Remarques
Accueil Remonter Suivante
Bibliothèque

Accueil
Remonter
Remarques
Préface
Défense I - Livre I
Défense I - Livre II
Défense I - Livre III
Défense I - Livre IV
Défense II - Livre V
Défense II - Livre VI
Défense II - Livre VII
Défense II - Livre VIII
Défense II - Livre IX
Défense II - Livre X
Défense II - Livre XI
Défense II - Livre XII
Défense II - Livre XIII

 

REMARQUES HISTORIQUES.

 

I.

 

Bossuet composa la Défense de la tradition et des saints Pères, pour démêler les artifices et confondre les erreurs de Richard Simon : homme souple et dissimulé, plein de fiel et d'envie ; écrivain pareillement fécond, téméraire et présomptueux, plus ami des nouveautés que de la saine doctrine, plus épris de la vaine gloire que de la vérité.

Né a Dieppe en 1638, Richard Simon entra dans la congrégation de l'Oratoire à l'âge de vingt ans; il en sortit bientôt après pour se livrer à l'étude des langues orientales ; puis il y revint quatre ans plus tard avec un certain bagage de mots antiques, aussi mal compris que mal digérés. Dans un écrit qu'il fit paraître en 1071 sous le titre de Fides Ecclesiœ orientalis, il attaqua un des plus solides monuments de la science chrétienne, la Perpétuité de la foi : personne avant lui, sans doute, n'avait pénétré dans toute Sa profondeur le sens des documents primitifs; les savants de Port-Royal s'étaient trompés dans des points fondamentaux, comme nous verrons que les saints Pères et particulièrement saint Augustin se sont trompés! Après d'autres écrits pleins d'assertions bizarres et d'étranges nouveautés, ses confrères voulurent l'arrêter dans la voie qui le conduisait au précipice ; il aima mieux quitter la congrégation que de renoncer à ses ennemis ; et le premier usage qu'il fit de ce qu'il appelait sa liberté, fut de publier contre l'Oratoire une satire violente, contraire à tous les devoirs de la reconnaissance et de l'amitié (1). Il se retira dans le pays de Caux, à Belleville, où il exerça les fonctions pastorales pendant deux ans. N'y trouvant pas le contentement, parce qu'il s'y trouvait lui-même, il vint à Paris reprendre le cours de ses travaux littéraires. La publicité de ses opinions téméraires le iit rechercher des protestants. Comme le consistoire de Charenton désirait une nouvelle traduction de la Bible pour remplacer celle de Genève qui vieillissait, il lui proposa l'exécution de ce travail en échange de douze mille livres; l'ancien oratorien se mit à l'œuvre,

 

1 Dans l'ouvre intitulé : Antiquitates Ecclesiœ orientalis.

 

II

 

s'efforçant de ménager et de concilier toutes les croyances; mais le projet qu'il traça longuement resta pour cela même à l'état de projet, car les protestants l'attaquèrent aussi bien que les catholiques.

Après ces tristes antécédents, Simon produisit l'ouvrage qui commença d'affermir sa triste renommée; il fit imprimer en attendant le permis de publication, l’Histoire critique du Vieux Testament. Dans ce livre il soutenait, au milieu de mille erreurs non moins déplorables, que le Pentateuque doit le jour, non pas à Moïse, mais à plusieurs scribes qui le composèrent du temps d'Esdras, sous la direction de la Synagogue. Effrayé d'une si grande hardiesse, le docteur Pirot, censeur de l'ouvrage, prescrivit des corrections nombreuses, et remit la préface et la table à Bossuet. Le pontife écarta sans peine le voile qui cachait la fraude et le danger; il vit au premier coup d'oeil que le nouveau système ébranlait la certitude et l'authenticité du plus ancien monument de la révélation ; et bien que l'adroit réformateur de la croyance commune eût mis son livre sous le patronage du roi par une dédicace, il obtint un ordre qui en arrêtait la circulation jusqu'à plus ample examen. Bossuet l'examina donc avec trois docteurs, Pirot, Boust et Grandin, dans de longues séances qui durèrent plus d'un mois; l'avis unanime de la commission fut que le livre, mauvais par le fond, ne pouvait être purgé de toute erreur, que des cartons n'enlèveraient pas le poison qu'il recélait. En conséquence il fut supprimé par ordre du conseil, et mis au pilon. Cependant le subtil abbé trouva le moyen d'en sauver un exemplaire, et l'ouvrage reparut à Rotterdam en 1685. L'instigateur de la publication clandestine criait bien haut contre la fraude qui abusait de ses écrits, mais il ne fit pas taire la réprobation générale; les protestants l'accusaient d'élever la tradition pour abaisser l'Ecriture, les catholiques d'exalter l'Ecriture pour ravaler la tradition, tous de renverser dans la tradition ou dans l'Ecriture le christianisme. Et Simon répondait à tout, faisait face à tout.

