe de nouveaux coups, il dit « Si je viens encore une fois, je ne pardonnerai pas; et j'appréhende que je ne sois obligé d'en pleurer plusieurs ». Cette conduite, ce langage, c'est pour imiter Notre-Seigneur, le Maître de toutes les créatures ; car Dieu ne se lasse pas de menacer, souvent il avertit; mais on le voit bien moins souvent châtier et punir. C'est ce que fait Paul : voilà pourquoi il disait auparavant: « C'est pour vous épargner que je n'ai point voulu retourner à Corinthe ». (II Cor. I, 23.) Qu'est-ce que cela veut (174) dire: « C'est pour vous épargner? » C'est-à-dire: J'avais peur de trouver en vous de pécheurs incorrigibles , j'avais peur d'être obligé de châtier, de punir. Ici, il exprime 1a même pensée de cette manière : «Voici la troisième fois que je me dispose à vous aller voir. Tout se jugera sur le témoignage de deux ou trois témoins ». L'apôtre rapproche une parole qui est dans l'Ecriture d'une autre (lui n'y est pas ; c'est ainsi qu'il dit ailleurs: « Celui qui s'unit à une prostituée, est un même corps avec elle; car ceux qui étaient deux, dit l'Ecriture, ne seront plus qu'une chair ». (I Cor. VI, 16.) II est certain pourtant qu'il n'est question dans l'Ecriture, que du mariage légitime ; mais l'apôtre, tout en détournant ces paroles de leur véritable, objet, les emploie d'une manière utile, afin d'inspirer à l'adultère plus de terreur. Il fait de même ici; ces témoins dont il parle ne sont autre chose que les visites et les menaces qu'il a faites aux Corinthiens. Voici ce qu'il veut dire: Ce que je vous ai dit une fois, deux fois,, quand j'étais auprès de vous, je vous le répète en ce moment par lettres. Si vous m'écoutez, je n'ai plus rien à désirer; si vous ne m'écoutez pas, je serai forcé de tenir ma parole, et d'en venir aux châtiments. Aussi dit-il : « Je vous ai prévenus, et je vous préviens encore, au moment de vous aller voir; j'ai beau être loin de vous, je vous écris, à ceux qui ont péché auparavant, et à tous les autres, que, si je retourne auprès de vous, je ne pardonnerai pas (2) ». Car si tout doit dépendre de. deux ou trois témoins, si je vous ai visités à deux reprises, si je vous ai parlé, ce que je vous ai dit, je vous le répète encore .maintenant dans ma lettre; je serai donc désormais forcé de prouver la vérité de mes paroles. N'allez pas croire que mes lettres ne vaillent pas ma présente ; ce que je vous disais , moi présent , je vous l'écris en ce moment, avec tout autant d'autorité, loin de vous. Comprenez-vous cette sollicitude paternelle,? Comprenez-vous la sagesse , la prévoyance de, l'apôtre? Il ne garde pas le silence, il n'inflige pas non plus de punition, il accumule les avertissements, il se borne à menacer d'une manière constante, et il diffère le châtiment : ce n'est que, s'ils demeurent incorrigibles qu'il les menace d'en venir à la punition réelle. Mais quel avertissement avez-vous donné de vive voix, et qu'écrivez-vous de loin? « Si je retourne, je ne pardonnerai pas ». il a commencé par montrer, qu'à moins d'être forcé, il ne peut se résoudre à cette rigueur ; il a parlé des pleurs qu'il serait obligé de verser ; il a parlé de son humiliation : « Et qu'ainsi Dieu ne m'humilie, lorsque je serai revenu chez vous, et que je ne sois obligé d'en pleurer plusieurs, qui ont déjà péché, et qui n'ont pas fait pénitence »; pour se justifier devant eux, il leur rappelle qu'il les a avertis une, fois, deux fois, trois fois, qu'il fait tout, qu'il emploie tous les moyens, pour repousser la nécessité dés châtiments, pour les rendre meilleurs en les effrayant par ses paroles; ce n'est qu'à la fin qu'il se sert de ces dures et menaçantes expressions : « Si je retourne , je ne pardonnerai pas ». Il ne dit point: Je châtierai, je punirai , j'exigerai une réparation; il