146
ANALYSE.
1 et 2. Saint Paul et saint Barnabé à Lystre.
Guérison d'un paralytique. Les habitants de cette ville, prenant les deux
apôtres pour des dieux, veulent leur sacrifier.
3 et 4. Eloge de l'humilité. Nous enseignons mieux par nos
exemples que par nos paroles. Le saint Docteur blâme la vanité de certains
prédicateurs et s'élève éloquemment contre la mauvaise habitude d'applaudir dans la
maison de Dieu.
1. Voyez toute la prévoyance de Paul. Non-seulement il fit naître alors leur admiration, mais il excita en eux le désir de l'entendre encore ; il avait seulement ensemencé leurs âmes, sans finir sa tâche ni terminer son discours, car il voulait d'abord se concilier leur attention et leur bienveillance, et ne pas les rebuter en surchargeant leur esprit dès la première fois. Il avait dit : « C'est par lui que la rémission des péchés vous est annoncée », mais il n'avait pas expliqué de quelle manière; ensuite il parle de lui-même pour la première fois. Voyez quel enthousiasme! « On les suivait », dit le texte. Pourquoi ne les a-t-il pas baptisés aussitôt? Il n'était pas encore temps; il fallait fortifier leurs convictions. « Quand l'assemblée fut séparée, beaucoup de Juifs et de prosélytes suivirent Paul et Barnabé qui les exhortaient à persévérer dans la grâce de Dieu (43). Le sabbat suivant, presque toute « la ville s'assembla pour écouter la parole de Dieu (44). Mais les Juifs, voyant cette affluente, furent remplis d'envie et combattaient les discours de Paul, mêlant des blasphèmes à leurs contradictions (45) ». Voyez comme la méchanceté se nuit à elle-même en voulant nuire aux autres. C'était une grande gloire pour les apôtres que cette contradiction qu'on leur opposait : d'abord ces gens les priaient de parler, maintenant « ils mêlaient des blasphèmes à leurs contradictions ». Quelle insolence ! ce qui méritait leurs éloges attirait leurs contradictions. « Alors Paul et Barnabé leur dirent hardiment: C'était à vous qu'il fallait d'abord annoncer la parole de Dieu ; mais puisque vous la rejetez et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici que nous nous. tournons vers les gentils (46) ». Voyez-vous comment l'opposition qu'ils rencontrent leur fit étendre leur prédication et se dévouer de plus en plus aux gentils, après avoir établi qu'ils n'avaient rien à se reprocher envers leurs compatriotes? Il ne dit pas : Vous êtes indignes; mais : « Vous vous jugez indignes », afin d'éviter toute parole blessante. « Voici que nous nous tournons vers les gentils (47), car voici l'ordre que le Seigneur nous a donné : Je t'ai établi pour la lumière des gentils, afin que tu serves leur salut jusqu'à l'extrémité de la terre ». (Is. XLIX, 6.) Les premières paroles pouvaient déplaire aux gentils en leur donnant à entendre que les apôtres ne leur conféraient pas ces biens par un zèle charitable, mais parce que les Juifs les repoussaient; c'est pour cela qu'il ajoute la prophétie : « Je t'ai établi pour la lumière des gentils, afin que tu serves à leur salut jusqu'à l'extrémité de la terre. Les gentils entendant cela se réjouirent (48) », apprenant qu'ils allaient jouir des biens dont les Juifs seraient privés; mais ceux-ci n'en étaient que plus piqués. « Les gentils, entendant cela, se réjouirent et glorifiaient la parole du Seigneur; tous ceux qui avaient été prédestinés à la vie éternelle crurent », c'est-à-dire, ceux que Dieu avait désignés pour cela. Voyez la (147) promptitude de ces travaux ! « La parole du a Seigneur se répandait dans tout le pays (49)»; c'est-à-dire, se publiait. C'est comme s'il disait: Ils ne se contentaient pas du zèle, ils y ajoutaient les oeuvres. Voyez encore quels autres prodiges ce zèle qui les excite va leur faire accomplir. Ils se préparent à parler avec une nouvelle audace et à se rapprocher des gentils. Voici de quelle manière : « Paul et Barnabé leur dirent hardiment : C'était à vous qu'il fallait d'abord annoncer la parole de Dieu; mais, puisque vous la rejetez, voici que nous nous tournons vers les gentils ».