Il était encore sur la brèche de ce côté-là, quand on vit paraître un nouvel écrit de sa façon, l'Histoire critique du Nouveau Testament, Paris 1689. Comme cet ouvrage renfermait, à côté de nombreuses erreurs, des vérités utiles, on proposa de le réimprimer régulièrement, après correction. Les amis de l'auteur favorisaient ce projet de leur influence; Bossuet l'acceptait de grand cœur, parce qu'il ne cherchait que le bien de l'Eglise. Il eut avec Simon de longues conférences, pour lui montrer et le danger de ses erreurs et la nécessité des corrections; il alla jusqu'à lui proposer, avec une pension annuelle, la traduction de plusieurs traités grecs. Peines perdues : le rusé critique admettait pour un moment les corrections, mais il refusait de les exécuter; la pension lui souriait, mais le bruit lui plaisait davantage; rien ne put vaincre son obstination.

 

III

 

Il y a plus encore : les prévenances exaltaient son orgueil, les obstacles aigrissaient son ressentiment. C'est alors, c'est dans le paroxysme des passions les plus aveugles, qu'il composa comme le complément de l'ouvrage précédent, l’Histoire critique des principaux commentateurs du Nouveau Testament, Rotterdam, 1693. Cette fois, non content de reproduire ses premières erreurs, il renchérit sur lui-même : partout dans sa nouvelle production l'autorité méconnue, les Pères et particulièrement saint Augustin méprisés, les oracles divins soumis à des commentaires perfides; partout le christianisme ébranlé dans ses fondements. Malgré ces emportements, Bossuet tenta pour la centième fois les voies de la douceur et de la persuasion : tout fut inutile. Alors il fallut prémunir les fidèles contre la contagion de l'erreur, il fallut parler hautement : une ordonnance épiscopale défendit, dans le diocèse de Meaux, les écrits de Richard Simon.

 

II.

 

Déjà Bossuet avait pris la plume pour déjouer ses stratagèmes, dissiper ses sophismes et renverser tout son système; mais des erreurs plus dangereuses encore, parce qu'elles tranquillisaient la conscience dans la torpeur, vinrent imposer d'autres luttes au tenant de la vraie doctrine; mais une question de la plus grande importance, puisqu'elle devait rendre à l'Eglise des nations entières, vinrent occuper d'autres soins l'apôtre qui fît tant de conquêtes sur le terrain de l'hérésie. Déjà les amis de Bossuet, par exemple l'évèque de Mirepoix, avaient lu la plus grande partie de son ouvrage contre Simon, lorsque le quiétisme et la réunion des protestants lui ravirent le temps d'y mettre la dernière main et de le publier. Comme on lui demandait cet ouvrage, il répondit en 1701 : « Si je ne le donne pas, c'est faute de loisir, et que je n'en ai pas pu trouver le temps depuis l'affaire de M. de Cambrai.... Avant toute chose, il ne se faut pas mettre la tête en quatre; j'ai en main un ouvrage plus pressant, c'est la conciliation» des protestants (1). Il termina plus tard la Défense de la tradition et des saints Pères ; mais il ne l'avait pas encore publiée, lorsqu'il alla contempler dans le ciel les profonds mystères qu'il y défend avec tant de science et tant d'autorité.