exprime encore d'une manière paternelle même la punition, il montre que ses entrailles se troublent, que son âme s'afflige avec leur âme, que c'est pour cette bonté dont ils sont l'objet qu'il a toujours différé de les punir. Mais il ne veut plus laisser croire quil se bornera encore à attendre, à menacer en paroles ; voilà pourquoi il a dit d'abord: « Tout se jugera sur le témoignage de deux ou trois témoins », et pourquoi il a ajouté: « Si je retourne, je ne pardonnerai pas ». Ce qui revient à dire : Je n'hésiterai pas plus longtemps, si je vous trouve incorrigibles; (puisse ce malheur ne pas arriver !) je punirai, n'en doutez pas, et je tiendrai ma parole. Ensuite, il s'emporte, il s'irrite, il s'indigne contre ceux qui le représentent comme un homme faible, qui tournaient en dérision l'effet produit par sa personne, et qui disaient : « Lorsqu'il est présent, il paraît bas en sa personne, et méprisable en son discours » (II Cor. X, 10); c'est à eux qu'il adresse cette apostrophe : « Est-ce que vous voulez éprouver le Christ qui parle en moi (3) ?» C'est un coup donné à ses détracteurs, et en même temps, pour ,les fidèles, un avertissement. Ce qui revient à dire: .Puisque vous tenez à éprouver si le Christ habite en moi, et que vous me demandez dés comptes, et que vous me tournez en ridicule comme un homme vil et méprisable, entièrement dépourvu de la force d'en-haut, vous saurez que nous n'en sommes pas dépourvu, à la première occasion que vous nous donnerez de vous la faire sentir, (puisse ce malheur (175) ne pas arriver!) Eh quoi? Répondez-moi Tenez-vous à les châtier, parce qu'ils veulent faire une expérience,? Nullement, répond l'apôtre; car si j'y eusse tenu, je les aurais châtiés à la première faute , je n'aurais pas attendu. Evidemment, ce n'est, pas là ce qu'il cherche, et ce qu'il dit plus loin le montré avec une suffisante clarté : « Je prie Dieu , que vous ne commettiez aucun mal, non afin que nous ne soyons pas mis à l'épreuve, mais afin que vous soyez vous-mêmes éprouvés, vous, et que nous n'ayons pas nous-même l'occasion de nous montrer à l'épreuve ».
2. Donc ce qu'il dit ne signifie pas qu'il tienne à en venir aux effets ; c'est un cri de colère contre ceux qui le méprisaient. Quant à moi, dit-il, je ne désire pas vous faire faire: cette expérience; mais si vous êtes cause que l'expérience se fait, si vous me provoquez, la réalité des faits vous instruira. Voyez encore ce qu'il y a de gravité dans, sa parole. Il ne dit pas : puisque vous voulez m'éprouver, mais, éprouver « Le Christ qui parle en moi »: il montre ainsi que c'est envers le Christ qu'ils ont péché. Il ne dit pas : le Christ qui habite en moi, mais, « Qui parle en, moi », montrant par là que ses paroles sont inspirées par lEsprit. S'il n'en montre pas a force, s'il ne châtie pas encore, c'est qu'en cessant de parler de lui-même pour montrer le Christ, il rend ses menaces plus terribles; il ne fait pas preuve de faiblesse , il a -la force pour lui, mais il prouve sa longanimité. Qu'on se garde bien d'imputer sa patience à, faiblesse.,Qu'y a-t-il d'étonnant à ce qu'il ne fonde pas sur les pécheurs, à ce qu'il ne les réduise pas sur-le-champ à lui faire réparation, à ce qu'il montre sa patience, sa longanimité-, lorsque le Christ a supporté qu'on le mît en croix, et crucifié, n'a pas envoyé le châtiment? Voilà pourquoi l'apôtre ajoute : « Qui n'est point faible devant vous, mais puissant parmi vous. Car encore qu'il ait été crucifié selon la faiblesse , il vit néanmoins par là vertu de Dieu (4) ». Ces paroles sont fort-obscures, et peuvent troubler les faibles. C'est pourquoi il est nécessaire de les expliquer, de préciser le sens es expressions qui présentent le plus d'obscurité, pour prévenir les scandales des esprits trop peu avancés.
