ORAISONS FUNÈBRES III

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ÉLOGE DE M. LE PREMIER PRÉSIDENT DE LAMOIGNON.

 

(Quelques jours après la mort de M. le premier président De Lamoignon, le Père Bourdaloue prêcha le sermon de l'Aumône dans une assemblée de charité ; et après avoir expliqué ces paroles qu'il avait pris pour texte : Qui pensez-vous qu'est le serviteur prudent et fidèle que son maître a établi sur laide su maison, afin qu'il pourvoie à leurs besoins, et qu'il leur distribue dans le temps la nourriture nécessaire ? il ajoute à la fin de l'exorde :)

 

Je pourrais, Chrétiens, si la douleur toute récente me le permettait, rappeler ici à vos esprits une idée sensible de ce serviteur prudent et fidèle dont l'Evangile nous parle aujourd'hui. Dieu nous en avait mis devant les yeux un rare exemple, bien plus capable que mes paroles de vous édifier, si nous avions mérité de  le  posséder plus longtemps. Ce grand et illustre magistrat, qu'une mort aussi prompte que douloureuse vient de nous ravir; cet homme, l'honneur de son siècle, l'ornement de sa condition, l'appui et le soutien de la justice, le modèle vivant de la probité, l'amour de tous les gens de bien ; cet homme parfaitement chrétien, et encore plus recommandable par sa religion que par toutes les éminentes qualités dont la nature l'avait enrichi; cet homme qui sut si bien accorder la grâce de sa modestie avec l'élévation de sa dignité, la douceur de son esprit avec la fermeté de son ministère, les vertus qui le faisaient aimer avec celles qui, malgré lui-même, le faisaient révérer et admirer ; cet homme enfin, dont le nom ne mourra jamais, et qui vient de s'ensevelir dans la bénédiction des peuples, c'est celui que je pourrais vous proposer comme la parfaite image du serviteur fidèle de l'Evangile, puisqu'il n'y a personne de vous qui ne lui rende ce témoignage, qu'il a été par profession, par inclination, par choix de Dieu et par élection, le père des pauvres; puisque l'un des caractères par où il s'est distingué est d'avoir chéri les pauvres comme ses enfants et comme sa propre famille ; puisque ni l'éclat, ni la foule de ses importantes occupations, ne lui ont jamais ôté un moment de cette application infatigable qu'il a eue pour le bien des pauvres, puisqu'il n'y a point de maison ni d'établissement de pauvres qui n'ait été l'objet de son zèle, et qui n'en ait ressenti les effets; puisque les pauvres eux-mêmes, par leurs gémissements et par leurs larmes, protestent avoir perdu en lui un protecteur, qu'à peine espèrent-ils recouvrer jamais. Je pourrais , dis-je, pour l'exécution même de mon dessein , vous retracer l'idée de cet homme incomparable, et l'éloge que je ferais de sa personne ne serait qu'une reconnaissance publique que vous confesseriez lui être due. Mais mon regret particulier (car combien en particulier me doit être, non-seulement vénérable, mais précieuse et chère sa mémoire ? ), ma douleur très-vive et très-sincère m'empêche de vous en dire davantage, et de m'expliquer autrement que par mon silence. Suspendons pour quelques moments  les  réflexions que nous aurions à faire sur une perte que nous ne pouvons assez pleurer, et pour bien comprendre ce que c'est dans la maison de Dieu qu'un serviteur fidèle , adressons-nous à la Vierge qui prit la qualité de servante du Seigneur, au temps même qu'elle en fut déclarée la mère. Ave, Maria.

 

 

FIN  DU  TOME  TROISIEME.

 

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