Son légataire universel en reçut le manuscrit avec tous les papiers du grand écrivain. On sait que le célèbre évêque de Troyes fut constamment agité dans le monde de mille soins divers; sans parler de ses courses à la recherche de l'épiscopat, les promenades, les visites, les festins, les querelles et les procès consumèrent une grande partie de sa vie. Toujours sollicité par l'impatience du public, après

 

1 Journal de l'abbé Ledieu, 19 octobre 1701.

 

IV

 

mille projets conçus, abandonnés, repris, le petit neveu publia quelques œuvres posthumes du grand oncle, les Elévations sur les mystères, les Méditations sur l'Evangile, le Traité sur l'amour de Dieu; mais il n'eut pas le temps de toucher à la Défense de la tradition et des saints Pères, non plus qu'à d'autres ouvrages.

En 1743, l'année de sa mort, se sentant menacé d'une fin prochaine, « il mit en des mains sûres ce qui lui restait des manuscrits de l'évêque de Meaux. Le dépositaire en fit faire des copies exactes, afin que les originaux fussent des témoins non récusables de sa fidélité à donner sans altération les écrits du grand auteur. Il est inutile d'entrer dans le détail des soins que nous nous sommes donnés pour rendre exacte cette édition (1).» L'écrivain qu'on vient d'entendre, c'est Charles-François Leroi, ancien oratorien, d'Orléans; le dépositaire dont il parle, c'est le président de Chasot, du parlement de Metz, neveu de l'évêque de Troyesj enfin l'édition qu'il annonce porte ce titre : Œuvres posthumes de Messire J.-B. Bossuet, etc., Amsterdam, 1743, 3 vol. in-4°. La rubrique Amsterdam est fausse: il faut lire Paris, chez Thomas Hérissant et les frères Etienne; puis la date de 1743 montre que le cardinal de Bausset a tort de fixer à l'année 1753 la première apparition de la Défense de la tradition et des saints Pères (2). »

L'édition de Leroi, comme toutes celles qu'on a données jusqu'à ce, jour, finissent la Défense à la fin du XIIe livre. Cependant l'auteur en a composé un XIIIe, non moins important que les précédents : nous allons le voir tout de suite. En 1701, comme M. d'Aguesseau lui manifestait dans une conversation à Germigny le désir de voir paraître un ouvrage qui expliquât nettement les matières de la grâce : « Il est tout fait, répondit l'évêque de Meaux, en parlant de son grand ouvrage contre M. Simon; il ne manque qu'une occasion, que je ne laisserai pas échapper dès qu'elle se présentera, pour donner cet écrit au public (3). » A ces paroles, il faut joindre celles-ci : « A son retour de Germigny, parlant de la réfutation de M. Simon, il dit qu'il fallait y mettre la dernière main, et finir quelque livre qui restait à y ajouter. En effet, poursuit son biographe, ce qui est au net, fini, a un sens incomplet; mais la composition du reste est toute faite (4). » D'après ces deux indications, la principale partie de la Défense était toute faite, mais elle présentait un sens incomplet; il fallait y ajouter un complément. Bossuet le remarquait encore deux ans plus tard, dans un ouvrage rendu public : après avoir écrit qu'il n'attendait qu'un moment de liberté pour mettre la dernière main à la Défense : « Ceux qui pourraient croire,

 

 

1 Œuvres posthumes, édit. de Leroi, préface, p. VI. — 2 Histoire de Bossuet, IV, 438. L'erreur de  l'historien se retrouve dans la Biographie Universelle, article Leroi. — 3 Journal de l'abbé Ledieu, 27 septembre 1701. — 4 Ibid., 20 octobre 1701.

 

V

 

continue-t-il, que cette entreprise ne convient point à mon âge ni à mes forces présentes, seront peut-être consolés d'apprendre que la chose est déjà toute exécutée, et que le peu de travail qu'il me reste à y donner ne surpassera pas, s'il plait à Dieu, la diligence d'un homme qui aussi bien est résolu, avec la grâce de Dieu, de consacrer ses efforts tels quels à continuer, jusqu'au dernier soupir, dans la défense des vérités utiles aux besoins présents de l'Eglise (1). » Ce peu de travail qui devait compléter son ouvrage, Bossuet l'a fait : le XIIIe livre de la Défense existe, écrit tout entier de sa main. Il semble l'annoncer dans les dernières lignes du XIIe, quand il dit : « Sur le fondement des prières ecclésiastiques, sans entamer encore les autres preuves, la doctrine de saint Augustin.... est incontestable. » Au reste qu'on jette un coup d'œil sur l'ensemble de tout l'ouvrage; on verra que la connexité logique des matières exigeait la déduction de ces autres preuves, par cela même une nouvelle discussion.