Que signifie donc le mot « Faiblesse », et quel sens l'apôtre y a-t-il attaché? Voilà ce qu'il faut nécessairement comprendre. Un seul mot, eu effet, peut avoir bien des sens. On entend, par le mot grec dont le premier sens est faiblesse, astheneia, les maladies du corps : de là, dans l'Evangile : « Voyez, celui que vous aimez, asthenei , est faible , est malade, à propos de Lazare » (Jean, XI , 3, 4) ; et Notre-Seigneur disait : « Cette maladie, astheneia, n'est pas mortelle » ; et Paul, au sujet d'Epaphrodite : « Car il a été en effet malade , esthenese jusqu'à la mort, mais Dieu a eu pitié de lui » (Philipp. II, 27) ; et à propos de Timothée : « Usez d'un peu de vin à cause de votre estomac et de vos fréquentes indispositions,astheneias, faiblesses , maladies ». (I Tim. V, 23.) Toutes ces expressions marquent des maladies du corps. Maintenant le même mot indique le manque de solidité dans la foi, l'imperfection, ce que la foi a d'incomplet. C'est ce que Paul marquait par ces paroles : « Recevez avec charité celui qui est faible dans la foi, sans contester avec lui » et encore : « L'un croit qu'il lui est permis de manger de toutes choses, celui qui est faible ne mange que des légumes » (Rom, XIV, 1, 2); faible, ici, veut dire faible dans la foi. Voilà donc déjà deux sens du mot grec signifiant faiblesse, du mot astheneia a encore un troisième sens. Quel est-il? Les persécutions, les menées insidieuses, les attaques, les tentations, les dangers mortels. C'est ce que l'apôtre montré en disant : « C'est pourquoi j'ai prié trois fois le Seigneur, et il m'a répondu : Ma grâce vous suffit, car ma puissance éclate dans la faiblesse ». (II Cor. XII, 8, 9.) Qu'est-ce que cela veut dire : « Dans la faiblesse? » Dans les persécutions, dans les dangers, dans les tentations, dans les trames perfides, dans les périls où la mort menace. C'est encore en ce sens que l'apôtre disait : « Ainsi je me complais dans la faiblesse ». (Ibid. 10.) Et ensuite , expliquant de quelle faiblesse il parlait, il ne dit pas qu'il voulût faire entendre par là, soit quelque fièvre, soit quelque incertitude en ce qui concerne la foi; mais que dit-il? « Dans les outrages, dans les persécutions, dans les nécessités, dans les angoisses, dans les coups, dans les prisons, afin que la puissance de Jésus-Christ habite en moi. Car lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort », C'est-à-dire, c'est quand on me persécute , quand on me chasse, quand on veut me faire du mal, c'est alors que je suis fort, c'est alors (176) que je triomphe le plus, que j'ai la victoire sur ceux qui veulent me nuire, et je la dois à l'abondance de la grâce qui réside en moi.
C'est dans le troisième sens que Paul emploie ici le mot faiblesse, et ce qu'il dit revient à ceci : Il veut, comme je l'ai déjà dit, ruiner ce qu'on affirmait de sa personne qui paraissait vile et méprisable à ces gens-là. Ce n'est pas assurément qu'il voulût se faire valoir, ni paraître ce qu'il était réellement, ni étaler la puissance qu'il avait de châtier et de punir; ce qui est si vrai, que c'était précisément pour cette raison qu'il passait pour méprisable. Donc comme ces pensées où l'on était, produisaient un grand relâchement, l'engourdissement des esprits, empêchaient les repentirs, l'apôtre saisit une occasion favorable, s'exprime vigoureusement à ce sujet, et montre que ce n'est pas par faiblesse qu'il s'abstient, mais par longanimité. Ensuite, jé l'ai déjà dit, cessant de parler de lui, il fait intervenir le Christ pour augmenter la terreur et grandir l'effet de la menace. Ce qu'il dit revient à ceci : Eh bien, supposez que j'agisse que je soumette les pécheurs à des punitions, à des châtiments, est-ce que c'est moi qui inflige la punition, le châtiment? C'est celui qui habite en moi, le Christ lui-même. Si vous n'avez pas la foi sur ce point, si vous tenez à faire l'expérience, les oeuvres réelles de celui qui habite en moi, vous apprendront vite la vérité : car il n'est point faible devant vous, mais-il est puissant. Pourquoi l'apôtre a-t-il ajouté « Devant vous », car le Christ est puissant partout? Il n'a qu'à vouloir pour châtier les infidèles, les démons, tout ce qu'il lui plait. Pourquoi donc cette addition? C'est une parole très-incisive pour rappeler aux gens une expérience qu'ils ont déjà faite; ou peut-être Paul entend-il leur dire que la puissance de Jésus-Christ s'est, assez montrée à eux pour qu'ils doivent se corriger. C'est ce qu'il exprimait ailleurs : « Qu'ai-je à faire de juger ceux qui sont dehors? » (I Cor. V, 12.)