Ainsi il ne leur restait plus qu'à aller
trouver les gentils. Mais leur audace est mêlée de prudence, et avec raison : car si
Pierre s'était justifié, ils avaient bien plus besoin de justification, puisque personne
ne les appelait à cette nouvelle mission. Aussi l'apôtre dit-il : « C'était à vous
d'abord », pour constater qu'il avait commencé à leur parler; « qu'il fallait annoncer
», reconnaissant ainsi qu'il devait s'adresser à eux. « Mais puisque vous la repoussez » , il ne leur dit pas : Malheur à vous; ni : Vous serez punis ;
mais : « Nous nous tournons vers les gentils ». Vous voyez
que leur courage est plein de modération. « Mais les Juifs excitèrent des femmes
dévotes et de qualité, ainsi que les principaux habitants de la ville, les portèrent à
persécuter Paul et Barnabé et à les chasser du pays (50)». Voyez quel avantage avaient
pris les adversaires de la prédication, et à quel excès d'emportement ils avaient
entraîné ces femmes. « Alors, ayant secoué contre eux la poussière de leurs pieds,
ils vinrent à Icone (51) ». Ils partirent en
accomplissant la terrible parole du
« Etant à Icone,
ils entrèrent dans la synagogue des Juifs, et parlèrent de telle sorte qu'une grande
foule de Juifs et de Grecs embrassèrent la foi ». (
2. Ils cherchent encore à développer la prédication, et quand ils y parviennent, on les expulse de nouveau: Remarquez l'avantage des persécutions : les persécuteurs sont vaincus, et les persécutés couverts de gloire. Paul, arrivant à Lystre, opère un grand miracle; il guérit un boiteux en lui parlant à haute voix. Voici comment : « Il y avait à Lystre un homme perclus de ses pieds, boiteux dès le ventre de sa mère, et qui n'avait jamais marché (7). Cet homme écouta la prédication de Paul; et Paul, arrêtant les yeux sur lui et voyant qu'il avait ta foi d'être sauvé (8), lui dit à haute voix : Levez-vous et tenez-vous droit sur vos pieds. Et il sautait, et il marchait (9) ». Pourquoi parla-t-il à haute voix? Pour que la foule fût amenée à croire. Observez que cet homme était attentif aux paroles (148) de Paul, comme l'indique ce mot: « il écouta ». Remarquez son zèle; le chagrin de son infirmité n'ôtait rien à son attention. « Paul arrêta les yeux sur lui et vit qu'il avait la foi d'être sauvé ». Cet homme s'était déjà familiarisé avec la « préélection ». Une marche opposée à ce qui se passait d'ordinaire avait été suivie à son égard. D'ordinaire on guérissait le corps, puis l'on s'occupait de l'âme. Ici, il en fut tout autrement, car il me semble que Paul songea d'abord à l'âme. Cet homme « sautait et marchait », mais ces démonstrations étaient nécessaires pour prouver sa parfaite guérison : « Les assistants, ayant vu ce que Paul avait fait, élevèrent la voix et dirent en langue lycaonienne : Ce sont des dieux sous forme humaine, descendus au milieu de nous (10) ». « Ils appelaient Barnabé Jupiter, et Paul, Mercure, parce que c'était lui qui portait la parole (11). Le prêtre de Jupiter, dont le temple était près de la ville, amena des taureaux avec des couronnes devant la porte, voulant, ainsi que le peuple, leur offrir un sacrifice (12) ». D'abord, ils n'avaient pas manifesté un pareil projet, ils s'écriaient seulement dans leur langage : « Ce sont des dieux sous forme humaine descendus au milieu de nous » ; aussi les apôtres ne leur répondaient rien. Mais quand ils virent les couronnes, ils sortirent et déchirèrent leurs vêtements : « Les apôtres Barnabé et Paul ayant entendu cela, déchirèrent leurs vêtements, et, s'avançant au milieu de la multitude, ils crièrent et dirent (13) : Amis, que faites-vous? Nous ne. Sommes que des hommes faibles comme vous (l4) ». Observez. que la gloire mondaine ne les souille. jamais; non-seulement ils ne la désirent point, mais ils la repoussent quand elle se présente, comme