Mais si Bossuet a donné un dernier complément à son ouvrage contre Simon, puisque l'abbé Leroi a consulté les manuscrits de l'auteur, pourquoi n'a-t-il pas publié dans son édition le XIIIe livre de la Défense? Bien ne nous oblige de répondre à cette question ; voici toutefois nos conjectures. L'évêque de Troyes, « faisant sa cour de toute breloque (2), » était plus jaloux d'étaler aux yeux que de donner au public les manuscrits de son oncle; il les bouleversait chaque jour dans des manutentions continuelles et s'en allait les prêtant partout sans discrétion, si bien qu'il les avait mêlés comme un jeu de cartes et qu'il en a perdu plusieurs. Lors donc que l'abbé Leroi les consulta, le XIIIe livre de la Défense put échapper à ses regards ou se trouver dans des mains étrangères.

Le cardinal de Bausset l'a connu, lui, parce qu'il avait reçu les manuscrits ou plutôt quelques manuscrits de Bossuet dans un autre état. Revenons un peu en arrière. Après en avoir fait publier plusieurs, M. de Chasot les remit, lui ou sa veuve, aux bénédictins des Blancs-Manteaux, à Paris, au Marais. Ces religieux les dépouillèrent, les mirent en ordre et les transcrivirent par de longs efforts, avec un courage digne d'éloge, que ne puis-je ajouter avec exactitude et fidélité! Us commencèrent une édition dont le premier volume parut en 1772, mais qui fut entravée dans la suite par diverses causes et définitivement suspendue par la révolution de 93. Le libraire qui s'était chargé de cette édition, Boudet remit, avec son établissement, les précieux autographes à son successeur Lami. Après la pacification de l'Eglise, Lami, voulant continuer l'édition bénédictine, confia à son tour les manuscrits de Bossuet, en y joignant ceux de

 

1 Préface de la Deuxième instruction contre la version de Trévoux. — 2 Jour., 17 mars 1708.

 

VI

 

l'abbé Ledieu, à M. de Bausset, ancien évoque d'Alais, qui prit l'engagement d'exécuter les travaux préparatoires et d'écrire l'histoire du grand homme. Cet ouvrage fait sur les documents de l'abbé Ledieu, l'auteur le remit à Lebel, ainsi que les manuscrits de Bossuet, pour l'édition de Versailles. Lami, seul légitime propriétaire, l'accusa devant les tribunaux d'abus de confiance et d'infidélité à ses engagements. Craignant l'issue du procès, pour arrêter les poursuites, M. de Bausset donna de justes dédommagements et lit restituer les manuscrits, qui ne purent servir à l'édition de Lebel. De ce moment il déprécia le dernier livre de la Défense (1) : on sait pourquoi.

L'Eglise de Meaux s'est toujours montrée justement jalouse de la gloire de Bossuet. Un des derniers évêques de ce diocèse, M. Gallard, acquit du libraire Lami les manuscrits qui restaient de l'immortel écrivain, et l'évoque actuel a bien voulu nous céder par une transaction le droit de les publier dans notre édition. Voilà pourquoi le XIIIe livre de la Défense est resté si longtemps dans l'obscurité ; voilà aussi comment nous pouvons le donner au public.

 

III.