3. Pour ceux qui sent dehors, dit l'apôtre, c'est au jour du jugement qu'ils s'entendront demander la réparation de leurs péchés; mais pour vous , c'est maintenant que vous la subirez, afin d'être affranchis de l'autre. Eh bien, cette pensée pleine d'une sollicitude qu'inspire l'affection paternelle, voyez comme il l'exprime d'une manière terrible et avec quelle passion : « Qui n'est peint faible devant vous, mais puissant parmi vous. Car encore qu'il ait, été crucifié, selon la faiblesse, il vit néanmoins par la vertu de Dieu ». Qu'est-ce à dire : « Encore qu'il ait été crucifié selon la faiblesse? » Quoiqu'il ait consenti, dit l'apôtre, à subir un supplice qui semble autoriser des soupçons de faiblesse, il n'y a rien en cela qui diminue sa puissance; elle subsiste inexpugnable, et ce qui semble une preuve réelle de faiblesse, ne lui a porté aucune atteinte; au contraire, c'est la preuve la plus éclatante de la force qui est en lui, qu'il ait pu supporter un pareil traitement sans que sa puissance en ait été amoindrie. Donc il ne faut pas que le mot de faiblesse vous trouble en effet, ailleurs encore, il dit : La folie de « Dieu est plus sage que l'homme, et la faiblesse de Dieu est plus forte que l'homme » (I Cor. I, 25); évidemment. il n'y a en Dieu ni folie ni faiblesse, mais c'est une allusion qu'il fait à la croix pour exprimer les idées des incrédules à ce sujet. Ecoutez donc l'apôtre s'expliquant lui-même : « La parole, de la croix est une folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, c'est la puissance de Dieu et encore : « Nous prêchons, nous, un Dieu crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les Grecs, le Christ qui est, pour ceux qui sont appelés ou Juifs ou Grecs, la puissance et la sagesse de Dieu » (I Cor. I, 18, 23, 24) ; et encore « L'homme animal ne reçoit pas les choses de l'esprit ; car, pour lui, c'est folie ». (I Cor. II, 14.) Voyez-le partout exprimant les idées, des infidèles qui regardent comme une folie, comme une faiblesse, l'acte de ta croix. C'est de cette manière qu'ici encore il ne parle pas d'une faiblesse réelle, mais de Ce qui était regardé comme une faiblesse par les infidèles. Il ne dit donc pas que celui qui fut mis en croix était un être faible ; loin de nous cette pensée. Qu'il lui fut possible d'échapper à là croix, c'est ce qu'il a montré par tous les moyens, tantôt renversant ceux qui veulent le saisir, tantôt détournant les rayons du soleil, desséchant le figuier, aveuglant ceux qui l'approchent, opérant d'autres actes innombrables de sa1puissance; que signifie donc ce que dit l'apôtre, « Selon la faiblesse? » C'est que si le Christ a été crucifié, s'il a supporté d'être victime des dangers et des haines (nous avons montré qu'aux dangers, aux attaques de la haine l'apôtre donne le nom d'astheneia, (177) de «faiblesse »), sa force pourtant n'en a reçu nulle atteinte. Mais l'apôtre parlait ainsi pour s'approprier ce qui ressort de cet exemple. Comme on voyait que les apôtres persécutés; chassés, méprisés, ne songeaient ni à se défendre, ni à attaquer, Paul enseigne que ce n'est ni par faiblesse qu'ils supportent de pareils traitements , ni par impuissance de les écarter, et il s'élève jusqu'au souverain Maître du monde pour en déduire sa démonstration; lui-même, dit-il, a été mis en croix, chargé de fers, a souffert d'innombrables douleurs, et il ne repoussait pas ses ennemis, il endurait tout, il supportait tous les traitements qui semblent des preuves de faiblesse, et par là il manifestait la force qui est en lui, puisque, tout en s'abstenant de repousser les attaques et de se venger, il n'a reçu absolument aucune atteinte. La croix n'a donc pas supprimé la vie, n'a pas mis obstacle à la résurrection, le Christ est ressuscité et il vit. Lorsqu'on vous parle de croix et de vie, entendez cela de l'humanité de Jésus-Christ, car c'est le sujet de tout ce discours. Si l'apôtre dit : « Par la vertu de Dieu » (ce n'est pas que Jésus-Christ ne fut pas assez puissant pour revenir de lui-même à la vie quant à la chair; il n'aurait. pas refusé de dire par la vertu du Père et élu Fils. En disant : « Par la vertu de Dieu »), c'est de la vertu de Jésus-Christ qu'il parle. Ce qui preuve que c'est le Christ lui-même qui a ressuscité, (lui a le pouvoir de ressusciter sa chair, écoutez : « Détruisez ce a temple, et je le rétablirai en trois jours ». (Jean, II, 19.) S'il dit que tout ce qui lui appartient, appartient à son Père, ne vous troublez pas : « Car tout ce qui appartient à mon a Père est à moi », dit-il (Jean, XVI, 15) ; et encore : « Tout ce qui est à moi est à vous, et a tout ce qui est à vous est à moi ». (Ibid. XVII, 10.) Donc, dit l'apôtre, de même que ce Dieu crucifié n'a reçu aucune atteinte, de même ne souffrons-nous aucun mal, nous que