le dit encore Pierre: « Pourquoi nous considérer ainsi, comme si nous avions fait marcher cet homme par notre vertu et notre propre puissance? » (Act. III, 12.) Ils répètent ici la même chose. Joseph aussi disait à propos des songes : « N'est-ce pas Dieu qui nous éclaire ainsi ? » (Gen. XL, 8.), Daniel parle de même : « Cette révélation ne vient pas de la sagesse qui est en moi ». (Dan. II, 30.) Paul tient partout le même langage, quand il dit : « Qui est capable d'un pareil ministère ? » Et aussi : « Nous ne sommes capables d'avoir par nous-mêmes aucune bonne pensée, comme venant de nous-mêmes, mais c'est Dieu qui nous en rend capables ». (II Cor. II, 16 et III, 5.)
Mais reprenons l'explication de notre texte plus haut. Ce n'était pas un attachement ordinaire que le peuple avait pour eux : qu'était-ce donc? On désirait les entendre de nouveau, et ce zèle se manifestait par des actions. Vous voyez que partout on les implore; on ne se contente pas de les accueillir, on les adore. Aussi, notre auteur dit-il plus loin : « Ils leur parlaient et les engageaient à persévérer dans la grâce de Dieu ». Pourquoi les auditeurs n'ont-ils pas commencé par les contredire ? Parce que ceux qui les y excitaient ne s'étaient pas encore déchaînés. Mais bientôt, voyez quel changement dans leurs sentiments; ils n'arrivent pas seulement aux contradictions , ils vont jusqu'aux blasphèmes; c'est que la perversité ne sait jamais s'arrêter. Mais remarquez le courage, des apôtres : « C'était à vous qu'il fallait d'abord annoncer la parole de Dieu : mais puisque vous la rejetez... » Cependant, ce langage n'a rien d'offensant, comme quelquefois celui des prophètes, lorsqu'ils s'écrient : « Trêve de vaines paroles ». Les apôtres. disent : c'est cette parole que vous rejetez, ce n'est pas nous; vos injures ne s'adressent donc pas à nous. Mais il ne faut pas croire que cela montre de leur part aucune timidité ! Vous ne vous en jugez pas dignes; voilà pourquoi il a commencé par dire : « Vous l'avez rejetée », et enfin: « nous nous tournons vers les gentils ». Ce discours est plein de douceur. Il ne dit pas: nous vous abandonnons; car il veut leur montrer que peut-être il reviendra vers eux: ce ne sont pas vos injures qui nous détournent de vous, mais c'est l'ordre de Dieu, car il faut instruire. les gentils : seulement, ce n'est pas nous, c'est vous-mêmes qui êtes cause du bien que nous leur ferons. « Voici l'ordre que le Seigneur nous a donné : Je t'ai établi la lumière des gentils, afin que tu serves à leur salut » ; c'est-à-dire, pour les, instruire de ce qui est nécessaire à leur salut, et non-seulement les gentils, mais tout le monde. C'est là ce que signifient ces paroles: « Tous ceux qui avaient été prédestinés à la vie éternelle ». Cela prouve qu'ils étaient désignés dans la pensée de Dieu. Dans ce mot « prédestinés », il faut bien voir qu'il ne s'agit pas d'une aveugle fatalité. « Il les a connus et il les a vus d'avance ». (Rom. VIII, 29). (149) Or, ces élus n'étaient pas seulement répandus dans la ville, mais dans le pays, car les gentils, ayant entendu la prédication, avaient été entraînés peu à peu. « Mais les Juifs excitèrent des femmes dévotes et firent naître une persécution ». Ainsi, vous voyez qu'ils étaient cause de tout ce que faisaient ces femmes. « Ils les chassèrent de la contrée » ; c'est-à-dire, non-seulement de la ville, mais de tout le pays. Voici le plus frappant : « Les disciples étaient remplis de joie et du Saint-Esprit ». On chassait leurs maîtres et ils se réjouissaient ! Admirez la nature et la puissance de l'Evangile ! « Mais les Juifs irritèrent l'esprit des gentils contre les frères ». C'est-à-dire, qu'ils répandaient une foule de calomnies et d'accusations sur les apôtres et les fidèles, et corrompaient les esprits simples.