 

En signalant la marche qu'a suivie dans ses attaques le fauteur des nouveautés, nous avons pour ainsi dire tracé le plan que s'est proposé dans sa défense l'athlète de la croyance universelle. Simon fait deux choses : il s'efforce d'établir à côté du catholicisme un socinianisme mitigé, mais il s'enveloppe de ténèbres et de fraudes pour ne paraître ni socinien aux catholiques, ni catholique aux sociniens; puis il professe la plus grande vénération pour l'Ecriture sainte, mais il accuse saint Augustin de s'être éloigné des anciens auteurs, d'avoir inventé des explications nouvelles et dénaturé la doctrine primitive sur les dogmes du péché originel, de la grâce et de la prédestination. En conséquence Bossuet a divisé son ouvrage en deux parties. Dans la première, il démonte toutes les batteries du rusé tacticien, il déjoue toutes ses feintes, il découvre toutes ses mines souterraines ; en un mot, il arrache à ce protée ses milles figures pour le montrer lui, Simon, prêtre catholique, entaché profondément de rationalisme protestant. Dans la deuxième partie, qui est beaucoup plus longue que la première, il prouve que, dès l'origine de l'Eglise, l'Orient et l'Occident, les Grecs et les Latins ont enseigné le péché originel, la grâce efficace et la prédestination gratuite ; d'où résulte contre le novateur cette conséquence, que saint Augustin n'a pas changé la doctrine des premiers Pères, bien qu'il l'ait exposée dans un plus grand jour, avec plus de force et plus de clarté.

 

1 Hist. de Bossuet, IV, 440.

 

 

VII

 

Lorsqu'il attaqua Simon , Bossuet voulut combattre tous ceux qu’il désigne sous le nom de nouveaux critiques; ces hommes qui, éblouis par une vaine science, prennent pour guide, non le phare lumineux de la foi, mais les sombres lueurs de leur raison; ces hommes qui s’écartent de la vraie doctrine, « faute d'en prendre le fil par une théologie qui ne soit ni curieuse, ni contentieuse, mais sobre, droite, modeste, plutôt précise et exacte que subtile et raffinée. » Brûlant comme un fer rouge, sa plume a marqué d'une flétrissure impérissable tous ces prétendus savants dans la personne de Simon: « Qu'il fasse valoir sa critique tant qu'il lui plaira, dit-il, il ne s'excusera jamais, je ne dis pas d'avoir ignoré avec tout son grec et son hébreu les éléments de la théologie, mais d'avoir renversé les fondements de la foi... Je me réjouis, aussi bien que M. Simon, de la politesse que l'étude des belles lettres et des langues ont ramenée dans le monde, et je souhaite que notre siècle ait soin de la cultiver ; mais il y a trop de vanité et trop d'ignorance à faire dépendre de là le fond de la science, et surtout de la science des choses sacrées (1). » La sentinelle vigilante qui gardait sur la brèche la cité sainte, a retardé d'un siècle et demi l'invasion de; l'exégèse rationaliste qui commence à désoler l'Eglise de France.

Cependant, qui pourrait le croire? du milieu d'Israël des voix se sont élevées, qui ont pris la défense de l'ennemi contre le défenseur du peuple de Dieu ; des catholiques se sont rencontrés, qui ont accusé Bossuet de violence et de dureté vis-à-vis de Simon ; Bossuet, qui a épuisé toutes les ressources de la science et du génie pour éclairer l'ignorance obstinée; Bossuet, qui n'a reculé devant aucun sacrifice dans l'espoir de calmer une vanité chagrine et de fixer un amour-propre vulgaire ! Critiques pleins de charité, faites de même ! Après plusieurs années de bonté paternelle, de longanimité, Bossuet a terrassé l'orgueil et le mensonge; encore une fois, chrétiens modérés, faites de même; car voilà devant vous plus que des Simons dans les Renans du jour ! Ah ! nous qui sommes faibles, laissons les forts combattre pour le triomphe de notre foi; nous qui tenons à notre repos, à notre bien-être, à notre position, laissons le dévouement se sacrifier pour la défense de notre Dieu.

Encore un mot. Nous avons collationné les douze premiers livres de la Défense sur l'édition de Leroi, et publié le treizième d'après le manuscrit original, qui se trouve à la bibliothèque du séminaire de Meaux. Bossuet n'avait ni marqué les divisions ni écrit les titres des chapitres; c'est l'abbé Leroi qui a fait ce travail dans les premiers livres, et nous dans le dernier.

 

1 Défense de la trad., part. I, liv. III.

Accueil Suivante