l'on persécute, nous à qui l'on fait la guerre. Voilà pourquoi Paul ajoute : « Nous sommes faibles aussi avec lui, mais nous vivrons avec lui par la vertu de Dieu ». Que veut dire : «Nous sommes faibles avec lui? » Nous sommes persécutés, chassés, nous souffrons les maux les plus rigoureux. Mais que signifie « Avec lui ? » Par la prédication; dit-il , et par la foi en lui. Que si nous endurons des choses sinistres, des afflictions à cause de lui, (177) il est évident que nous devons aussi être heureux avec lui ; voilà pourquoi Paul a ajouté « Mais nous sommes sauvés avec lui par la vertu de Dieu. Examinez-vous vous-mêmes. pour voir si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas vous-mêmes que Jésus-Christ est en vous, si ce n'est que vous soyez déchus? Mais j'espère que vous reconnaîtrez que nous, nous ne sommes pas déchus (5, 6) ». En effet, après leur avoir dit que, s'il ne les traite pas sévèrement, ce n'est pas qu'il ne porte pas le Christ en lui, mais c'est qu'il veut imiter la longanimité du Christ crucifié, du Dieu qui ne se défend point; il s'y prend encore d'une autre manière pour arriver au même but; il trouve dans les disciples une preuve encore plus forte à l'appui de son discours. Mais est-il nécessaire de vous parler de moi, d'un maître chargé, dit-il, de tant de soins, à qui la terre entière a été confiée, et qui a donné tant de signes de sa mission? Vous n'avez, sous, simples disciples, qu'à vous examiner vous-mêmes, vous verrez que même en vous réside le Christ; s'il réside en vous, à bien plus forte raison réside-t-il dans le maître. Oui, si vous avez la foi, le Christ est aussi en vous. Car ceux qui avaient la foi faisaient des miracles alors. Voilà pourquoi Paul ajoute . « Examinez-vous vous-mêmes, éprouvez-vous vous-mêmes, pour voir si vous êtes dans la foi. Ne reconnaissez-vous pas vous-mêmes que Jésus-Christ est en vous, si ce n'est que vous soyez déchus? » Or, s'il est en vous, à bien plus forte raison est-il dans le Maître. Quant à moi, il me semble parler ici de la foi qui fait des miracles. Car, dit-il, si vous avez cette foi , le Christ est en vous, « si ce n'est que vous soyez déchus ».
4. Voyez-vous comme il prend de nouveau un accent terrible, comme il leur montre victorieusement que le Christ est en lui ? L'apôtre me semble ici faire allusion à leur conduite. En effet, la foi ne suffisant pas pour attirer la vertu active de l'Esprit, et lui leur disant, si vous êtes dans la foi, vous avez le Christ en vous, comme il arrivait que plusieurs n'avaient pas cette vertu active, quoiqu'ils eussent la foi , il leur dit résolument : « Si ce n'est que vous soyez déchus», si ce n'est que vos moeurs soient corrompues. « Mais j'espère que vous reconnaîtrez que nous, nous ne sommes pas déchus ». La suite naturelle des (178) idées était, si vous êtes déchus, nous ne le sommes pas, nous; ce n'est pas ainsi que Paul s'exprime ; il ne veut pas les frapper durement; il s'enveloppe d'obscurité; il ne veut- ni découvrir au grand jour sa pensée, en disant, vous êtes déchus; ni procéder par interrogation, en disant: seriez-vous déchus? il glisse tout en indiquant sa pensée d'une manière obscure : « Mais j'espère que vous reconnaîtrez que nous, nous ne sommes pas déchus ». Il y a encore ici une menace sévère, un accent terrible. Puisque vous tenez maintenant, dit-il, à ce que le châtiment exercé contre vous, vous serve de preuve, nous ne serons pas embarrassés pour vous faire la démonstration. Mais l'apôtre s'exprime avec plus d'autorité et d'une manière plus menaçante: « Mais j'espère que vous reconnaîtrez que nous, nous ne sommes pas déchus ». Vous ne devriez pas, dit-il, avoir besoin de cette expérience pour savoir ce que nous sommes, pour savoir que nous portons le Christ parlant et agissant en nous; mais puisque vous tenez à faire une expérience par lw réalité des faits, vous apprendrez que nous ne sommes pas déchus. Ensuite, quand il a bien proféré la menace, montré que le châtiment est à leurs portes, quand il les a réduits à trembler, à attendre la punition, voyez-le, suivant un autre sentiment, adoucir son discours, tempérer la crainte; montrer combien il est éloigné d'ambition, plein de sollicitude pour ses disciples, sage, élevé d'esprit et de coeur, étranger à la vaine gloire. Ce sont là toutes les qualités qu'il fait paraître , dans les paroles qu'il ajoute: « Je prie Dieu, que vous ne commettiez aucun mal, et non pas que nous soyons considéré ; que vous fassiez ce qui est de votre devoir, quand même nous devrions paraître déchu de ce que nous sommes. Car nous ne pouvons rien contre la vérité, mais seulement pour la vérité. Et nous nous réjouissons, lorsqu'il arrive que nous sommes faibles, et que vous êtes forts. Car nous prions afin que vous soyez parfaits (7, 8, 9) ».