3. Observez comme Paul rapporte toujours
tout à Dieu. « Ils restèrent longtemps prêchant sans se laisser intimider, pleins de
confiance dans le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce ». Ne
croyez pas que cette expression rabaisse la divinité ; c'est lorsqu'ils parlaient que se
montrait leur confiance. Saint Paul dit de même que « Jésus-
Imitons-les en cela, et pensons que rien
n'est à nous, puisque notre foi elle-même ne nous appartient pas. Pour voir qu'elle nous
appartient bien moins qu'à Dieu , écoutez encore saint Paul :
« Cela ne vient pas de nous, mais c'est un don de Dieu ». (Eph.
II, 8.) Ne soyons donc jamais gonflés . d'orgueil,
puisque nous ne sommes que des hommes, c'est-à-dire, de la terre et de la cendre, de
l'ombre et de la fumée. Dites-moi , de quoi tirez-vous
vanité? Vous avez fait l'aumône et épuisé vos richesses? Qu'est-ce que cela?
Réfléchissez que Dieu aurait pu ne pas vous faire riche : Songez.aux pauvres
,songez surtout à ceux qui, après avoir tout donné et livré leurs corps
eux-mêmes, ont dit : nous sommes des serviteurs inutiles. Vous vous
êtes sacrifié à vous-même; le
Rien n'est comparable à l'humilité ; c'est la mère, la racine, l'aliment, le lien et la base de tous les biens : sans elle nous sommes impurs, abominables, exécrables. Supposez quelqu'un qui ressuscite les morts, fasse marcher les boiteux et guérisse les lépreux. S'il y met de l'orgueil , il n'est rien de plus souillé , de plus impie, de plus scélérat. Pensez que vous n'êtes rien par vous-même. Vous possédez l'éloquence et l'art d'enseigner? Ne croyez pas pour cela valoir plus que les autres. Vous,devez vous humilier d'autant plus, que plus de dons vous ont été accordés , car celui à qui l'on remet plus, aime plus (Luc, VII, 47). Sans compter les autres raisons, il faut vous humilier parce que Dieu vous a favorisé. Aussi vous devez trembler, car souvent ces faveurs peuvent vous perdre, si vous n'y veillez pas.