Où trouver une âme qui égale cette âme? On le méprisait, on l'abreuvait d'outrages, on lui prodiguait les moqueries, les railleries, on le traitait de personnage vil, misérable, de fanfaron, d'homme superbe dans ses paroles, mais incapable de rien produire, dans la réalité, qui fût de nature à montrer tant soit peu sa force à lui; eh bien, non-seulement il diffère de punir, non-seulement il éprouve de la répugnance à frapper, mais il prie pour n'être pas réduit à cette nécessité. « Je prie Dieu », dit-il, « que vous ne commettiez aucun mal, et non pas que nous soyons considéré ; que vous fassiez votre devoir, quand même nous devrions paraître déchu de ce que nous sommes ». Que veut-il dire? Je conjure Dieu, dit-il, je le supplie pour que je ne trouve personne d'incorrigible, personne qui soit incapable de repentir; ou plutôt, je ne lui demande pas cela seulement, mais qu'il n'y ait pas même en vous un commencement de péché : « Afin que vous ne commettiez », dit-il, « aucun mal » ; afin que, si vous tombez dans le péché, vous vous bâtiez de vous repentir, de vous corriger, de désarmer la colère. Et ce que je désire de toute mon âme, ce n'est pas que nous soyons considéré, c'est tout le contraire, c'est que notre gloire, à nous, ne se montre pas. Car si vous vous obstinez, si votre repentir ne suit pas vos péchés, nous sommes dans la nécessité de vous châtier, de vous punir, de frapper vos corps : ce qui s'est fait pour Sapphira et pour le magicien, nous avons prouvé alors notre force et notre puissance. Mais ce n'est pas là que vont nos prières, bien. au contraire, nous ne voulons pas que notre gloire se montre; c'est-à-dire, nous ne voulons pas prouver la puissance qui est en nous, par votre châtiment, par la punition de pécheurs atteints de maladie incurable, mais que voulons-nous? « Que vous fassiez ce qui est bien » ; voilà ce que demandent nos prières, que vous soyez toujours vertueux , toujours sans reproche, et que nous soyons comme sans gloire, n'ayant pas à montrer notre puissance pour punir. Et il ne dit pas, sans gloire : car il ne devait pas être sans gloire, en supposant même qu'il n'eût pas châtié; il était, par cela même, cou. vert de gloire; s'il en est qui soupçonnent, dit-il, qu'en ne montrant pas notre force nous nous rendons méprisables, abjects, peu nous importe cette opinion. Mieux vaut pour nous de passer pour tels auprès de ces personnes que d'être forcés, en frappant des coups sévères, en punissant des incorrigibles, de manifester la puissance que Dieu nous a donnée. « Car nous ne pouvons rien contre la vérité, mais seulement pour la vérité». Il prouve, par ces paroles, que ce n'est pas uniquement (179) pour leur être agréable qu'il tient ce discours (car sa pensée n'a rien qui respire la vaine gloire), qu'il ne fait que ce qu'exigent les circonstances, voilà pourquoi il ajoute : « Car a nous ne pouvons rien contre la vérité». Si nous vous trouvons, dit-il, exhalant les parfums de la vertu, effaçant vos péchés par le repentir, fondés à vous adresser à Dieu avec une entière confiance, nous ne pourrons pas, quand même ce serait notre volonté, vous infliger de punition; si nous entreprenions de le faire, Dieu ne serait pas- avec nous. Car s'il nous a donné sa puissance , c'est pour là vérité, c'est pour la justice,-ce n'est pas pour agir contre la vérité. Voyez-vous comme il a recours à tous les moyens pour adoucir son langage, pour corriger ce que ses menaces auraient de trop rude ? Toutefois ce désir de son coeur est aussi une raison pour lui de montrer qu'il leur- est, du fond de l'âme, étroitement uni : voilà pourquoi il ajoute : «Et nous nous réjouissons, lorsqu'il arrive que nous sommes faibles et que vous êtes forts. Car nous prions afin que vous soyez parfaits ». Voilà certes, dit-il, .où il est surtout vrai de dire que nous ne pouvons rien contre la vérité, ce qui revient à ceci, que nous ne pouvons pas vous punir quand vous êtes agréables à Dieu ; car, outre que ce n'est pas en notre pouvoir, nous ne le voulons pas, précisément parce que vous êtes agréables à Dieu; c'est tout le contraire que nous désirons. En vérité, ce qui nous réjouit surtout, c'est de ne pas trouver en vous loccasion pour nous, de vous montrer la puissance que nous avons pour le châtiment. Si notre sévérité nous permet de montrer notre gloire, de faire briller notre autorité, notre force , ce que nous voulons, c'est, au contraire, vous trouver dans votre devoir, vous, et irréprochables, sans rencontrer jamais, en ce qui nous concerne, l'occasion de nous glorifier par votre faute. Voilà pourquoi il dit : « Nous nous réjouissons lorsque nous sommes faibles ». Qu'est-ce à dire, «lorsque nous sommes faibles? » Lorsque nous paraissons faibles; non pas lorsque nous sommes réellement faibles, mais lorsqu'il arrive qu'on nous regarde comme faibles ; c'était l'effet produit par les apôtres sur leurs ennemis, quand ils n'avaient pas encore prouvé leur pouvoir de punir. Eh bien, peu importe, nous nous réjouissons lorsque vous vous conduisez de manière à ne pas nous donner la moindre prise pour vous punir. Oui, c'est un plaisir pour nous d'être regardés comme faibles, uniquement afin que vous soyez irréprochables; c'est pour cela qu'il ajoute : « Et que vous êtes forts », c'est-à-dire, en possession de la gloire que donne la vertu. Et ce n'est pas là seulement ce que nous voulons , mais nous prions pour obtenir ce bonheur, que vous soyez irréprochables, accomplis, exempts de tout péché qui nous donne prise sur vous.
5. Voilà bien le caractère de l'affection paternelle, préférer à sa gloire personnelle le salut de ses disciples ; voilà le propre d'une âme au-dessus de la vaine gloire; voilà ce qui rompt surtout les attaches du corps, et vous élève de la terre au ciel, n'être pas souillé des atteintes de la vaine gloire ; tandis que, au contraire , cette vanité accumule les péchés dans, l'âme. Il n'est pas possible à l'homme entaché de cette vanité superbe, d'avoir des pensées élevées, grandes et généreuses; il faut nécessairement qu'il se traîne contre la terre, qu'il répande la destruction tout autour de lui, asservi qu'il est à la passion impure dont la tyrannie défie tout ce qu'il y a de plus barbare. Pouvez-vous concevoir une passion plus monstrueuse que celle qui s'exaspère en raison même du culte qu'on lui rend? Les bêtes féroces elles-mêmes sont moins emportées par la rage, on les apprivoise à force de soins. Pour la vaine gloire, c'est tout le contraire : méprisez cette passion, elle s'apaise; honorez-la; elle s'aigrit, elle s'arme contre celui qui l'honore. C'est pour l'avoir honorée que les Juifs ont subi de rigoureux châtiments; c'est pour l'avoir méprisée que les disciples ont mérité leurs couronnes. Mais à quoi bon parler, de châtiments et de couronnes? Ce qui donne là gloire, c'est surtout le mépris qu'on fait d'un frivole éclat. Vous verrez que, même ici-bas, ceux qui honorent la vaine gloire, se perdent; que ceux qui la méprisent, s'élèvent. Ceux qui l'ont méprisée, les disciples, (rien n'empêche de reprendre cet exemple), ceux qui ont honoré Dieu avant tout, brillent d'un éclat plus resplendissant que le soleil, l'immortel souvenir qu'ils ont attaché à leur nom les accompagne alors même qu'ils ont cessé de vivre; ceux qui, au contraire,. se sont inclinés devant cette vanité, les Juifs, privés de leurs cités, de leurs foyers , déshonorés, fugitifs, sont terrassés, abjects, méprisés.