Pourquoi vous enorgueillir ? Parce que vous enseignez la sagesse ? Il est facile de le faire en paroles; enseignez-moi par l'exemple de votre vie : c'est la meilleure instruction. Vous vantez la modération, et là-dessus vous développez un long discours , vous faites couler à profusion les flots de votre éloquence. Il (150) vaudrait mieux, vous dira-t-on , l'enseigner en la pratiquant , car jamais l'enseignement borné aux paroles ne pénètrera l'esprit aussi bien que les actions. Si vous n'agissez pas , vous ne serez bon à rien, vous nuirez plutôt : mieux vaut se taire. Pourquoi cela? Parce que vous me proposez quelque chose d'impossible. Réfléchissez que si vous ne faites rien de tout ce que vous dites , je suis bien plus excusable de n'en rien faire, moi qui ne dis rien. De là cette parole du prophète : « Dieu dit au pécheur : Pourquoi parles-tu de ma justice? » (Ps. XLIX, 16.) Rien n'est donc plus nuisible que de voir un homme qui enseigne bien, mais dont la conduite contredit le langage : il en est résulté bien des maux pour l'Eglise. Aussi, excusez-moi, je vous prie , si je m'arrête là-dessus quelque temps. Bien des gens font tout ce qu'ils peuvent pour parvenir à parler longtemps devant la foule, et s'ils obtiennent les applaudissements du public , ils sont plus heureux que l'empereur : mais si leur discours se termine au milieu du silence, cet accueil froid et muet leur est plus pénible que l'enfer. Ce qui a bouleversé les églises , c'est que vous ne demandez point des discours qui vous remplissent de componction, mais qui vous charment par l'harmonie et l'arrangement des mots, comme si vous écoutiez des chanteurs et des musiciens ; et nous autres , nous prenons un soin ridicule et déplorable pour flatter vos goûts que nous devrions combattre.
4. Nous ressemblons à un père trop faible pour un enfant chétif, qui ne lui donnerait que des gâteaux , des friandises insignifiantes, ruais rien de nourrissant. Aux reproches des médecins, il répondrait : Que voulez-vous? Je ne puis pas voir pleurer un enfant. Malheureux, insensé et traître, indigne du nom de père ! Ne valait-il pas mieux le chagriner un instant pour lui rendre la santé, que de lui donner ce plaisir éphémère qui doit causer une douleur continuelle. Voilà ce que nous faisons, nous aussi quand nous travaillons à faire un discours élégant, bien disposé, harmonieux, afin de plaire au lieu d'être utiles; pour amuser, non pour toucher; pour recueillir des éloges et des applaudissements, mais non pour corriger les moeurs.
Croyez-moi, car je sais ce qu'il en est quand on m'applaudit dans un discours, je sens que je suis homme (pourquoi n'avouerais-je pas la vérité?), je me réjouis, je m'exalte. Mais rentré chez moi, je songe que ceux qui m'ont applaudi n'ont rien gagné à m'entendre; du moins, le peu de profit qu'ils en ont tiré s'est perdu avec le bruit des applaudissements : alors je me tourmente, je gémis et je pleure; il me semble, dans mon découragement, que mes discours ne servent à rien, et je me dis à moi-même : à quoi bon toutes mes sueurs, si ceux qui m'écoutent ne veulent point profiter de mes paroles?
Souvent j'ai songé à établir comme
règle de défendre les applaudissements, et à vous persuader d'écouter en silence et
dans une attitude convenable. Laissez-moi dire, je vous en prie, et croyez-moi : si vous y
consentez, établissons dès à présent cette règle qu'il ne soit permis à personne. d'interrompre l'orateur par des applaudissements. Si quelqu'un veut
admirer, qu'il admire en silence : personne ne l'en empêchera, et tout ce qu'il a de
zèle et d'ardeur sera mieux employé à retenir le discours. Pourquoi applaudissez-vous?
J'établis une règle là-dessus et vous ne pouvez pas l'observer, même en l'écoutant.
Il en résultera une foule d'avantages, et notre sagesse en profitera beaucoup. Quand les
philosophes païens parlaient, il n'y avait jamais d'applaudissements : pendant les
prédications des apôtres jamais on n'a dit que l'auditoire les eut interrompus par des
applaudissements. Cela sera un grand profit pour nous. Mais convenons bien de cela pour
que les auditeurs restent tranquilles et l'orateur aussi. Quand même, après avoir
applaudi, on retiendrait encore en s'en allant quelque chose de ce qu'on aurait entendu , cette manière d'approuver ferait toujours mauvais effet;
mais je n'insiste pas là-dessus, de crainte de paraître trop sévère. Enfin, puisque
cette coutume ne peut être que nuisible, détruisons cet obstacle, supprimons ces élans
et coupons court à ces emportements de l'âme. Le