180
Eh bien donc, vous aussi, si vous voulez conquérir la gloire, répudiez la gloire; si vous poursuivez la gloire, vous serez précipités de la gloire. Tenez, si vous voulez bien, appliquons nos réflexions aux choses du siècle. Quels hommes poursuivons-nous de nos paroles malignes? Ne sont-ce pas ceux qui recherchent la gloire? Donc ce sont eux qui en sont les plus privés : ils ont des milliers de détracteurs, ils sont méprisés de tous. Quels hommes admirons-nous ? répondez-moi. Ne sont ce pas ceux qui la dédaignent? Donc c'est à eux que la gloire appartient. De même que le riche n'est pas celui qui a beaucoup de besoins, mais celui à qui rien ne manque; de même, l'homme couvert de gloire, ce n'est pas celui qui l'aime , mais celui qui la méprise; car cette gloire n'est qu'une ombre de gloire. Jamais un homme, devant une image qui représente un pain, quelle que soit la faim qui le tourmente, ne portera la main à cette figure d'un pain. N'allez donc pas, vous non plus, poursuivre des ombres ; ce n'est qu'une ombre de gloire que vous voyez là, ce n'est pas la gloire. Et pour vous convaincre qu'il en est ainsi, voyez l'unanimité des accusations, des discours qui s'accordent à dire qu'il faut fuir ce mal, que ceux qui la désirent doivent être les premiers à s'en écarter; voyez la confusion de l'homme convaincu de s'y être laissé prendre, ou de la rechercher. D'où vient donc, dira-t-on, ce désir funeste? comment existe-t-il en nous? C'est un effet de la faiblesse de l'âme, (car il ne suffit pas d'accuser les passions, il faut, de plus, les corriger), c'est un effet de l'imperfection de l'intelligence; c'est un effet de la puérilité. Cessons donc enfin d'être des enfants, soyons des hommes; ne recherchons plus partout que la vérité, au lieu de poursuivre les ombres, les ombres de la richesse, les ombres du plaisir, les ombres du bonheur vraiment exquis, de la gloire, de la puissance ; et nous verrons cesser, en même temps que ce mat funeste, une foule d'autres maux. Poursuivre des ombres, c'est être possédé. De là ce que disait Paul: « Tenez-vous dans la vigilance; de la justice, et ne péchez pas ». (I Cor. XV, 34.) Il y a, en effet, une espèce de possession plus funeste que celle qu'opère le malin esprit, que le transport démoniaque. Cette possession par le démon n'enlève pas toute excuse, l'autre ne peut pas se justifier; c'est dans l'âme même que réside la corruption ; l'âme a perdu la rectitude du jugement; son sens est mort; l'organe de la possession démoniaque, c'est le corps; l'autre a pour siège et pour canne l'esprit. Et de même que les fièvres les plus pernicieuses, les fièvres incurables sont celles qui s'attaquent aux corps les plus robustes, qui se retirent au plus profond des nerfs, qui se cachent dans les veines; de même cette démence, quand elle s'est retirée au plus profond de la pensée, la bouleverse et s'applique à la détruire. Eh ! n'est-ce pas, en fait de démence, ce qu'il y a de pies manifeste, de plus éclatant; D'est-ce pas le plus funeste de tous les délires que, de mépriser ce qui subsiste d'une éternelle durée, pour s'attacher à ce qui est méprisable, pour s'y consacrer avec tant d'amour? Répondez-moi : vous verriez un homme poursuivre, essayer de saisir le vent, ne diriez-vous pas que c'est un insensé? Vous verriez un homme s'attacher à des ombres, négliger lit réalité, prendre en haine celle qui est réellement sa femme pour embrasser l'ombre de cette femme; vous verriez un homme repousser son fils pour faire des caresses à l'ombre de ce fils, iriez-vous chercher une autre preuve qui montrât mieux ce que c'est que la démence? Tels sont les insensés dont je parle, ceux qui ne sont épris que des choses présentes. Toutes ces choses ne sont rien que des ombres, et la gloire, et la puissance, et l'estime des hommes, et la richesse, et les plaisirs les plus raffinés , et tout ce que vous pourrez m'énumérer des biens de ce monde. Voilà pourquoi le prophète disait : « Oui, l'homme passe comme une image, et néanmoins il se trouble, quoique inutilement»; et encore : « Nos jours ont décliné comme l'ombre ». Et ailleurs il appelle fumée, fleurs des champs, les choses humaines. (Ps. XXXVIII, 7 ; ibid. CI, 11 ; CII, 15.) Et ce ne sont pas nos joies seulement qui ne sont que des ombres; il en est de même et des afflictions, et de la mort, et de la pauvreté, et de la maladie, et de quoi que ce soit. Quelles sont, au contraire, les choses qui durent, et les biens, et les douleurs? La royauté éternelle et la géhenne sans fin. Car le ver ne finira pas, car le feu ne s'éteindra pas; les uns ressusciteront pour la vie éternelle, les autres pour le châtiment éternel. Donc si nous voulons échapper au châtiment, jouir de la vie, abandonnons ce qui n'est qu'une ombre, attachons-nous à la (181) vérité de tout notre coeur; c'est ainsi que nous obtiendrons la royauté des cieux; puissions-nous tous entrer dans ce partage, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.